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mardi 18 août 2015

26 août 2011 - D comme Diskriminassion

D comme Diskriminassion

Journalisme — Article écrit par Lounès le 26 août 2011 à 0 h 13 min
Allez je vais à nouveau parler de ma petite personne mais c’est pour la bonne cause cette fois. C’est parce-que, dans mon infâme prétention sans doute toute orientale, j’ai le sentiment d’être à l’avant-garde de certains combats ayant trait à des questions de société comme l’on dit.
Nous allons évoquer la notion de « discrimination ». De mon souvenir ça a commencé en 2005 cette histoire de « discrimination », ce soudain bombardement médiatique du mot « discrimination » qui servait à l’époque à justifier les émeutes et à bien castrer le Français de souche qui aurait l’idée de commencer à en  »stigmatiser » les responsables.
Je prétends qu’il n’y a PAS de discrimination c’est faux. L’avantage de la position de bâtard c’est d’avoir une chambre avec vue sur les deux côtés de la barrière. Par exemple je ne m’appelle pas Lounès, j’ai un prénom français. A Grenoble lorsque je cherchais un travail (ce qui m’arrivait souvent entre 2001 et 2006) j’envoyais des dizaines de CV + lettre de motivation manuscrites, par la poste, à des dizaines d’entreprises et de collectivités locales. Avec mon prénom français, mon nom français et une écriture soignée. Je n’ai jamais rien décroché, pas le moindre petit stage confortable, pas la moindre petite planque dans un bureau, jamais l’ébauche d’un job un tout petit peu constructif et « porteur »… Les seuls trucs que j’ai décroché c’est Macdo, Quick et Géant Hypermarchés. Voilà, moi Darbois de Beaumont de Jean-Ferdinand j’ai expérimenté la recherche de travail sans piston ni relation en tant que bâtard (pour rue89 : « métis ») mais perçu comme un français de souche. En somme voilà: ce n’est pas à Lounès qu’on a claqué la porte mais bien à Darbois.
Ainsi, en  5 ans de postage de lettres j’ai souvent reçu des réponses comme celle-ci:
Et puis comme celles-ci…
Et puis encore comme celles-ci…
Je les ai toutes gardé ces lettres de refus, souhaitant qu’un jour elles servent à quelque chose.
J’avais quand même un BTS communication, bon d’accord c’est le plus minable de tous les BTS, et le BTS est lui-même le plus minables des diplômes post-bac mais quand même quoi… Tous ces employeurs ne voulaient pas de moi et ce, qu’il s’appellent Domergue ou Boulghobra. Alors pour autant dois-je conclure que j’ai été discriminé? La réponse est non bien entendu. Et l’explication est la suivante : il n’y a PAS de jobs. Des écoles nous forment à des cursus débiles parce que l’on veut travailler dans des bureaux et ne surtout pas faire de travail manuel. Or, du travail en bureau est très rarement productif. Or, pour que le travail existe il faut qu’il produise un minimum de richesses effectives, ne serait-ce que pour rembourser votre salaire.
La voilà la réponse. C’est la crise, c’est la merde, diplômes ruineux et vains, France perclue de gauchisme qui tue les entreprises, impôts extrêmements hauts, on connaît l’histoire. Et c’est simplement une immonde malhonnêteté intellectuelle que de se défausser sur le Français de souche pour justifier du fait que l’on a fait des études de merde et que l’on ne trouve logiquement pas de travail.
Il n’y a pas de discrimination parce qu’il est dans l’intérêt économique des entreprises d’embaucher un maximum de Noirs et d’Arabes, de paraître bien métissé, bien « point nodal » objectif de l’humanité. Pas une seule plaquette d’entreprise qui ne déroge à cette règle, pas un seul visuel de la catégorie « corporate » des banques d’image qui n’y fasse exception, et pas un seul bureau parisien ou l’on observe pas dans toute sa splendeur  l’admirable métissage métissé grâce auquel ça va être la paix dans le monde.
A ce propos… J’ai travaillé deux ans dans un cabinet de recrutement qui a débuté son activité à Paris et l’a poursuivie à Bruxelles. Dans le bureau parisien, sur le « sales-floor » il y avait quarante recruteurs. Pour m’amuser un jour j’ai fait la classification des noms et des origines sur la liste des employés. Verdict: 7 Africains, 3 Asiatiques, 3 Juifs, 5 Magrébins, 6 « autres » (Iran…), 6 « métis » et 10 Blancs. Sur les 10 Blancs seuls 3 avaient un prénom et un nom français. Voilà. France, Paris, Grands Boulevards, année 2008.
Et j’ai bien vu comment fonctionnent les processus de recrutement. Vous avez des entreprises qui cherchent des profils, des candidats qui cherchent des postes, et au milieu des agents qui ont vocation à mettre en relation les deux parties. Eh bien ces agents jouent systématiquement sur leurs origines pour faire ami-ami avec le candidat, avec le recruteur (faire ami-ami est la clé de ce genre de job). C’est assez difficile à expliquer comme souvent avec les toutes petites insaisissables mesquineries de la vie, mais essayons: par exemple le recruteur magrébin va systématiquement favoriser les candidats magrébins, parfois sans même s’en rendre compte. Sur sa « shortlist » de 3 candidats finaux qu’il présente à l’entreprise il y a systématiquement au moins 2 candidats magrébins. « Mais c’est parce qu’ils sont bons » clame-t-il. Et lorsque ses candidats se font jeter à l’interview, le recruteur magrébin y ira de sa petite déjection verbale, brève et bien apprise, sur « ce manager qu’est connu pour être un raciste j’crois… Oué je suis allé le rencontrer et il avait l’air renfermé, pas content de voir un Arabe tu vois? ».
Enfin bref… Je voulais juste en témoigner : qui que l’on soit il est extrêment difficile de trouver un travail de nos jours, à fortiori un bon travail. Il n’y a pas de discrimination c’est évident, mais il est très facile de le prétendre et très facile de vendre ce baratin là mais très difficile de prouver le contraire. Hors il suffit de regarder autour de soi: les entreprises françaises sont extrêmement « métissées » c’est une évidence.
Il paraît que le seul truc intelligent qu’ait dit Sartre est ceci : « La mauvaise conscience précède la mauvaise foi ».



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