L’art
céfran: LF
Céline
La
littérature, art français par excellence. Le français langue
royale, langue impériale, extrêmement complexe, qui recèle mille
subtilités et exceptions. L'homme qui a fait vivre cette langue
le plus intensément, qui l’a le mieux maîtrisée s’appelait
Louis-Ferdinand Céline. Génie à la fois voyou et aristocrate, ses
livres sont comme des toiles sur lesquelles des mots orduriers sont
projetés, éclaboussés, et des mots châtiés gentiment tamponnés
en petites touches. Céline parlait ainsi de sa « petite
musique », il voulait ses livres comme des « symphonies
narratives », non comme des petits machins maniérés et
bourgeois, de ces livres inventés et pas vécus, qu'il avait en
horreur. On ne saurait que trop conseiller de lire Mort
à Crédit,
son véritable sommet, et nous le croyons, le sommet de toute la
littérature française. Car enfin quel autre livre peut recéler de
davantage de mots différents en argot comme en soutenu, de davantage
de capacité à retranscrire aussi précisément des évènements et
des émotions ? A chaque page de ce livre c’est comme si on
vous parachutait d’un seul coup le contenu d’informations de 20
disques durs externes. C’est l’histoire de son enfance, celle
d’un petit Céfran des années 1900-1910 qui grandit comme nous
tous, innocent et « tout en ferveur pour le gratuit », et
qui est jeté peu à peu dans le monde des adultes, un monde
entièrement structuré par l’argent. L’auteur ayant un sens
incomparable de l’exagération et du grotesque l’on rit beaucoup
lors de la lecture de Mort
à Crédit.
L’apparence
céfran: Slimane pour Dior Homme
L’adjectif
« céfran » ne se conjugue pas. Un certain Hédi Slimane
a insufflé chez Dior Homme des années 2002 à 2007 un nouveau style
qui a bouleversé la mode masculine. Des coupes ajustées et des
étoffes de très grandes qualité concourent à donner à la
toilette un aspect minimaliste mais impeccable. Car enfin c’est
bien comme cela qu’un homme souhaite s’habiller. Sobriété et
élégance. Fonctionnel avant tout. Ce sont les femmes qui ont besoin
de mille fanfreluches, machins, sautoirs, bouclettes, infâmes
bagouzes, tout un pendouillant saint-frusquin qui rend impossible les
pogos, les courses-poursuites et les fracassages de hippies et de
racailles les soirs d’ivresse, activités purement masculines s’il
en est. C’est pourquoi on conseillera aux Céfrans le style Dior
Homme façon Slimane. Cela dit à 700 euros une veste
« hooligan-chic » on va vite se retrouver en rade. On se
rabattra alors sur du Fred Perry ou du Adidas façon « Awaydays »
le film, sur des jeans slim et des vestes en cuir serrées. On se
baladera en bande dans Paris Beaubourg le samedi et l’on
dépouillera les racailles à 10 contre 1 accomplissant ainsi
l’espoir de Vinz dans le film « La
Haine » : rétablir
la balance.
Pardon nous nous égarons.
Le
bosseur céfran: François Pinault
Paraphrasant
n’importe quel illustre trouduc auditeur de Skyrock nous
souhaitons tout d’abord affirmer ici notre total
respect au
lambda bosseur céfran, soldat inconnu de la saloperie qui jamais ne
se plaint de discriminations, seul contre tous qui jamais ne lobbyise
malgré sa porcherie de vie, accablé qu’il est de levers à 6h, de
sa femme qui ne le masse ni le suce plus depuis 10 ans, de sa
voitures qui tombe en rade et qu’il faut aller donner en révision
le samedi pourtant seul jour de repos, des médias qui lui crachent
quotidiennement à la gueule encroûtés qu’ils sont dans la
conviction que ceux qui en chient c’est rien que les noirélézarabs,
de ses collègues atroces de ses fournisseurs obséquieux et de ses
clients dédaigneux, de tout plein de crédits interminables et de
voisins qui font du bruit. Connaissant cette infâme cochonnerie
qu’est le monde du travail nous nous réjouissons lorsqu’un
Céfran pur sucre, enfant du pays, parvient à échapper à la merde
et à s’en aller vers les hauteurs de l’échelle sociale malgré
toutes les barrières qu’il trouvent sur son chemin (impôts
énormes, manque d’opportunités, écoles absolues arnaques au
contenu vide…). Ainsi François Pinault néen Bretagne d'un
père marchand de bois d'origine paysanne quitte l'école à 16
ans avec un mépris durable pour les diplômes et l'establishment.
Parti de rien le bonhomme travaille dans la scierie de son père puis
celle de son beau-père, rachète peu à peu des dizaines
d’entreprises du secteur jusqu’à fonder le groupe PPR, l’un
des plus grands groupes de commerce du monde. Bien qu’il soit
objectivement un modèle pour nous tous et pardon d’être ainsi
pompeux, François Pinault n’est toujours pas la personnalité
préférée des français. C’est qui déjà qui occupe cette
place ?
L’acteur
céfran: François Levantal
Pour
qui l’a vu dans La
Haine,
dans Gangsters , Grégoire
Moulinou
dans la série Avocats
et Associés,
il ne fait nul doute que François Levantal à une gueule et une
présence, deux conditions objectives pour avoir le droit d’être
acteur selon nous. Il faut croire donc par déduction que tous les
Jean-Paul Rouve, Guillaume Canet et tous plein d’autres rapiats qui
encombrent les films soi-disant français (sans parler des films
français qui encombrent les salles de cinémas françaises et
desdites salles qui encombrent le paysage) ont quant à eux souscrits
à une condition subjective pour devenir et rester acteur, oui peut
être qu’ils ont, n’est-ce pas, sucés. Enfin merde quoi pourquoi
ils ne mettent pas Levantal dans les films ?
On
évoquera aussi un autre acteur méconnu : Jacques François.
C’est celui qui joue le pharmacien dans Le
père Noël est une ordure.
Il a aussi joué de très bonnes partitions dans d’autres films
agréables et un peu navet comme Opération
Corned-Beef, les
Acteurs ou Les
Visiteurs 2. Il
aide selon nous, à se faire une idée du maintien et de la prestance
des Céfrans de jadis, ceux de la génération de nos grand-père,
des types qui sortaient en complet-chapeau impeccable même pour
descendre acheter le pain. J’ai vu faire je me souviens. Dans la
bouche de ces types extrêmement polis et élégants, les mots
grossiers jurent comme des tâches de graisse sur une robe de mariée.
C’est pourquoi le fameux « Mais qu’est-ce que c’est que
cette matière ? C’est de la merde ? » est si
mémorable. De cette catégorie « gentilhomme » il nous
reste qui de vivant aujourd’hui ? Lagerfeld ? C’est
peut être bien tout.
Le
soldat céfran: Marcel Bigeard
La
France a gagné militairement en Algérie contrairement à ce que
l’on raconte. Les maquis des lâches FLN genre Bouteflika se
chiaient dessus à tel point qu’aujourd’hui encore le zig malgré
ses insultes vient en France se faire réparer le trou de balle grâce
à NOS sondes anales et aux doigts agiles de NOS docteurs*, ces gens
là n’ont jamais « libérés » leur pays. La France est
partie pour d’autres raisons. Aujourd’hui qui veut encore savoir
que les méchants c’était le FLN ? Que c’était des
horribles barbares qui ont mutilés et massacrés pour jeter 2
nations dans la guerre ? Enfin bref. Allez savoir avec quelles
pressions et quelles haines énormes il fallait composer à l’époque
lorsqu’on était un gradé militaire ayant pour mission de
remporter la « bataille d’Alger ». Le dénommé Marcel
Bigeard a fait le boulot. Il en a fait bien d’autres :
2èmeguerre
mondiale, Indochine, Afrique… La fine fleur de la France,
prolétaires, bourgeois, nobles, a été absolument massacrée dans
ces guerres. C’est parce que ces gens là sont morts et qu’ils
n’ont pas eu de descendance aussi valeureuse qu'eux mêmes que la
France est principalement peuplée de gens médiocres aujourd’hui.
Si tous ces types avaient survécus ils auraient mérités la plus
grande considération et les plus élevées distinctions pour le
restant de leurs jours. Bigeard étant l’un des seuls qui ait
survécus, sa poitrine décorée aide peut être à se faire une idée
de ce que nous essayons maladroitement de dire ici :
- Croix de guerre 1939-1945 avec 7 citations dont 3 à l'ordre de l'armée (palmes)
- Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieuresavec 17 citations dont 12 à l'ordre de l'armée
- Médaille coloniale agrafe Indochine
- Médaille des blessés militaires avec cinq étoiles (pour cinq blessures de guerre)
*C'est
véridique : en 2005 et 2006 le président algérien Bouteflika
insérait dans ses discours officiels des tombereaux d'insultes
adressés aux céfrans, mais dans le même temps faisait
régulièrement des passages dans les hôpitaux de Paris pour s'y
faire soigner le colon qu'il a sensible, le confiant exclusivement à
des mains françaises.
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