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mardi 18 août 2015

31.05.2010 - Bruxelles c'est Paris d'il y a 20 ans


Samedi à trainailler puis le soir sortie je suis invité à une fête. La maîtresse de maison est ravissante, elle me présente à ses amis. C’est que des « artistes » des comédiens des photographes des gens qui galèrent un peu avec leurs fins de mois mais qui vivent leur passion. A mon taf mes collègues sont à 5000 à 7000 euros net par mois mais ce sont des zombies, ils n’ont ni passion ni entrain aux choses. Ca change... Ca se remplit en un clin d’œil la pièce, de plein de jolies nanas en robe et de types divers. Je parle avec un mec qui donne des cours de photo aux Beaux-Arts. Un pur belge (c’est rare à Bruxelles rappelons le).
Et là on commence à jacter. Tout y passe. On parle de photo, des grains de l’argentique qui s’adapte à la lumière alors que les pixels du numérique forment eux une grille. On parle de Bruxelles, des nanas, de politique, de Apocalypse Now... C'est un de ces mecs qui gagnent à être connus, un gauchiste "en recherche", un solitaire très cultivé et très structuré, mais qui pense profondément semble-t-il que l’existence est absurde. Je me suis toujours demandé comment ils font ces types là pour se tenir droit. Et en fait je crois que leur postulat athée est en fait pour eux une source de motivation très forte.
Il m’explique l’histoire de la Belgique. Il me dit qu’elle a été bâtie institutionnellement par des franc-maçons en 1830. Que le Sénat a une forme de compas. Que le palais de Justice était voulu comme le plus titanesque projet du monde. Ce palais regorge de salles inutiles. Des étages entiers ou le plafond est bas comme dans « Dans la peau de John Malkovitch ». Des salles-bloc entièrement fermées, qui n’ont ni porte ni fenêtre ni rien. Apparemment les franc-maçons belges (dont le premier roi faisait partie) était une bande de types qui avaient le noble projet de bâtir leur pays, de le tirer vers le haut. Mais nombre de projets ont complètement foirés. Par exemple il y a eu un projet de réseau de câbles à air comprimé au 20ème siècle pour améliorer la communication postale. Eh bien le chantier a été mal conduit : la structure du réseau, les tubes et tout le bataclan ont été construit d’abord, et c’est là qu’ils se sont rendus compte que l’air comprimé circulait mal et que tout était à refaire. Tout le chantier pour rien... Il y a comme ça des tas d’exemples similaires. Mon interlocuteur me sort cette phrase magnifique « En fait la Belgique est baignée d’anciennes utopies mégalomanes foireuses ». Par exemple il y a eu aussi un projet de « bibliothèque totale » : rassembler TOUS les ouvrages du monde en un même endroit à Bruxelles.
La discussion bifurque sur les différences entre France et Belgique. Il trouve que la France est un Etat policier ou il y a trop de policiers et militaires dans les gares. Je lui dis qu’en réalité il y a beaucoup de violence en France (racailles notamment...), surtout à Paris et que les gens sentent cette violence latente, et ont peur. Et qu’on se sent abandonnés lorsqu’à l’étranger on nous accuse de ce genre de poncif : « état policier ». Il me dit qu’on gère mal l’immigration. Je lui dis que personne ne s’y attendait à cette immigration, qu’elle est arrivée très massifiée en seulement quelques années, et qu’on oublie souvent de dire que les immigrés se conduisent de façon pas correcte du tout.
Et puis on parle des femmes. Je lui dis que l’immigration massive est éventuellement une chance dans la mesure où elle nous enjoint à nous surpasser. Parce qu’il faut comprendre que l’immigration constitue éventuellement une richesse, mais aussi une concurrence pour la conquête des femmes. Que les natives peuvent se trouver accaparées, et confisquées par des gens de culture immigrée qui eux souhaitent dissimuler leurs « sœurs » à nos champs d’action. C'est-à-dire qu’il n’y a pas de réciprocité. C’est pourquoi il faut se garder de toute naïveté sur le métissage.
La Belgique est structurée ainsi : 1/La Loi ; 2/Le Roi ; 3/La Liberté. Bruxelles ressemble sur bien des points au Paris d’il y a 20 ou 30 ans. Une ville accessible, pas trop chère, joyeusement bordélique et qui mélange les classes sociales. Le mec me dit qu’il est peintre-sculpteur. Et qu’il reçoit des commandes de la part du Sénat et du premier ministre belge ce qui à Paris est impossible : là bas il faut être inséré dans tous les milieux, il faut cirer des pompes... Mais à Bruxelles c’est un « je m’en foutisme » généralisé, et c’est même ça qui tient le pays debout encore. En fait c’est la Monarchie qui sauve le pays. Parce que la personne du Roi capte l’attention des médias. Parce que personne ne joue de premier rôle, il n’y a que des seconds rôles dans le système belge : le Roi, les ministres tout ça... Le moindre pouvoir est aussitôt contrebalancé par un autre. Mais le système fonctionne car les gens sont calmes. Ce genre de système « faible » ne peut marcher que sur un peuple « calme » voilà mon avis.
Plus tard je parle avec une fille dans un couloir. On se serre parce qu’y a du monde qui passe. Elle est danseuse. Classique ? Non, contemporaine... Je lui dis que la danse c’est je trouve la quintessence de la féminité elle me dit que c’est un cliché, que des tas de mecs dansent, que faut lâcher le cliché de la danse classique ou les filles lèvent leurs jambes jusqu’au-dessus de la tête... Elle me dit « je suis tellement musclée du périnée que je serai vierge toute ma vie »... Vierge toute la vie... Il y a trois catégories de femme qui seraient alors vierges une bonne partie de leur vie : les danseuses, les croyantes « pratiquantes », et les lesbiennes. D’ailleurs ce soir on trouve ces trois catégories de personne. Et vraiment j’aime ça.
Une lesbienne à cheveux courts vient me parler. Gentille comme tout. Je ne sais plus pourquoi dans la conversation elle soulève son tee-shirt elle me montre un bouton qu’elle a sous le nombril. Je lui dis que c’est à cause du frottement de la ceinture sur la peau, la ceinture qui remonte au-dessus du tissu du jean. Et pour bien me montrer, elle baisse un peu le devant de son jean avec l’autre main, ce qui découvre la peau jusqu’aux premiers poils de sa chatte. Putain merde. Elle m’excite grave. Les meufs « inaccessibles » m’excitent grave, autant que les « timides ». Je ne dois pas être le seul. Un jour une lesbienne trop jolie m’a dit que je lui plaisais mais qu’elle avait une meuf très jalouse et parfois violente. J’ai passé deux semaines à me faire des films sur comment j’allais « sauver cette nana »... C’est quand même magnifique une nana jolie de 25 ans, qui sort qui « s’éclate » et qui est vierge. C’est rare.
Voilà de l’esclandre parce qu’un type est trop bourré. On le vire gentiment. Je discute avec un Noir qui en fait le commentaire suivant « ah les Arabes quand ils ont bus ils sont violents souvent ».  Puis il se sent mal d’avoir dit ça, il me dit que c’est une généralité à deux balles mais qu’il a constaté cela souvent apparemment. Je ne contredis pas mais suis étonné de sa liberté de ton. C’est une belle soirée. Une majorité de Français (les Français envahissent Bruxelles depuis quelques années). Et puis quelques Araméens, Libanais, Juifs et même un Kabyle. Y a une juive avec qui on découvre dans la discussion qu’on était ensemble au lycée à Grenoble... Je me souviens pas d’elle pourtant je devrais  car elle est trop belle. Je lui dis. Elle rigole, elle me file son numéro... Elle se casse. 7 heures du matin la salle se vide, je danse une sorte de tango on va dire, avec la maîtresse de maison dont les seins s’écrasent sur mon torse quand elle me dit des trucs à l’oreille... Et puis je jacte avec une « métis » qui s’appelle Aïda. Je lui dit que AIDA c’est une technique de vente qu’on nous apprend en école de commerce: Attention, Intérêt, Désir, Achat. Et puis je fais des improvisations variées de mec bourré. L’assistance rigole, me dit que je suis « lyrique ».
10 heures du matin il reste deux types pas encore couchés. On va dans un bar qui ouvre. On prend des bières. Un des types se barre. Celui qui reste a 36 ans, il me raconte sa vie. C’est un Belge né au Congo Belge. Il n’est pas marié, il a du mal avec les filles. Il me dit que sa mère a été violée par des rebelles là bas alors qu’elle était enceinte de lui. Bon. Et que récemment il était amoureux d’une parisienne de l’avenue Foch. Une nana de 24 ans qui lui a payé des soirées au Cab et des weekend à Saint-Raph’. Qu’il a jamais rien fait avec elle parce qu’elle est jeune mais qu’il l’aime et que elle aussi peut être... Il me dit que le père de cette meuf a un chien Jack Russel qui s’appelle « Aston ». Pourquoi ? Parce que sa voiture au père, est une Aston Martin.
On monte dans un tramway dans lequel il y a deux mormons anglais. J’ai un bon contact avec les Mormons, ces types qui se trimballent à 2 avec pantalon noir et chemise blanche dans toutes les villes du monde. A Grenoble, à Hong Kong à Las Vegas j’en ai croisé... C’est dimanche. Je vais à l’église un peu pété. N’étant pas baptisé je suis doublement dans l’incapacité de communier. Puis je rentre et enfin dors. Il est midi.

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