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mardi 11 août 2015

06.05.2009 - Je ne suis pas si jaloux d'eux parce qu'au fond...


Au fond que connaissent ils du kiff ? Ils ne se sont jamais roulés par terre en poussant des hurlements rue Jean-Jacques Rousseau à Grenoble par une nuit glacée, se battant avec d’autres types pour s’approprier le sac en aluminium d’un cubi de vin rouge. Et puis ce vin ils ne l’ont pas bu en s’en renversant sur le menton, le cou, et le long du torse, en autant de magnifiques rigoles sucraillées, ces délices ils ne les connaissent pas. Et puis parler trop fort dans des rues désertes, entrer en escaladant la barrière dans les fêtes privées, fréquenter les teufs trance ou l’on trébuche sur des chiens malnutris, entrer dans des allées d’immeuble avec un pass de facteur, réclamer le gite et le couvert chez l’habitant les soirs d’hiver sous prétexte qu’on est réfugié serbe de Banja Luka, courir pour échapper à la police, se faire foutre dehors des fêtes de jeunes cools en étant l’objet de mille cris de haine, fracturer la porte de service du macdo et dévorer les hamburgers trouvés dans le compacteur de poubelle, pisser contre le comptoir du bar sans être vu dans une salle des fêtes ou l’on est si nombreux que l’on en a les bras pressés le long du corps, parler mal aux filles pour gagner leur respect, s’étriper dans des discussions portants sur les mérites comparés de Louis XVI et Joseph II ou sur ceux de Peter North et de Rocco… Et les retours chez soi à 6 heures du matin, où l’on se couche en travers du sens du lit avec chaussures, manteau et sac à dos. Dormir avec son sac à dos. Et se réveiller 4 heures plus tard la tête prise dans un étau de forgeron, le visage rouge aux pores dilatées, et là le téléphone sonne c’est ta mère qui te demande pourquoi tu ne viens pas déjeuner, elle a préparé un poulet basquaise et c’était pourtant bien prévu que tu devais venir.

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