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mardi 18 août 2015

On se fait virer d’un bar en même temps qu’il ferme


Comme tant de soirs, les autres ils sont à leur place, ils kiffent. Et nous on est obligés de se rabattre sur les embrouilles et la baston.
Ca finit devant l’établissement dans une apocalyspe de gyrophares, de mentons sortis, de grosses mains qui serrent des gros avant-bras « tu dis à ton pote qu’y s’calme !» y en a au moins cinq exemplaires par minutes des injonctions comme ça… C’est darwinien c 'est célinien c’est houellebecquien que je me répète la tête dans les mains en fixant la flaque de vomi. Ca tourne évidemment au scandale public à force de monter en pression ces histoires, y a le gros huileux qui ressemble à Farès dans Rabbi Jacob qui se déboutonne furieux pour aller taper Gyom « lui je l’encule ! je lui mets ses fesses ! » y a une inélégance de fin de soirée, en plus y a la Lara Croft avec le bouclé toutes langues sorties, ils entendent rien eux, c’est pas leur problème. C’est vraiment trop darwinien et célinien pour moi alors j’essaie de me barrer mais les pompiers me disent de « gérer le connard bourré » à savoir Gyom qui invective toute la populace comme un prophète d’apocalypse, il a trop regardé « Les Nerfs à Vif » de Scorcese c’est ça son problème. Il leur fait le passage de Silésius. Il sait pas s’arrêter c’est toujours comme ça. Y a les pans de sa gabardine qui s’envolent de partout au gré de ses moulinets de bras prédicateurs « tu veux tester mon humanité ? » qu’il braille avec une voix débraillée. Face aux gens furieux contre lui à cause de la bouteille volée il récite encore quelques machins dont des passages du film « Les Princes de la Ville » et puis enfin il se soumet à un mouvement de repli, et on finit auRavindher le bazar indien ouvert la nuit, à parler avec des ex-gardiens de nuit de plateforme pétrolière de mer Baltique dans une ambiance de posters de danseurs de bollywood. On s’endort sous un porche d’immeuble haussmanien ou y a écrit au fronton une phrase en latin dont on ignore le sens passkon a pas fait nos « humanités » dixit le père de Céline dans Mort à Crédit.

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