Quelques
jours de taf et j’envoie tout chier. Après les pérégrinations de
ces derniers mois, retourner à un mode de vie aussi chiant cela ne
passait pas, même pour un salaire et quelques avantages. J’ai une
incapacité chronique à faire semblant, incapacité au pragmatisme
et à l’efficacité... Me force énormément mais y a rien à
faire. Faut que les trucs me passionnent sans quoi l’ennui se
manifeste aussitôt sous trois formes : abattement, faim et
sommeil. Or, glander, bouffer et dormir, les activités qui apportent
un remède à l’ennui sont aussi des activités qui éloignent
dangereusement de « la vie normale » que j’entends
mener. Ai tourné un bordel de « pour » et de « contre »
dans ma tête pendant une nuit blanche complète, consécutive à une
forte alcoolisation en solo après la journée de travail. Le
lendemain je lui disais à ce patron que fallait qu’on arrête.
Je
sentais poindre ces journées longues et semblables, ces journées
interminables dans lesquelles le seul moment de plaisir c’est de
bouffer le soir seul chez soi et de s’endormir jusqu’ au
lendemain matin.
Samedi
dernier, une fille croisée quelques semaines plus tôt dans le sud
de la France se pointe à Bruxelles, une longiligne nana bien élevée,
et blonde et jolie. On fait une tournée des bars ensemble samedi
soir et on fricotte un peu mais bon... Non je n’en veux pas, n’y
crois pas. Et prends conscience d’une chose en début de soirée
alors qu’on discute à une table de bar c’est que je suis en
train de me demander si elle ferait une bonne génitrice. Je me
demande ça lors de toutes les discussions avec des inconnues en
fait, et ça détermine tout le reste.
Depuis
le Canada tout me semble effroyablement ennuyeux, lent, dépeuplé.
C’est pas bon ça, c’est pas bon de s’arrêter de vouloir.
Je suis prêt à faire bien des concessions monétaires pour faire un
truc dans lequel je me sente vivant.
Un
mardi soir complètement pété en solo chez ouame, je pense à Anne
et ça passe pas... Toute ma vie, les seules filles avec qui j’ai
accroché c’était des étrangères qu’il fallait aller voir au
bout du monde... UK, Allemagne Croatie, Hong Kong, Canada... j’en
peux plus des distances, fuck
it...
Toutes les autres m’en bats les couilles c’est elle que je veux,
cette biatche aryenne trop jolie et bien élevée, cette clanique
nana une vraie mère de famille en puissance. Moi je sais reconnaître
la fille rare. Putain, que celle-ci s’en aille à sa vie sans moi
ça me fout par terre... Plus envie de rien. Ni de bouffer ni de
dormir ni de rien. Me réveille à 4 heures, me rendors, réveil à
10 c’est n’importe quoi. Je vis sur mon capital, roule sur les
jantes sur les essieux rien à foutre... A quoi ça sert de
s’emmerder à gagner du fric si c’est pour se faire chier avec,
tout seul. Du mal à trouver le sommeil, les voisins du dessous les
proprios font que de baiser, ils fêtent leur acquisition, c’est
les nouveaux propriétaires. C’est des flamands. La femme est
évidemment sublime, elle doit avoir mon âge, c’est la Caucasienne
à yeux clairs et pommettes hautes, on dirait une salope de film de
uk en bourgeoise. La nuit sur fond de grincement de lit elle couine
comme une petite chienne elle fait « hou
hou »,
très aiguë, impossible de dormir. Putain moi jamais j’ai eu ça...
La fille stable qu’on baise à la maison pépère, entre deux
érections du matin... Toujours ça a été que des contre-la-montre,
ses parents qui vont se pointer, ses colocataires qui regardent la
télé, un rendez-vous dans trente minutes... Que des emmerdements.
Des
fois tellement ça chauffe de rage dans la poitrine j’ai envie de
me lever et de fracasser un meuble, juste pour avoir mal et que ça
me calme... Je ne le fais pas.
Anne
a changé sa photo de profil sur Facebook, on la voit faire du
jet-ski avec son mec. Restons zen. 3 jours à faire des
allers-retours dans différents bureaux de l’administration belge
tout ça pour un putain de papier qui me permettra de présenter à
un examen qui mepermettra d’accéder à un autre examen pour
améliorer potentiellement ma situation professionnelle... Y en a au
moins pour 3 mois. Restons zen. Et des tas d’autres trucs...
J’arrive même plus à décrire les choses. Chui comme pourri à
l’intérieur, dégoûté complètement. Anyway...
Tristesse
colère et frustration. Si je repense à mon d’état d’esprit
d’il y a un an pile c’était le même exactement. D’il y a deux
ans aussi. Et 2005, 2006, pareil... En fait c’est de
facto mon
état habituel. Oui je suis malheureux voilà. Je me complais pas là
dedans, ah ça non. C’est comme ça, il m’arrive que des
emmerdements. Je voudrais bien être un winner moi,
faire un travail qui est moi
réellement, et puis comme ça rencontrer tout un tas de gens qui
forcément me correspondent et gagner du fric avec lequel fonder un
foyer et tout ça... Chaque petite parcelle de bonheur
miraculeusement attrapée me file entre les doigts aussitôt, eh non
c’était pour de rire ducon, alors au bout d’un moment c’est à
se demander pourquoi on est venu au monde. Cette indicible vacuité
ça me chagrine ça... Faudrait pas normalement. Normalement faudrait
être « pozitif » comme ils disaient à mon ancienne
boîte.
Les
jours se suivent et se ressemblent sans que je n’aie sur eux aucune
prise. Comme un fil d’Ariane qui me glisse des mains depuis trop
longtemps. M’est souvenir lorsque je le tenais, des efforts qu’il
fallait faire pour ne pas le lâcher, pour rester dans la course...
M’est souvenir comme je priais comme je luttais pour toujours
l’avoir en main. M’est souvenir enfin, des autres, collègues de
bureau et rencontres fortuites, ceux qui avaient des « facilités »,
ceux qui se laissaient emmener sans effort et qui me chiaient à la
gueule me traitant d’incapable...
Je
voudrais pouvoir ne plus rien espérer du tout, tant les déceptions
font souffrir à chaque fois. A quoi bon ? Fuck...
Dieu ou le diable je ne sais, s’amuse avec moi, en agitant un
morceau de viande au bout d’une ficelle pour que je cours après et
tout le monde se fout de ma gueule et c’est très bien comme ça,
car moi seul je paie le prix de cette différence, cette vraie
différence, la raciale la encroûtée dés la naissance la
définitive... La bâtardise la solitude la lonelounès la
saleté, cette honte, cette assise bancale cette malédiction. Suis
bourré mais c’est ça. « Peu
m’importe qu’ils me haïssent pourvu qu’elles m’aiment »
mais si elles ne m’aiment pas à quoi bon ? Et même encore, à
quoi bon raconter tous ces enfantillages, y suffit de lire
Houellebecq, l’a tout dit le monsieur. Bourré seul la
nuit dans un apparte éteint, et comme ça depuis trois semaines,
Louloudarbois en mode je raconte ma vie et dis la vérité, et y a
rien d’autre depuis le début sur ce blog à la con.
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