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mardi 18 août 2015

16.09.2010 - Dans le mur




Quelques jours de taf et j’envoie tout chier. Après les pérégrinations de ces derniers mois, retourner à un mode de vie aussi chiant cela ne passait pas, même pour un salaire et quelques avantages. J’ai une incapacité chronique à faire semblant, incapacité au pragmatisme et à l’efficacité... Me force énormément mais y a rien à faire. Faut que les trucs me passionnent sans quoi l’ennui se manifeste aussitôt sous trois formes : abattement, faim et sommeil. Or, glander, bouffer et dormir, les activités qui apportent un remède à l’ennui sont aussi des activités qui éloignent dangereusement de « la vie normale » que j’entends mener. Ai tourné un bordel de « pour » et de « contre » dans ma tête pendant une nuit blanche complète, consécutive à une forte alcoolisation en solo après la journée de travail. Le lendemain je lui disais à ce patron que fallait qu’on arrête. 
Je sentais poindre ces journées longues et semblables, ces journées interminables dans lesquelles le seul moment de plaisir c’est de bouffer le soir seul chez soi et de s’endormir jusqu’ au lendemain matin.
Samedi dernier, une fille croisée quelques semaines plus tôt dans le sud de la France se pointe à Bruxelles, une longiligne nana bien élevée, et blonde et jolie. On fait une tournée des bars ensemble samedi soir et on fricotte un peu mais bon... Non je n’en veux pas, n’y crois pas. Et prends conscience d’une chose en début de soirée alors qu’on discute à une table de bar c’est que je suis en train de me demander si elle ferait une bonne génitrice. Je me demande ça lors de toutes les discussions avec des inconnues en fait, et ça détermine tout le reste.
Depuis le Canada tout me semble effroyablement ennuyeux, lent, dépeuplé. C’est pas bon ça, c’est pas bon de s’arrêter de vouloir. Je suis prêt à faire bien des concessions monétaires pour faire un truc dans lequel je me sente vivant.
Un mardi soir complètement pété en solo chez ouame, je pense à Anne et ça passe pas... Toute ma vie, les seules filles avec qui j’ai accroché c’était des étrangères qu’il fallait aller voir au bout du monde... UK, Allemagne Croatie, Hong Kong, Canada... j’en peux plus des distances, fuck it... Toutes les autres m’en bats les couilles c’est elle que je veux, cette biatche aryenne trop jolie et bien élevée, cette clanique nana une vraie mère de famille en puissance. Moi je sais reconnaître la fille rare. Putain, que celle-ci s’en aille à sa vie sans moi ça me fout par terre... Plus envie de rien. Ni de bouffer ni de dormir ni de rien. Me réveille à 4 heures, me rendors, réveil à 10 c’est n’importe quoi. Je vis sur mon capital, roule sur les jantes sur les essieux rien à foutre... A quoi ça sert de s’emmerder à gagner du fric si c’est pour se faire chier avec, tout seul. Du mal à trouver le sommeil, les voisins du dessous les proprios font que de baiser, ils fêtent leur acquisition, c’est les nouveaux propriétaires. C’est des flamands. La femme est évidemment sublime, elle doit avoir mon âge, c’est la Caucasienne à yeux clairs et pommettes hautes, on dirait une salope de film de uk en bourgeoise. La nuit sur fond de grincement de lit elle couine comme une petite chienne elle fait « hou hou », très aiguë, impossible de dormir. Putain moi jamais j’ai eu ça... La fille stable qu’on baise à la maison pépère, entre deux érections du matin... Toujours ça a été que des contre-la-montre, ses parents qui vont se pointer, ses colocataires qui regardent la télé, un rendez-vous dans trente minutes... Que des emmerdements.
Des fois tellement ça chauffe de rage dans la poitrine j’ai envie de me lever et de fracasser un meuble, juste pour avoir mal et que ça me calme... Je ne le fais pas.
Anne a changé sa photo de profil sur Facebook, on la voit faire du jet-ski avec son mec. Restons zen. 3 jours à faire des allers-retours dans différents bureaux de l’administration belge tout ça pour un putain de papier qui me permettra de présenter à un examen qui mepermettra d’accéder à un autre examen pour améliorer potentiellement ma situation professionnelle... Y en a au moins pour 3 mois. Restons zen. Et des tas d’autres trucs... J’arrive même plus à décrire les choses. Chui comme pourri à l’intérieur, dégoûté complètement. Anyway...
Tristesse colère et frustration. Si je repense à mon d’état d’esprit d’il y a un an pile c’était le même exactement. D’il y a deux ans aussi. Et 2005, 2006, pareil... En fait c’est de facto mon état habituel. Oui je suis malheureux voilà. Je me complais pas là dedans, ah ça non. C’est comme ça, il m’arrive que des emmerdements. Je voudrais bien être un winner moi, faire un travail qui est moi réellement, et puis comme ça rencontrer tout un tas de gens qui forcément me correspondent et gagner du fric avec lequel fonder un foyer et tout ça... Chaque petite parcelle de bonheur miraculeusement attrapée me file entre les doigts aussitôt, eh non c’était pour de rire ducon, alors au bout d’un moment c’est à se demander pourquoi on est venu au monde. Cette indicible vacuité ça me chagrine ça... Faudrait pas normalement. Normalement faudrait être « pozitif » comme ils disaient à mon ancienne boîte.
Les jours se suivent et se ressemblent sans que je n’aie sur eux aucune prise. Comme un fil d’Ariane qui me glisse des mains depuis trop longtemps. M’est souvenir lorsque je le tenais, des efforts qu’il fallait faire pour ne pas le lâcher, pour rester dans la course... M’est souvenir comme je priais comme je luttais pour toujours l’avoir en main. M’est souvenir enfin, des autres, collègues de bureau et rencontres fortuites, ceux qui avaient des « facilités », ceux qui se laissaient emmener sans effort et qui me chiaient à la gueule me traitant d’incapable...
Je voudrais pouvoir ne plus rien espérer du tout, tant les déceptions font souffrir à chaque fois. A quoi bon ? Fuck... Dieu ou le diable je ne sais, s’amuse avec moi, en agitant un morceau de viande au bout d’une ficelle pour que je cours après et tout le monde se fout de ma gueule et c’est très bien comme ça, car moi seul je paie le prix de cette différence, cette vraie différence, la raciale la encroûtée dés la naissance la définitive... La bâtardise la solitude la lonelounès la saleté, cette honte, cette assise bancale cette malédiction. Suis bourré mais c’est ça. « Peu m’importe qu’ils me haïssent pourvu qu’elles m’aiment » mais si elles ne m’aiment pas à quoi bon ? Et même encore, à quoi bon raconter tous ces enfantillages, y suffit de lire Houellebecq, l’a tout dit le monsieur.  Bourré seul la nuit dans un apparte éteint, et comme ça depuis trois semaines, Louloudarbois en mode je raconte ma vie et dis la vérité, et y a rien d’autre depuis le début sur ce blog à la con.

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