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mardi 18 août 2015

15 décembre 2011 - G comme Grotesques

G comme Grotesques

Politique — Article écrit par Lounès le 15 décembre 2011 à 21 h 45 min
À l’époque hellénistique, certains artistes réalisent des figurines en terre cuite aux physiques volontiers caricaturés et aux traits accusés. On appelle ces oeuvres des « grotesques » : des êtres difformes, pourvus de têtes démesurées, de ventres proéminents, de nez immondes, de gros seins tombants, bossus ou chauves. C’est une spécialité de la cité de Smyrne, mais les grotesques sont produits dans tout le monde grec, par exemple à Tarse et Alexandrie.
 






Mélenchon
Mélenchon croit qu’il est le continuateur d’une épopée jaurésienne et qu’il écrit en direct une légende sous nos yeux ébahis. C’est le frisson républicain au perchoir du Sénat lorsqu’ainsi « à la barre », l’admirable avocat des peuples plaide et accuse et fais tout plein de moulinets avec les bras.
Vas-y Mélenchon, écris en lettres d’or la légende républicaine sur le marbre froid des cynismes délavés des consciences populaires, de ta voix de stentor, interrompt la monotone litanie des « à quoi bon » doux-amers, de ta bouche qui rit jaune aux provocations fachisto-capitalistes, fais sortir ta beauté intérieure !
Enfin Mélenchon, sérieusement. Tes petits simagrées de gonzesse quand tu es en interview, tout ça, enfin! Quand au début tu fais l’inoffensif, grand sourire, et puis que tu vires tout femelle d’un coup tu sais ? Tu fais l’acide et puis juste après l’indigné « comment ? Me dire ça à moi ? Un élu monsieur je suis ! Un élu du peuple ! là na ! Vous vous êtes seul, moi je représente 400 000 ganaches, parfaitement ! » en descendant dans les graves. Vilain petit enfoiré, petit truqueur tu nous prends pour des cons ? Ta double arnaque là, ton jeu « en danseuse » c’est l’école des lâches, des provocateurs de baston, et c’est gros comme une maison bleue accrochée à la colline France. On y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent là ont jeté la clé n’est-ce pas ? Et tu l’as ramassé la clé, et en a fait des doubles pour tous les saccageurs de foyer.
Mélenchon tu ne comprends rien au monde dans lequel nous vivons. Tu n’en as pas saisi toute la dimension « extreme bondage ». Laisse moi t’en parler de la banlieue « tendre et douce » ce sont tes mots exacts, prononcés dans une interview une fois. Je n’ai pas le lien mais tu as dit exactement cela. Etrangement « tendre banlieue » est aussi le titre d’une série de BD sur la banlieue à se pisser dessus de rire, œuvre d’un certain « Tito ». Elle célèbre en couleurs toute la naïveté de ces profs et éducateurs gauchistes issus des diverses formes du communisme bien rouge avec ou sans collier de barbe des années 70-80. Les absolus cocus qu’ont jamais rien compris à rien, les emmanchés rouges de douleur qui n’ont jamais compris d’où qu’elle venait la douleur.
Ah Mélenchon…Tendre banlieue…Les années Malakoff, les années j’te parie mon jambon-beurre que j’te mets une tannée au flippeur, les années Renaud en mobylette en bas d’une barre d’immeuble de Montrouge forçant sur le « ouais » à la fin de chaque phrase, bandana rouge autour du cou, dignes continuateurs des apaches du canal de l’Ourcq (des fils du peuple en « lutte » c’est ça ?).
Plus loin dans l’interview j’avale de travers. « Besancenot est un révolutionnaire, il croit à la forme révolutionnaire de l’action moi je crois à la forme institutionnelle »… Putain mais vous en êtes encore là et avec cette épistémologie-là? Dans vos ateliers de réflexion certainement en train de vous triturer le ciboulot, en train de « bâtir du concept », de « produire de l’analyse », de rédiger des « appels du 7 Juillet » et de signer des « manifeste de Montauban » de lancer des appels solennels et de « répondre présent à la demande du peuple de la Saintonge » mais quand même avec un bémol par rapport au parti « Gauche et Hébertisme » en tout cas à sa tendance dure, et que ce bémol il doit figurer dans la réponse à l’appel mais en bas de page pas en annexe parce que faut envoyer un message fort, parce que chaque chose a un sens en politique tu comprends… Tes concepts, tes « luttes » tes machins ils sont vitrifiés depuis des plombes t’avais pas vu ? Mais réveille-toi gros nigaud ! Tout plein d’idées foutraques publiées sur maints supports et diffusées aux quatre vents, du vent, lu relu, même pas lu, tout de suite gueulé par-dessus par les adhérents les sympathisants les hurlelevents, à en remplir quatre blogs de commentaires déchaînés qui eux même produisent des commentaires de commentaires, des « réactions indignées »… des paroles envolées, qu’on se souvient même plus de quoi ça parlait le lendemain. La démocratie en marche frère ! La participative ! L’indiscutable et objective situation de progrès des déjà bedonnants trentenaires blancs accaparés de « débats d’idées », tous piles électriques alimentées au nouveau courant alternatif celui là même que tu as su saisir, synthétiser et chier en concepts toi l’admirable débiteur de crottes chacune plus républicaines que la précédente. « Prenez et bouffez en tous… ». Mais enfin, ça, ces débats-là, ces mots-là cette sémantique-là cet attirail, cette merde là c’est bon pour les maigrelets de terminal qui pounchent pas et qui s’inventent une prolongation de cow-boy/indien « on dirait que je serai le socialiste proudhonien et toi le Bakounine en train de traduire Tolstoï dans une yourte ». C’est ta gloire de maîtriser cette rhétorique là sans doute. Ah misère ! Et d’y croire. Tu chantais moins haut vieux barbon busqué du nez rapiat du dentifrice sur le plateau du méchant Ruquier. Sûr que tu « riais jaune » alors, et de toutes tes dents.

Villepin
Mon bon Villepin, mon bon Galouzeau, nous ne pouvons pas croire que vous crûtes que l’on allait croire à ce que vous dîtes. Un bon redeudeu comme vous enfin ! Raconter des craques aussi grossiers ! De quelle « branche aînée » êtes-vous ? Quelles sont vos armoiries ? Ou sont vos « gens » ? Noblesse d’épée ou de robe ?
De gueule à trois têtes d’âne en trépied surmontées d’une feuille de cannabis d’or.
Admirable intervention, ce moment apogée de république lorsque vous avez débattu à la radio avec Abd-el-Malik, cet alter ego nubien. Ah, votre Manitou c’était fameux, on se tolérait à ne plus savoir ou se mettre, on s’époussetait mutuellement les souliers, on en avait les jarrets si fléchis qu’ils touchaient la te’ me’ Af’ique et l’on se confondait en révérence, c’était à celui qui dirait le plus de fois dans une phrase les mots « république », « tolérance » et « solidaire »… A un moment souvenez-vous grand sachem vous avez proposé au numide souffrant (il toussotait, le mandingue) un verre d’eau. Mais c’est le génie français ! Là où les scribes et les docteurs passaient leur chemin vous seul demeuriez bon Samaritain. Ô Pieux Villepin, ô Saint Villepin ! Autoriserez-vous la postérité à vous vouer un culte de « Dulie » ?
Il ne faut jamais parler sèchement à un numide.
Ah Grand Villepin ! Vous « incarnez » tellement bien la nation ! Surtout sa frange « viktchime » bien naïve et bien bonne et docile. Villepin patron des whiggers. Pascal le grand-frère, Villepin le grand-père.

Delanoë
Homme de belle allure « avec situation », bien élevé, rigoureuse rectitude morale, impeccable maintien et éducation, cherche jeune homme vigoureux, rustique, de préférence TBM pour partager moments de tendresse en toute discrétion, calibres moyens s’abstenir. 
Dis-donc Bertrand c’est toi qui a écrit ça ? C’était dans « Paris Boum-Boum » là. Mec mais tu te rends compte de l’image que tu donnes ?
Bertrand D. au Champ de Mars célèbre la diversité. L’empressé maire, le voilà debout sur le pont, « femme debout » délaissant le quatre-pattes pour entonner la complainte des humanistes qui ont la sensibilité à fleur de peau et à feuille de rose. Adepte en politique comme en gymnastique d’une certaine souplesse, le bourgmestre révèle au magazine Têtu que sa position préférée c’est pieds joints par-dessus tête bien offert cul-nu à un TBM de passage et « passionné par la politique » comme on dit en 1ère année de Sciences-Po. C’est bien là son quotidien échafaud : successeur d’Etienne Marcel montez les jambes*! Là dans le bureau, sous les boiseries, sous le portrait de Mendès-France! L’injure au socialisme! Sacrilège.
Ah Delanoë! Emmène nous sur ton nuage blanc raconte nous la grande histoire de la diversité. La tolérance, l’accueil et les « migrants », les magnifiques oiseaux migrateurs… Persuade nous qu’ils sont mignonnes hirondelles et mésanges bleues, que c’est nous qui les voyons pies voleuses et croassant corbeaux, que l’on fait une erreur mais que toi non. Éduque-nous. Fais rêver ton peuple Delanoë, ravi conteur pédophile à la bibliothèque, passe nous la main dans les cheveux peignés, dis-nous « c’est très bien mon petit » que ta secrète érection soit complète! Dessine nous le vivre-ensemble métissé père maire, prince des nuées, muse sublime, castrat du chevalet… Refais nous l’école anglaise, et tout le quattrocento. Crée donc! « Déconstruit »! Sur ta palette antichambre du chef-d’œuvre, mélange les pigments, ici une touche d’indigo, là un soupçon de vermillon, mixité! Mélange allègrement petit marmiton de la merde, tourne-tourne ton pinceau! Que sur la toile vierge territoire tout offert à tes désirs citoyens il en surgisse le post-humain le tant attendu accompli homme vert-maronnasse bien définitif bien égoïste imbuvable connard à l’image de la société que NOUS VOULONS.
Encore une chose. On a vu que la ville, tu t’en occupais comme un chef, n’est-ce pas, successeur de Philippe le Bel, gardien du bateau qui flotte mais ne coule pas, Grand Timonier? Gestionnaire à l’impeccable probité, consciencieux artisan du progrès, infatigable ensableur des quais quel bâtisseur tu fais! Paris plage! Ces cathédrales festives! Ces pâtés de sable! Ah Bertrand, ces pâtés… Allez chante nous donc un peu des nourritures spirituelles maintenant. Pour sûr que tu sauras élever les cœurs aussi haut que les pâtés. Pour sûr que le peuple de Paris en fidèle héritier des communards va vibrer au son de ta voix virile, assurée, virile surtout. Allez Tran-ber, réinvente nous Paris, réveille la jeunesse. Ton discours au Champ de Mars… Toi aux champs dans ta robe d’été, sublime Marianne champêtre, raie publique personnifiée, coq gaulois incarné, chapon métissé. Ralliez-vous à ma collerette rouge est ta devise, car Paris vaut bien tes fesses.
*A Louis XVI devant la guillotine place de la Concorde, le prêtre bénissant une dernière fois  le roi innocent lui avait dit : « Fils de Saint Louis montez au ciel ». (Paris c’était mieux avant).



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