Au
fond que connaissent ils du kiff ? Ils ne se sont jamais roulés
par terre en poussant des hurlements rue Jean-Jacques Rousseau à
Grenoble par une nuit glacée, se battant avec d’autres types pour
s’approprier le sac en aluminium d’un cubi de vin rouge. Et puis
ce vin ils ne l’ont pas bu en s’en renversant sur le menton, le
cou, et le long du torse, en autant de magnifiques rigoles
sucraillées, ces délices ils ne les connaissent pas. Et puis parler
trop fort dans des rues désertes, entrer en escaladant la barrière
dans les fêtes privées, fréquenter les teufs trance ou l’on
trébuche sur des chiens malnutris, entrer dans des allées
d’immeuble avec un pass de facteur, réclamer le gite et le couvert
chez l’habitant les soirs d’hiver sous prétexte qu’on est
réfugié serbe de Banja Luka, courir pour échapper à la police, se
faire foutre dehors des fêtes de jeunes cools en étant l’objet de
mille cris de haine, fracturer la porte de service du macdo et
dévorer les hamburgers trouvés dans le compacteur de poubelle,
pisser contre le comptoir du bar sans être vu dans une salle des
fêtes ou l’on est si nombreux que l’on en a les bras pressés le
long du corps, parler mal aux filles pour gagner leur respect,
s’étriper dans des discussions portants sur les mérites comparés
de Louis XVI et Joseph II ou sur ceux de Peter North et de Rocco…
Et les retours chez soi à 6 heures du matin, où l’on se couche en
travers du sens du lit avec chaussures, manteau et sac à dos. Dormir
avec son sac à dos. Et se réveiller 4 heures plus tard la tête
prise dans un étau de forgeron, le visage rouge aux pores dilatées,
et là le téléphone sonne c’est ta mère qui te demande pourquoi
tu ne viens pas déjeuner, elle a préparé un poulet basquaise et
c’était pourtant bien prévu que tu devais venir.
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