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mardi 18 août 2015

Plus jamais Paris




Je me souviens de ces boulevards larges et pourtant inexplicablement sombres, de ces ruelles de ces places, tout en gris, triste, inerte, grand paquebot surpeuplé mais déserté en esprit depuis très longtemps semblait-il. C'était un dépotoir à ciel ouvert, une blague, un symbole à lui tout seul de décadence des blancs, un ancien charmant village rendu bidonville extrêmement crasseux. La crasse sur le trottoir, la crasse dans le métro, la crasse sur la gueule des gens, dans leur expression dans leur mode de vie, dans leur j'aime-j'aime pas. Vous arrivez 15 ans trop tard monsieur. Tout se passait dans les années 90-94, y avait pas internet, Paris n'était pas quadrillé de Google map et d'agenda concerts. Sortir c'était sortir! Un mystère, on savait pas ce qu'il y aurait. C'était vraiment sortir de chez soi!
-Pardon tout se passait dans les années 70 monsieur! Gainsbourg au palace, les mémères veuves d'Indochine, les chevelus qui revenaient de Katmandou, le grand rêve des révolutions populaires! Tout un monde encore enraciné! Des gens réellement parisiens depuis des générations, parisiens comme des bergeracois de Bergerac.
-Pardon tout se passait avant 1900! Un peuple du pays réel. Celui décrit par Fernand Braudel et Georges Bernanos qui jactait comme Audiard et croyait vraiment en Dieu !
-Pardon tout se passait avant la Révolution monsieur! Talleyrand l'a dit! Paris ville parcourable a pied avec au bout les vallons enchanteurs, la sieste adolescente sous un pommier avec une Margot une Marion une Marie-Louise tâche-de-rousseurisée, « qui n'a pas connu la France d'avant 1789 n'a pas connu la douceur de vivre »! Le charme gratuit, le virginal inachetable, souillé à l'usure, et vengé en mille torrents d'injures par Louis-Ferdinand !

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