“Hè
les gars ho venez voir! Ho venez vwâr venez voir cé ki qui
s’ramène!… C’est le maire!… Ho hé l’maire nique sa
mère fiss de püüüte!“ La
Haine, Mathieu Kassovitz (1995)
En
10 ans nous avons pu voir que tu t’occuppes de la ville comme
un chef n’est-ce pas citoyen ?… Quel bourgmestre tu fais!
Digne successeur d’Etienne Marcel, gardien du bateau qui flotte
mais ne coule pas, « Grand
Timonier »!
Gestionnaire à l’impeccabble probité, consciencieux artisan du
progrès, infatigable sablonneur des quais quel bâtisseur tu es!
Paris plage… Ces cathédrales festives! Ces pâtés de sable! Allez
chante nous un peu pour voir des nourritures spirituelles maintenant,
pour sûr que tu sauras élever les coeurs aussi haut que les pâtés,
pour sûr que le peuple de Paris en fidèle héritier des communards
va vibrer au son de ta voix virile… ta voix assurée… virile
surtout. Allez Tran-ber, réinvente nous Paris, réveille la
jeunesse !… Ah je me remémore ton discours au Champ de Mars.
Toi aux champs dans ta robe d’été, sublime Marianne champêtre,
glaneuse épique penchée en avant et cul tendu, raie publique
personifiée, coq gaulois métissé tourné chapon panaché.
« Ralliez vous à ma rondelle rouge ! » s’écrie
le Vert-Gaylant. Car Paris vaut bien une maîtresse.
Alors
maîtresse ô ma maîtresse ne touche pas à mes tresses, emmène
nous plutôt sur ton nuage blanc raconte nous la grande histoire de
la diversité… la tolérance l’accueil et les ”migrants”,
les magnifiques oiseaux migrateurs tu sais… Persuade nous qu’ils
sont mignonnes hirondelles et mésanges bleues, que c’est nous qui
les voyons par un prisme déformant pies voleuses et corbeaux
croassants, que l’on fait une erreur mais que toi non. Éduque-nous.
Fais rêver ton peuple griot du village, ravi conteur pédophile à
la bibliothèque, passe nous la main dans les cheveux dis nous ”c’est
très bien mon petit”
que ta secrète érection soit complète! Peins nous le
vivre-ensemble métissé père-maire, prince des nuées, sublime
peintre femelle, castrat du chevalet… Refais nous l’école
anglaise, et tout le quattrocentto. Crée donc! ”Déconstruit’’ !
comme on dit de nos jours… Sur ta palette antichambre du
chef-d’oeuvre, mélange les pigments ! Ici une touche
d’indigo, là un soupcon de vermillon, mixité! Mélange
allègrement petit marmiton de la merde, tourne-tourne ton pinceau!
Que sur la toile vierge toute offerte à tes désirs citoyens il
surgisse le post-humain le tant attendu accompli homme vert-maronasse
bien définitif bien égoïste imbuvable connard à l’image de
la société que NOUS VOULONS.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Merci d'utiliser, au minimum, un pseudo.
A défaut, je supprimerai le commentaire.
Merci à vous!