Samedi
à trainailler puis le soir sortie je suis invité à une fête. La
maîtresse de maison est ravissante, elle me présente à ses amis.
C’est que des « artistes » des comédiens des
photographes des gens qui galèrent un peu avec leurs fins de mois
mais qui vivent leur passion. A mon taf mes collègues sont à 5000 à
7000 euros net par mois mais ce sont des zombies, ils n’ont ni
passion ni entrain aux choses. Ca change... Ca se remplit en un clin
d’œil la pièce, de plein de jolies nanas en robe et de types
divers. Je parle avec un mec qui donne des cours de photo aux
Beaux-Arts. Un pur belge (c’est rare à Bruxelles rappelons le).
Et
là on commence à jacter. Tout y passe. On parle de photo, des
grains de l’argentique qui s’adapte à la lumière alors que les
pixels du numérique forment eux une grille. On parle de Bruxelles,
des nanas, de politique, de Apocalypse Now... C'est un de ces
mecs qui gagnent à être connus, un gauchiste "en recherche",
un solitaire très cultivé et très structuré, mais qui pense
profondément semble-t-il que l’existence est absurde. Je me suis
toujours demandé comment ils font ces types là pour se tenir droit.
Et en fait je crois que leur postulat athée est en fait pour eux une
source de motivation très forte.
Il
m’explique l’histoire de la Belgique. Il me dit qu’elle a été
bâtie institutionnellement par des franc-maçons en 1830. Que le
Sénat a une forme de compas. Que le palais de Justice était voulu
comme le plus titanesque projet du monde. Ce palais regorge de salles
inutiles. Des étages entiers ou le plafond est bas comme dans « Dans
la peau de John Malkovitch ». Des salles-bloc entièrement
fermées, qui n’ont ni porte ni fenêtre ni rien. Apparemment les
franc-maçons belges (dont le premier roi faisait partie) était une
bande de types qui avaient le noble projet de bâtir leur pays, de le
tirer vers le haut. Mais nombre de projets ont complètement foirés.
Par exemple il y a eu un projet de réseau de câbles à air comprimé
au 20ème siècle
pour améliorer la communication postale. Eh bien le chantier a été
mal conduit : la structure du réseau, les tubes et tout le
bataclan ont été construit d’abord, et c’est là qu’ils se
sont rendus compte que l’air comprimé circulait mal et que tout
était à refaire. Tout le chantier pour rien... Il y a comme ça des
tas d’exemples similaires. Mon interlocuteur me sort cette phrase
magnifique « En
fait la Belgique est baignée d’anciennes utopies mégalomanes
foireuses ».
Par exemple il y a eu aussi un projet de « bibliothèque
totale » : rassembler TOUS les ouvrages du monde en un
même endroit à Bruxelles.
La
discussion bifurque sur les différences entre France et Belgique. Il
trouve que la France est un Etat policier ou il y a trop de policiers
et militaires dans les gares. Je lui dis qu’en réalité il y a
beaucoup de violence en France (racailles notamment...), surtout à
Paris et que les gens sentent cette violence latente, et ont peur. Et
qu’on se sent abandonnés lorsqu’à l’étranger on nous accuse
de ce genre de poncif : « état policier ». Il me
dit qu’on gère mal l’immigration. Je lui dis que personne ne s’y
attendait à cette immigration, qu’elle est arrivée très
massifiée en seulement quelques années, et qu’on oublie souvent
de dire que les immigrés se conduisent de façon pas correcte du
tout.
Et
puis on parle des femmes. Je lui dis que l’immigration massive est
éventuellement une chance dans la mesure où elle nous enjoint à
nous surpasser. Parce qu’il faut comprendre que l’immigration
constitue éventuellement une richesse, mais aussi une concurrence
pour la conquête des femmes. Que les natives peuvent se trouver
accaparées, et confisquées par des gens de culture immigrée qui
eux souhaitent dissimuler leurs « sœurs » à nos champs
d’action. C'est-à-dire qu’il n’y a pas de réciprocité.
C’est pourquoi il faut se garder de toute naïveté sur le
métissage.
La
Belgique est structurée ainsi : 1/La Loi ; 2/Le Roi ;
3/La Liberté. Bruxelles ressemble sur bien des points au Paris d’il
y a 20 ou 30 ans. Une ville accessible, pas trop chère, joyeusement
bordélique et qui mélange les classes sociales. Le mec me dit qu’il
est peintre-sculpteur. Et qu’il reçoit des commandes de la part du
Sénat et du premier ministre belge ce qui à Paris est impossible :
là bas il faut être inséré dans tous les milieux, il faut cirer
des pompes... Mais à Bruxelles c’est un « je
m’en foutisme »
généralisé, et c’est même ça qui tient le pays debout encore.
En fait c’est la Monarchie qui sauve le pays. Parce que la personne
du Roi capte l’attention des médias. Parce que personne ne joue de
premier rôle, il n’y a que des seconds rôles dans le système
belge : le Roi, les ministres tout ça... Le moindre pouvoir est
aussitôt contrebalancé par un autre. Mais le système fonctionne
car les gens sont calmes. Ce genre de système « faible »
ne peut marcher que sur un peuple « calme » voilà mon
avis.
Plus
tard je parle avec une fille dans un couloir. On se serre parce qu’y
a du monde qui passe. Elle est danseuse. Classique ? Non,
contemporaine... Je lui dis que la danse c’est je trouve la
quintessence de la féminité elle me dit que c’est un cliché, que
des tas de mecs dansent, que faut lâcher le cliché de la danse
classique ou les filles lèvent leurs jambes jusqu’au-dessus de la
tête... Elle me dit « je suis tellement musclée du périnée
que je serai vierge toute ma vie »... Vierge toute la vie... Il
y a trois catégories de femme qui seraient alors vierges une bonne
partie de leur vie : les danseuses, les croyantes
« pratiquantes », et les lesbiennes. D’ailleurs ce soir
on trouve ces trois catégories de personne. Et vraiment j’aime ça.
Une
lesbienne à cheveux courts vient me parler. Gentille comme tout. Je
ne sais plus pourquoi dans la conversation elle soulève son
tee-shirt elle me montre un bouton qu’elle a sous le nombril. Je
lui dis que c’est à cause du frottement de la ceinture sur la
peau, la ceinture qui remonte au-dessus du tissu du jean. Et pour
bien me montrer, elle baisse un peu le devant de son jean avec
l’autre main, ce qui découvre la peau jusqu’aux premiers poils
de sa chatte. Putain merde. Elle m’excite grave. Les meufs
« inaccessibles » m’excitent grave, autant que les
« timides ». Je ne dois pas être le seul. Un jour une
lesbienne trop jolie m’a dit que je lui plaisais mais qu’elle
avait une meuf très jalouse et parfois violente. J’ai passé deux
semaines à me faire des films sur comment j’allais « sauver
cette nana »... C’est quand même magnifique une nana jolie
de 25 ans, qui sort qui « s’éclate » et qui est
vierge. C’est rare.
Voilà
de l’esclandre parce qu’un type est trop bourré. On le vire
gentiment. Je discute avec un Noir qui en fait le commentaire suivant
« ah les Arabes quand ils ont bus ils sont violents souvent ».
Puis il se sent mal d’avoir dit ça, il me dit que c’est une
généralité à deux balles mais qu’il a constaté cela souvent
apparemment. Je ne contredis pas mais suis étonné de sa liberté de
ton. C’est une belle soirée. Une majorité de Français (les
Français envahissent Bruxelles depuis quelques années). Et puis
quelques Araméens, Libanais, Juifs et même un Kabyle. Y a une juive
avec qui on découvre dans la discussion qu’on était ensemble au
lycée à Grenoble... Je me souviens pas d’elle pourtant je
devrais car elle est trop belle. Je lui dis. Elle rigole,
elle me file son numéro... Elle se casse. 7 heures du matin la salle
se vide, je danse une sorte de tango on va dire, avec la maîtresse
de maison dont les seins s’écrasent sur mon torse quand elle me
dit des trucs à l’oreille... Et puis je jacte avec une « métis »
qui s’appelle Aïda. Je lui dit que AIDA c’est
une technique de vente qu’on nous apprend en école de
commerce: Attention,
Intérêt, Désir, Achat.
Et puis je fais des improvisations variées de mec bourré.
L’assistance rigole, me dit que je suis « lyrique ».
10
heures du matin il reste deux types pas encore couchés. On va dans
un bar qui ouvre. On prend des bières. Un des types se barre. Celui
qui reste a 36 ans, il me raconte sa vie. C’est un Belge né au
Congo Belge. Il n’est pas marié, il a du mal avec les filles. Il
me dit que sa mère a été violée par des rebelles là bas alors
qu’elle était enceinte de lui. Bon. Et que récemment il était
amoureux d’une parisienne de l’avenue Foch. Une nana de 24 ans
qui lui a payé des soirées au Cab et des weekend à Saint-Raph’.
Qu’il a jamais rien fait avec elle parce qu’elle est jeune mais
qu’il l’aime et que elle aussi peut être... Il me dit que le
père de cette meuf a un chien Jack Russel qui s’appelle « Aston ».
Pourquoi ? Parce que sa voiture au père, est une Aston Martin.
On
monte dans un tramway dans lequel il y a deux mormons anglais. J’ai
un bon contact avec les Mormons, ces types qui se trimballent à 2
avec pantalon noir et chemise blanche dans toutes les villes du
monde. A Grenoble, à Hong Kong à Las Vegas j’en ai croisé...
C’est dimanche. Je vais à l’église un peu pété. N’étant
pas baptisé je suis doublement dans l’incapacité de communier.
Puis je rentre et enfin dors. Il est midi.
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