« La
viande pourrie ça se rattrape facile tsékoi tu met juste un peu de
curry et tu la cuis bien bouillie et voilà ça passe...
En Inde y font ça tsè !.. ».
C’est
en ces termes précis que Juliano essaie de me convaincre que la
barquette de poulet moisi qui est en train d’empuantir tout le
campement de tentes n’est pas impropre à la consommation. Il l’a
laissé au soleil la barquette, depuis 3 jours... Il est fou Juliano,
il est « pur fou »... Un jour j’expliquerai qui est ce
type.
Pas
grand-chose à dire sur le festival... William-Henri, Juliano,
François et tous mes camarades se sont défoncés jusqu’au bout de
leurs limites, pas moi. Quelques photos de gens inconnus comme
ça, prises au hasard...
J’ai
expérimenté une nouvelle technique de drague avec les filles. Cela
consiste à aller les
voir lorsqu’elles discutent entre copines et à dire : « Salut
les filles... nan bah voilà je... nan mais en fait je suis juste un
relou, un « daleu » qui vient gratter l’amitié avec
vous, qui veux juste baiser en fait... y a moyen ?». Ca
ne marche pas très bien cependant. Par contre je me fais des
"copines". Faut
que j’arrête de tomber à moitié amoureux de presque chaque fille
jolie qui est gentille avec moi.
On
se barre du festival et on passe une nuit à Grenoble. En une seule
nuit dans les rues, auront lieu successivement 4 bagarres de
racailleux, une fille qui tarte un mec en l’insultant et une
voiture qui s’arrête devant la BNP place Victor Hugo, un mec place
passager qui sort les bras par la vitre ouverte, attrape un Arabe qui
marchait sur la chaussée, le tire dans la bagnole de force par la
vitre, et puis alors la voiture redémarre en trombe... Il fait un
temps orageux et lourd mais la pluie ne vient pas. Place Aux Herbes
les jeunes femmes défilent... Gauloises et Romaines en couronne de
lauriers, saupoudrées au maximum de leurs beautés, toutes en robes
incroyables, avec des volants de partout et des sandales et des
tressages qui montent haut sur les jambes, et des bouches et des
cheveux et des fesses et des effets incroyables... Un appel brutal...
Un appel auquel répond un défilé d’HORRIBLES types en polos
serrés, en polos qui voudraient exploser tellement qu’ils sont
étirés par des musculatures certainement travaillées dans ce
but... Des horribles racailleux de 20-30 ans en dégaine
« Kaporal-Energie »
semi-pédés avec des tongs et des coupes au laser, des faces de
molosses qui regardent aux alentours pour s’assurer que c’est
bien eux les chefs de la place... Les filles sont trop belles, et ça
pousse les cons à la guerre, au risque de me répéter. Ce qu’elles
veulent...
Faut
pas que je passe la nuit dehors avec mes potes, on risque de se
marraver avec des racailles qui eux, n’ont pas de limites dans
l’agression. Faut voir quels sont les faits divers à Grenoble
depuis Janvier... En fait cette ville a toujours été très
violente. Faut que je me barre. Un couple d’amis m’invite à
dormir. Des gens formidables, ils s’appuient l’un sur l’autre,
ils s’engueulent parfois, mais toujours se sont remis ensemble. Ils
feront j’en suis sûr de très bons parents. Chez eux je m’effondre
sur le canapé. Ai dormi 6 heures en trois jours, n’en peux plus...
Lendemain,
vais voir un peu à l’église... Assemblée principalement composée
de femmes âgées, et chants en français que l’on ne comprend pas.
Je sens la colère monter... Vraiment la colère noire, cette
colère de l’adolescence, née du désespoir(pardon
pour les liens intempestifs, ‘le ferai plus)... Je voudrais là, en
choper un ou deux dans l’assemblée et les secouer, et puis secouer
tous les gauchistes de cette ville, et encore tous les officiels et
les élus... Secouer ces types pour m’accrocher à quelque chose,
pour tenir la vie qui s’échappe, qui s’échappait lors de mes 20
ans dans cette ville, et qu’alors autour tout devenait néant...
C’est VOUS, c’est à cause de vous que j’ai sombré !
C’est à cause de vous que Thomas est allé en HP ! Et
Hoskyan ! Et Léo ! Et Benjamin qui s’est tué !...
Retrouvé chez lui au bout d’une corde un jour de Janvier 2003...
Ils sont les enfants humiliés, les tribus perdues, les Céfrans
anonymes dont personne ne se souvient. Caucasiens sacrifiés, pauvres
bonhommes, des camarades fragiles qui ont basculés à l’âge ou
tout se décide... Car ce n’est pas l’adolescence qui est
l’époque décisive pour un homme mais la période qui court de 18
à 23 ans... Le chant de la vieille à ma gauche sur le banc qui
monte dans les aïgues altère ma concentration, et à chacun de ses
trémolos correspond chez moi une pointe de colère comme un alien
qui veut me jaillir du ventre et aller la bouffer... C’est
foutrement de ta faute sale vieille, et de la faute de tous les
mouligasses de ton espèce si nos frangins ne sont plus parmi nous.
Regarde dans l’assemblée ! Pas un homme !... Je veux
dire pas un homme jeune ! Et pas une femme jeune non plus...
Est-ce que cela ne te pousse pas à t'interroger? Le Kyrie on
veut le chanter dans le texte , voilà ! Merde !...
Sinon on ne comprend pas ce que ça veut dire, ni pourquoi on demande
« pitié » tu comprends putain ? Aucun mec de
18 ans n’a envie de demander pitié ! Et encore moins
lorsqu’il se fait quotidiennement démolir de tous les côtés par
le chômage, la racaille, les femmes dures, le désespoir des
horizons bouchés comme cette ville de merde et ces montagnes au bout
de chaque rue... Stendhal le Grenoblois détestait cette ville,
faudrait peut être le rappeler à ces élus imbéciles qui donnent
son nom à des rues. Ils feraient mieux de s’occuper des nombreux
problèmes de barbarie, ce que l'on appelle "insécurité"...
Le couple séquestré et la femme violée chez elle... La jeune nana
défigurée au tesson parce qu’elle refusait des avances d’un
type... Le mec tué par balles... Les dizaines de marave chaque soir,
chaque soir... Bande de chiens.
A
midi je déjeune avec William-Henri et puis pars à Lyon. J’y
retrouve un couple de jeunes mariés, chrétiens, qui m’invitent
cordialement pour passer la nuit. Cela « dépanne ».
Depuis quelques semaines, les gens sont à mon égard d’une grande
bonté.
Souvent
l’on se rend compte que l’appartement d’une personne est le
reflet fidèle de sa pensée. C’est le cas chez ces camarades du
centre de Lyon. Une foisonnante sélection de livres sur les étagères
côtoie une tout aussi foisonnante sélection de CDs, car ici l’on
apprécie avoir le contenu ET l’emballage. J’avise sur le mur des
photographies d’escaliers ronds. Ce sont des escaliers de phares
explique le camarade. Alors la discussion s’oriente vers la
structure hélicoïdale de l’escalier qui serait semblable à celle
de l’ADN, qui lui-même à a voir avec le cheminement de la pensée,
et que tout est lié, tout ! M’emballe un peu moi... Patience
et structure, sinon on dit n’importe quoi... Suis épuisé... Ce
festival de musique trance, là... On parle alors du LSD parce que
les « tranceux » en tapent beaucoup, et de l’Ayahuasca
et de tout ça... tous ces trucs qui projettent, parfois
dangereusement, le « drogué » dans un monde caché à
nos regards, un monde duquel ceux qui reviennent disent souvent
qu’ils y ont vus l’origine de la vie, qu’il y avait un serpent,
qu’ils ont vus l’origine du sang, l’origine de tout, que c’est
trop que c’est insupportable à la fois de beauté, de gravité, de
légèreté, de bonheur, de danger... Que c’est trop. C’est un
Allemand qui se tordait de douleur sur les rochers de la plage de
Tifnite au Maroc en 2005 qui m’a dit ça. C’était un autre
festival de musique trance. Il avait pris du LSD dans la nuit le mec,
et était alors en « redescente »... J’ai cru qu’il
cherchait à se buter, il m’avait inquiété. Un Anglais et moi on
s’est assis à proximité pour le surveiller une petite heure.
Finalement il s’est calmé, l’Allemand. C’était au petit
matin, des policiers arabes passaient, ils disaient « tant pis
pour lui, il avait qu’à pas se droguer ». L’Anglais me
disait que ça ne craignait rien, que le mec allait s’en sortir,
que lui connaissait bien les phénomènes de « redescente »...
En effet l’Allemand s’en est sorti. Et quand il est revenu parmi
nous il a pu décrire un ce qu’il avait vu, et puis il est parti
retrouver une fille importante pour lui apparemment.
Moi
j’ai fait un très méchant bad trip en 2002. C’était comme
d’être enfermé dans une spirale infinie en constante expansion,
tout en étant à la "tête" de l'expansion, en
défrichement constant donc. C’était terrifiant, et j’en avais
conclu, dans mon délire, que c’était cela, la mort, que j’étais
mort, que j’étais passé de l’autre côté. J’étais chez moi
seul, et j’allais et venais dans l’appartement de long en large,
et répétait à voix haute « chui
mort, chui mort, chui mort... ».
Et pourtant j’étais encore conscient, c’est ça qui était
affreux. J’ai pensé aux pires choses. Il n’y a pas de mots pour
dire l’horreur de ces choses... Et puis tout s’était apaisé
graduellement après de longues heures. Par l’effet de la drogue
qui s’atténuait peu à peu sans doute, mais aussi je veux le
croire, par l’orientation de ma volonté vers un but bien précis.
Deuxième
nuit consécutive à dormir correctement. Réveillé, je me demande
un moment ou je suis. Chez les hôtes lyonnais voilà, ouf... Je sors
de mon sac de randonnée un costume Emporio Armani et des pompes
Jean-Baptiste Rautureau, je repasse une chemise blanche, enfile tout
ça avec une cravate, m’harnache avec le sac, dis au revoir, et
fonce à la Part-Dieu prendre un TGV pour Bruxelles, j’ai un
entretien d’embauche.
Dans
le train je me promène dans les couloirs en direction de
la voiture bar. Quatre vieux types sont assis en vis-à-vis. Quatre
types qu’ont des sandales et un amoncellement de journaux
« Marianne » et « Libé » sur la table. M’
arrêtant à leur hauteur je lâche « ah...
vous êtes de gauche vous... ».
Un des quatre types ça ne lui plaît pas du tout cette remarque.
C’est un gaulois bourru à moustache. Il réplique avec véhémence,
il me fait la totale, je saisis au vol des bribes de phrases, « et
toi t’es quoi... occupe toi de tes fesses... fils à papa... ton
costard là... et ta petite sœur elle est de gauche... ».
Vindicatif le bonhomme... parle pour quatre, le bonhomme... Avec le
sourire je l’enjoins à la modération, à « rester
de gauche »
et à « revenir
dans la fra-ter-ni-té humaine refré»...
Non vraiment, ça ne passe pas. Il prend ça pour une agression, il
n’assume pas son gauchisme. « Pourquoi
on serait de gauche hein p’tit con ? ».
Je réponds que ce sont les sandales et les journaux qui appellent
cette image là, ces éléments qui induisent la dimension « intello
et négligé » propre au gauchisme.... Cela, et puis aussi son
camarade en face, celui qu’est pieds nus sur la banquette et qui
s’enlève patiemment les croûtes sous le talon. Ah, ça
le fout dans une de ces rognes le monsieur, voilà qu’il soufflète
alors, qu’il trépigne comme un Gaulois séditieux, qu’il monte
dans les tours... Bon. Dans les embrouilles faut toujours rester
inoffensif jusqu’au moment ou le type va trop loin et ou il faut
tourner offensif. Je lui dis que s’il le veut, on arrête le train
tout de suite, on tire la sonnette d’alarme et on va régler ça
dehors, qu’on va tirer ça au clair tout de suite « mais
TOUT D’SUITE »
et il cesse les insultes et tout rentre dans l’ordre et on se
quitte presque bons amis. Vais m’rasseoir.
Mais
dans un train l’ennui ne vous lâche pas comme ça, l’ennui
revient dés 30 minutes... Aime pas lire leurs magazines moi...
M’emmerde là... M’en vais aller leur recasser un peu les
couilles aux gauchistes tiens... Je me lève, voilà : je vais
débarquer avec une posture moraliste, prendre une posture de
bourgeois hautain, leur dire qu’ils donnent un
exemple déplorââble à
la jeunesse avec leurs poils qu’on voit poindre sous des marcels
défraîchis, pis les sandales, pis les croûtes tout ça... Oui,
nous allons rire... J’aime à les faire chier en général les
gauchistes. Et puis ils n’attendent que ça : être attaqués
sur leurs positions afin de pouvoir s’adonner à l’une de leurs
« saines
colères ».
J’arrive à leur place... Merde y sont plus là !... Z’ont
dus descendre à Roissy ou pire, à Marne-la-Vallée. Les gauchistes
à Euro-Disney !... En lieu et place de gauchistes voici deux
bonnes sœurs. Alors on discute poliment... Elles sont dans l’ordre
« Notre Dame de la Merci », ça a été fondé par un
type de l’Ordre de Malte il y a des siècles... Cela servait
au début à racheter les chrétiens réduits en esclavage par des
pirates islamiques en Méditerranée. A l’époque y en avait plein,
des islamiques « keen
on slavery »...
Comment qu’ils les rachetaient les bonhommes ? Avec de
l’argent ? Non. Avec des prêtres et des moines de l’Ordre
qui allaient volontairement échanger leur place avec les esclaves.
Comme ça, ces derniers pouvaient rentrer chez eux... Mince alors. Le
train arrive à Bruxelles. Je saute du train, fonce à l’entretien
d’embauche. Ca se passe plutôt bien. Le mec me dit que la balle
est dans mon camp désormais. Je rentre dormir une heure ou deux.
Le
soir j’ai rendez-vous avec une Danoise qui m’avait donné sa
carte dans un bar la semaine passée. Elle est « national
expert » c’est ce qui y a marqué sur la carte. C'est-à-dire
qu’elle est juriste pour un truc bancaire qui a à voir avec le
Danemark au sein de la Communauté européenne. ‘Comprends rien à
ces trucs moi. On va s’asseoir à une terrasse, et l’air chaud du
soir souffle doucement sur Bruxelles encore ensoleillée. La Danoise
retire ses sunglasses (faut pas récrire « soleil » juste
après avoir marqué « ensoleillée ») et ainsi découvre
ses yeux qu’elle a bleus, bleus foncés pas bleu clairs comme la
plupart des blue-eyed people... Franchement elle a un très beau
visage d’Aryenne nordique. La peau claire, la blondeur furieuse, la
douceur des traits... Mais franchement elle est un peu grosse. Je ne
me vois pas baiser avec une fille comme elle. Enfin est-ce qu’il
« faut » baiser ? Si ça ne tenait qu’à moi je
baiserais une fois par mois pas plus, ça suffit. Tout le reste c’est
pour satisfaire aux convenances sociales. Mais je préfère, une
fille, en avoir une seule, et baiser avec elle seule. C’est quand
que c’est la « bonne » fille ? Comment on sait,
comment on peut savoir, puisque personne ne le dit, ni elle, ni
personne, et que tout, à chaque fois indique « celle là ce
n’est pas une fille pour toi »... Et que pourtant faut
« essayer » pour savoir ? Comment on peut savoir si
la fille est la bonne si on ne fait pas des trucs intimes avec elle ?
Et si on fait des trucs intimes avec elle, et que c’est la bonne,
alors comment on l’amène à rester avec nous ? Parce que
baiser n’est pas la finalité. Baiser c’est le « début »
de quelque chose de bien précis, et on le sait très bien...
On
parle... Comment c’est le Danemark ? Je ne connais pas du
tout. Sais juste que Céline y a fait de la taule et a passé des
années au bord de la Baltique dans une cabane en bois... Elle vient
de « Svendborg,
Tasinge »
la fille. Elle a une sœur qu’a trois filles, trois petites nanas
très blondes... Je lui dis que la blondeur naturelle est un trésor,
que c’est rare et beau. Elle me dit qu’elle n’est pas d’accord,
qu’elle préfère le brun et les pays chauds... Je lui dis que les
Aryens ont un truc qui nous manque à nous autres Céfrans c’est la
modestie et le travail humble et bien fait, que chez nous y a trop de
gens qui se pavanent et réclament et qu’ils obstruent l’horizon
des humbles. Et que surtout je peux pas saquer les gauchistes
imbéciles. Les « intelligents » ça va, mais les
imbéciles là, les Destot les Hollande les Miller les tout ça, ils
emmènent le bus au colza de la démocratie dans le fossé ou il y a
des grincements de dents et que ça ce n’est pas acceptable. Par
exemple voilà : quand ils rabâchent sur les « grandes
démocraties du nord de l’Europe » comme chez vous autres
Scandinaves... Eh bien ils oublient de préciser que votre système
provient des Vikings, un peuple très organisé, industrieux et
attaché plus que tout à la liberté. Une liberté qu’ils
conçoivent comme un mélange très subtil de communautés de type
proto-kibboutz d’une part, et de propriété privée d’autre
part. Que cela forme leur système social et que celui-ci tient
debout par leur SEULE mentalité de peuple aryen nordique froid et
organisé, une mentalité en mouvement, vivante... et pas du tout par
la mécanique du système lui-même, qui est un truc mort de
technocrates encroûtés dans des livres qui ont « la
pompe latine sur la langue » (Céline)... Tous les imbéciles
qui donnent leur avis à la télévision mais ne traînent pas dans
la rue tard le soir à Paris hors des 8 premiers arrondissements sont
des abrutis qui poussent la populace à la guerre. Tous ces types qui
fuient la réalité et se défaussent de leurs boursouflures... Et je
cite : Wolton, Noiriel, et y en aura d’autres, l’un chasse
l’autre...
François
Hollande connaît-il le mode d’élection des « Jarl »,
un système si on l’observe de près qui s’avère certainement
hérité de la démocratie grecque antique, ce qui corroborerait
l’idée que les Aryens (et les Slaves par ailleurs) sont les
authentiques descendants des Grecs. Mais tous ces incapables
politicards, qui ne font que bouffer, qui sont épouvantablement gros
et épuisés de bouffe grasse, qui ont perdus contact avec la réalité
c'est-à-dire avec ce qui se passe sur le trottoir d’un quartier
mal famé entre 20 heure et 6 heures du matin, et qui se permettent
de jacter, de déclarer ou qu’y faut aller et ou qu’y faut pas,
rien qu’à y penser ça m’énerve alors je lui dis à la juriste
danoise qu’il faut qu’on change de sujet.
Son
visage est vraiment très beau. Elle me parle des Etats-Unis. Elle
aime passionnément ce pays. Elle y va souvent avec des camarades
danois. En fait les Danois restent beaucoup entre eux, même à
l’étranger. C’est comme ça qu’ils se sentent bien dit-elle.
Aller aux USA c’est un mouvement bien naturel pour des Scandinaves
non ? Peut être qu’un jour ce pays rouvrira ses portes de
façon sélective, comme à la fin du 19ème siècle,
et que nous pourrons y entrer. Mais récemment en discutant avec un
authentique « réac » nous nous demandions si la solution
de l’exil n’était pas une fuite en avant. Qui peut dire si
d’autres problèmes, inconnus, ne surgiront pas, une fois exilés ?
Car en attendant, les problèmes de l’Ouest, aussi nombreux et
lourds qu’ils soient, au moins nous les connaissons un peu.
On
s’entend bien cette nana et moi. Et puis en marchant vers un autre
bar je me rends compte qu’elle n’est pas si grosse que ça...
Suis trop attaché à la minceur et à l’ascèse même si cette
dernière je la pratique rarement... Un peu plus tard je me retrouve
chez elle. C’est un appartement qui fait très « appartement
de juriste danoise »... Au moins 150 m2, des plafonds de 3
mètres, tout en bois, tout équipé de partout, et une terrasse, et
un jardin privé pour elle au rez-de-chaussée, et sur le parquet des
cadeaux emballés dans des sacs offerts par ses amis pour son
anniversaire il y a une semaine... Des sacs marrons ou c’est marqué
« Gucci » dessus. J’aime bien les Aryennes parce que
j’ai l’impression de les comprendre. A deux heures du matin chez
cette fille encore inconnue il y a peu, et qui disait qu’elle
devait rentrer tôt, et qui me demande si je ne veux pas rester un
peu, je crois comprendre qu’on peut « niquer ». Mais je
ne sais pas, ça ne me dis pas... Pas là, pas comme ça. Et puis
elle a trop de thune, c’est une killeuse, grandes écoles et grosse
thune, on est pas de la même classe, voilà ce que je pense
alors. M’barre, dis au revoir.
En
passant devant un bar j’entre attiré par le son d’un « live
band ». Vague soulagement d’être parti. Prends une Leffe...
Regarde les filles... Le groupe est très bon, surtout le mec à la
batterie. Un bon moment imprévu. Puis je me trisse par les rues
étroites, l’est trois heures du matin. Devant une épicerie
indienne j’accoste un jeune type avec un molosse. Le molosse est
incroyablement obéissant. A peine un mot du type et voilà le
chien qui aboi, qui n’aboi plus, qui saute, qui fait
l’otarie avec une balle sur son nez, qui court après une voiture,
qui revient aussitôt, qui s’assoit, se couche, se lève se rassoit
se recouche... Le type est accompagné d’une jeune renoie que
j’avais pris pour un mec au début. C’est sa voisine de palier.
Sont sympas ces deux. La renoie je la fais un peu parler, elle me dit
des trucs étonnants, je prends des notes. Elle a un nom arabe, et
puis je lui demande si je peux me permettre de voir le pendentif à
son cou, qui est caché par le zip de sa veste... Je ne m’attendais
pas à ce pendentif là... Etoile de David, croix chrétienne ou
autre symbole, ou pas de symbole, ou même pas de pendentif du tout,
est-ce que l’on peut être utile aux gens qu’on croise par notre
seule volonté ? Je crois que non, et les évènements me le
prouvent chaque jour. Je rentre dormir deux heures ou trois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci d'utiliser, au minimum, un pseudo.
A défaut, je supprimerai le commentaire.
Merci à vous!