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— Article écrit par Lounès
le 10 décembre 2011 à 9 h 30 min
Paris porte de Choisy un dimanche gris et froid de fin novembre,
le kiosque à journaux affiche les titres de plusieurs magazines
ennuyeux du moment. Seul le fond rose fluo du « Chobix »
du mois attire le regard, même à trente mètres de distance. On
nous promet cette fois « 11 scènes, 15
filles » pas moins.
Conversation du futur, brève de comptoir de l’an 2030 entre
potes d’ESC qui ont appris l’anglais sur des sites de cul :
« ouais chui davantage long-lasting en doggy… Dis toi que
sans cockring j’arrive à performer 40 minutes easy jusqu’au
cumshot. C’est vachement gratifiant pour le self-esteem »
« ooooh mâ gooo’d… »
(chuchotement de pervers ébahi, accent français
nasal) « ooooh bèbè zat’s so beautiful…
show mi dat asshôle… yè dou zate… show mi… ».
Manuel Ferrara, Big Tits Anal Whores #3
1/ Une machine d’avilissement des masses
La manifestation visible de principes invisibles
1.1/ Détruire et frustrer
Il s’agit de mettre en scène la dégradation, le cochonnage
systématique de toute beauté de toute innocence, une pulsion de
destruction, l’envers de l’eros, l’eros transformé en pulsion
de mort, en pouvoir extatique de dégueulasser, de dénaturer, de
pourrir ce qui est frais, d’empoisonner ce qui est pur. On te met
des nanas qu’on sélectionne les plus innocentes et pures possible,
on les fait ressembler à des petites filles et on les livre nues aux
énormes bites. Voilà bien le schéma. La pornographie c’est
l’organisation de tout cela en contenus, en supports et en
structures et en entreprises bref, en irruptions légales et
imparables dans la sphère grand public. L’irruption impunie,
légale et même applaudie de l’immonde dans le monde.
Ce que veut le diable c’est entraîner les gens dans la merde,
mais qu’ils y aillent de leur plein gré. Y a pas plus immonde
abaissement, plus répugnante dégringolade quand on y réfléchit
deux secondes, que de rentrer chez soi se branler. A ce titre, la
pornographie est une machine qui démolit l’image de la femme
certes, mais aussi et surtout la dignité de l’homme, aspect que
l’on oublie souvent de mentionner. On parle bien de « l’industrie
du porno ». Or comment produit une industrie sinon avec des
machines précisément ? Et quel est le travail qu’accomplit
cette machine en définitive ? Réponse : elle écréme les
hommes. Ecrémer, ranger les reproducteurs d’un côté et les cocus
les vaincus de l’autre. La pornographie annihile les velléités
dans le réel du « branleur » en captant ses désirs, en
l’habituant à se satisfaire de cet ersatz, en l’habituant à
moins souffrir du rejet… Mais le contrecoup de ce travail
d’écrémage c’est ?… c’est qu’il filtre, sélectionne
et élimine les « branleurs » du champ de la relation
sexuelle possible et réelle. La pornographie endort la frustration
mais ne la traite en rien : en fin de compte, tout « branleur »
s’élimine de fait du combat, et de son plein gré. Son envie de
baiser, cette énergie vitale étant détournée et endormie, il sera
moins motivé pour sortir et rencontrer vraiment les femmes, pour
trouver une femme, pour vivre réellement la chose. Mécanisme
d’évitement : « ça vaut autant le coup de se branler
que d’aller sur le terrain ».
Et pour bien aller au bout des choses réfléchissons sur
l’absurdité de la branlette devant un film de cul. Si l’on est
honnête on arrive certainement à cette conclusion : c’est se
branler en regardant un autre type baiser la meuf qu’on aimerait
avoir, et lui faire gagner du fric en consommant sa production
pornographique, celle-là même par laquelle lui continue à être
payé et « aimé », et celle-là même par laquelle on
est en train de dépenser temps, énergie et parfois argent, qui tous
trois sont reversés à l’immonde enculeur de ta vie live and
direct sur l’écran.
Les imbéciles se guinnsent tous devant l’homme leur ennemi
objectif, ils se guinnsent pour lui, de lui, par lui. Ils jouissent
de leur propre défaite. A chaque seconde dans tous les foyers du
monde, à Salvador à Manille à Lubumbashi à Burgos leurs faces
absorbées, passionnée par le trailer intitulé « bitch
takes it deep anal + facial » donne à réfléchir sur la
capacité de l’homme à sombrer sans honte dans la fange en pleine
connaissance de cause. Ils apprennent l’anglais grâce aux films de
cul.
Mais une question comme ça, gratos : en dernière instance
qui jouit ? Qui jouit dans les films de cul ? Les mecs ?
Ils sont tous gavés de viagra ! Et ils répètent les scènes,
augmentent les doses, un simple missionnaire ne les fait plus bander,
trop classique, la plupart ne regardent même pas les filles qu’ils
baisent… Les branleurs ? Ils ne jouissent pas autant qu’ils
voudraient : ils voudraient que ce soit REEL. Conclusion, tout
le monde est frustré dans cette affaire. Et pendant ce temps le
diable, qui lui ne perd pas le nord, tisse sa toile :
détournement de la libido, nocivité des images, désirs détraqués,
incapacité à vivre une sexualité de mari responsable,
impossibilité de procréer. Pas de femme, pas d’enfant. CQFD.
1.2/ Docilité des masses et impunité de « l’industrie »
Pierre Woodman. Quintessence de vieux gros porc immonde dont la
gloire consiste à visiter les pays pauvres d’Europe de l’est à
la recherche de jeunes vierges désargentées pour les enculer devant
caméra en les insultant copieusement en français pour enfin se
finir dessus en hurlant effroyablement pour bien exprimer l’idée
de soulagement maximal. Woodman c’est le triomphe de Baalzéboul.
Ancien policier reconverti dans les castings pornos, il a initié par
enculage plus de 3500 filles de familles pauvres dans ses
« castings » avant de les envoyer converties en putes sur
le circuit de l’industrie X. [Cette phrase a été supprimée sur
demande de l'intéressé. - VV] Woodman est millionnaire et roule en
Ferrari. Voilà l’heure qu’il est. Passant, contemple la morale
de ton temps, gravée au burin sur le frontispice des écoles de
Sodome elle dirait ceci : « Pervertit des jeunes
filles, encule les devant caméra et fais en des films que tu vendras
pour t’acheter une FERRARI ».
En l’espace d’une demi-heure Woodman aura traité la petite
Ilanna quarante-sept fois de « salope », dix-neuf fois de
« sale petite pute » et huit fois de « sale petite
putain ». Lorsqu’elle est entrée dans la pièce elle ne
savait pas vraiment de quoi il s’agissait. Elle n’en est
ressortie qu’une fois copieusement insultée, déflorée, salopée,
enculée, dénaturée de toutes les manières possibles et foutrée
dans la gueule. Et lui en est ressorti plus reconnu encore, « reconnu
dans le business » et très respecté, admiré pour les
admirables nouveaux talents qu’il a déniché et apporté à la
profession, invité chez Cauet (véridique), accepté comme
personnage parfaitement fréquentable. La seule chose qui puisse
rendre quelqu’un infréquentable en ce monde, c’est le racisme.
En dehors de ça on a le droit de tout faire, absolument tout.
Pierre Woodman est la preuve vivante qu’il n’existe pas
d’extrême droite, nulle part. Il est la preuve vivante qu’il
n’existe aucun véritable défenseur de la race blanche ni aucun
véritable gardien de ses frères ou de quelconque morale religieuse
ni en France ni dans tous ces pays d’Europe de l’est. Lui et
toutes les raclures planquées à Los Angeles qui depuis leurs villas
protégées déversent dans le monde des torrents gigantesques de
concentré de poison ultra-dissolvant anti-race blanche intitulés
« entertainment for adults » n’ont jamais été
inquiété depuis toutes ces années. D’ailleurs il est assez
instructif de se renseigner sur ces gens-là. Qui sont-ils ? Ces
réalisateurs, producteurs, « agents d’actrice »,
gérants de salon du porno… Pour putifier la femme blanche avec
autant de rage, d’assiduité et de raffinement pervers il fallait
peut-être détester secrètement la race blanche tout en prétendant
en faire partie. Qui sont-ils ces maîtres du porno ?
1.3/ Mutation des pratiques sexuelles
Comment la sodomie qui était, il y a peu de temps encore, la
honte et l’interdit absolu aux Etats-Unis est-elle devenue une
pratique aussi banale que dans les autres pays ? Comment ce
dernier verrou a-t-il sauté ?
Voilà comment : la concurrence a fait s’aligner toutes les
filles. Au début des années 2000 de nombreuses actrices d’Europe
de l’Est débarquent aux US, « invitées », tournent
dans des films dans lesquels elles passent pour de pures WASP (beauté
physique similaire, pseudonymes anglais au générique, doublage des
voix…), et prennent systématiquement dans le cul, ringardisant les
actrices US conséquemment forcées de s’aligner pour rester dans
la course. 10 ans après c’est anal pour tout le monde,
systématiquement. C’est comme ça que le diable avance, se battant
sur les bordures extérieurs, aux confins de la civilisation, tout
là-bas bien après les frontières du convenable, là ou l’on ne
veut pas voir, il gagne de petites batailles chez les populations les
plus dépravées, pendant que les gens comme-il-faut croient que cela
ne les concerne pas. Au IVème siècle le citoyen romain avait-il
compris que les victoires des Huns sur les Goths étaient le début
d’un processus d’effondrement par effet de domino ?
Peut-être que la généralisation de l’anal dans les films de cul
américains est l’évènement le plus grave des dix dernières
années, sans rire.
Laissons David Wynders consultant pour les « AVN awards »
nous parler de ce phénomène :
« Tout s’est joué au tout début des années 2000. L’arrivée sur le marché américain de toutes ces actrices d’Europe de l’est a complètement changé la donne. La plupart étaient d’origines gitanes comme Sandra Romain, Angel Dark, Monica Sweetheart, Nikita Denise etc, et elles arrivaient de tout en bas de l’échelle et découvraient le rêve américain et n’avaient pas les mêmes tabous que les américaines blanches en matière de sodomie et de relation interraciale par exemple. La généralisation de ces pratiques à l’écran par des actrices étrangères mais vues comme blanches a permis d’en faire accepter l’idée à la « girl next door » américaine et a permis une évolution des mentalités ».
On n’a sans doute pas mesuré les dégâts que peuvent produire
ce genre de tout petit changement qui pourrait paraître négligeable
et simplement cantonné à un secteur marginal de la société.
Dans la société américaine les interdits sautent les uns après
les autres à une vitesse hallucinante et viennent grossir le rang
des « catégories » : Facial puis Anal puis
Interracial puis Interracial Anal jusqu’à finalement obtenir
l’accomplissement factuel de la pire insulte de gamin de cour de
récré qui disait souvenons-nous : « va te faire enculer
par une bite de noir ». En quelques années la situation s’est
retournée d’une façon incroyable. Nous sommes prêts à parier
très cher que l’évolution récente de la pornographie a contribué
à préparer la génération Obama, ce dernier étant carrément
l’incarnation d’un glissement de terrain initié précisément à
l’époque de sa naissance.
Video numérique + petit budget = gonzo
Gonzo + internet haut débit = énorme influence sur la
société
1.4/ Quatre preuves de la forte influence du porno sur la
société
Un tiers de tous les téléchargements qui ont lieu sur le web
sont des téléchargements de contenu pornographique. Voilà qui
laisse augurer de l’importance du torrent d’images qui se
déverse, mais aussi peut-être de leur sournoise influence dans la
vie privée de tout un chacun. On citera au moins quatre éléments
qui semblent être les « fruits » de la pornographie sur
les mentalités :
- 1/ Le
string : le port du string à grande échelle remonte sauf
erreur de notre part, à l’année 2000 (toujours cette année 2000,
année charnière pour le nombre de connections à internet).
- 2/ Le
ticket de métro : épilation minimale du maillot certes très
esthétique mais qui ne saurait faire oublier l’origine de cette
mode (les films pornos) qui remonte vraisemblablement au tout début
des années 2000.
- 3/
D’étranges MST : un article du Figaro aujourd’hui
malheurseusement introuvable notait la récente recrudescence de
maladies aux noms compliquées dont le mode de transmission consiste
tout simplement en une infiltration de merde étrangère par
capilarité dans les muqueuses du gland par exemple. Cela signifie en
clair qu’il y a une augmentation de la sodomie dans notre société.
- 4/ Le
vocabulaire : Le jargon du porno fait irruption dans les
conversations que l’on peut avoir en société. Ainsi on se vantera
d’avoir « serré une milf » ou encore une « cougar ».
Telle actrice interviewée en prime time sur une chaîne grand public
(exemple : émission de Cauet ou de Morandini) déclarera être
prête pour le « bondage » mais pas encore pour le
« extreme bondage ».
2/ La pornographie comme cadre d’expression objectif de
l’extension du domaine de la lutte
Les films de cul sont-ils des films dans lesquels il y a du
cul, ou sont-ils du cul filmé ?
2.1/ Donnée socio-démographique
Pour évoquer ce sujet de façon exhaustive on commencera par
affirmer de façon péremptoire la chose suivante :
contrairement à ce que l’on croit il y a en France beaucoup plus
d’hommes que de femmes dans la population totale, notamment du fait
de l’immigration. Cette donnée devrait au niveau mondial
s’aggraver puisqu’il semble que dans certains pays très peuplés
il y ait des avortements nombreux lorsque l’échographie montre que
l’enfant attendu est une fille. Ainsi faudrait-il envisager un
futur particulièrement affreux dans lequel il y aurait (aura ?)
un déficit de femmes. Imaginons les retentissements désastreux
qu’un tel phénomène pourrait avoir sur des hommes déjà rendus
naturellement agressifs dans le partage de femelles numériquement en
léger surnombre… Quelles peuvent être les conséquences? Nous en
voyons au moins deux :
- Phénomène
d’inflation : des femmes moins nombreuses donc « économie
de la rareté », donc encore plus sélectives, irascibles,
exigeantes, casse-couilles, ingrates, radines en bonté (Paris est le
stéréotype de ce phénomène).
-
Augmentation de la consommation de pornographie par les hommes
(mécanisme d’évitement).
Comme quoi la pornographie n’est pas prête d’être freinée.
2.2/ Recherche éperdue de la générosité
Ce qui définit la grande starlette de X est sa générosité. C’est en faisant la preuve d’une telle générosité que, dans La Collectionneuse, Clara Morgane s’est révélée aux amateurs de films pornographiques. La scène où elle faisait l’amour avec le vendeur d’aspirateur qui venait de sonner à sa porte a en effet causé une surprise davantage due à la fougue et au naturel de Clara Morgane, qu’au dispositif cinématographique banal du réalisateur. La générosité, semblait-elle se rendre compte alors, est une vertu nécessaire, dès lors que le succès dans la production d’un effet requiert de s’y livrer complètement. Comme la condition de l’intensité d’un tel effet consiste précisément en l’ampleur du don qui y préside, c’est à la générosité dont fait preuve la starlette que pourra être mesurée la force de sa prestation. Dans le cinéma pornographique comme ailleurs, la pingrerie n’est jamais populaire.
Laurent de Sutter « Pornostar,
fragments d’une métaphysique du X » (p. 72)
Que recherchent les hommes dans la pornographie ? Pourquoi
peuvent-ils renoncer au combat de la drague et du « sexe pour
de vrai » et s’enfermer pour se masturber ?
Un élément de réponse. Ils agissent ainsi car souvent le jeu
n’en vaut pas la chandelle. On peut être tenté de lâcher prise
devant la difficulté et la cherté du plan drague-baise. Mais
surtout, l’aspect fort décevant des relations ordinaires constitue
une source de découragement chronique. Dans une société qui, au
lieu d’encourager les hommes à être très masculins et les femmes
très féminines, pousse chacun à devenir plus ou moins des
hommes-femmes indifférenciés (et c’est bien là le ton de
l’époque), la concrétisation de la rencontre intime ne peut
qu’être source de malentendus puisque les rôles de chacun sont
mal définis.
Or dans une structure traditionnelle c’est beaucoup plus
simple : il est entendu que l’homme fasse son office et que la
femme y consente. « Mari aimez vos femmes et femmes soyez
soumises à vos maris ». D’ailleurs il y a fort à
parier que les couples qui vivent de manière traditionnelle et
rébarbative (en apparence) soient en réalité beaucoup plus
épanouis que la moyenne, et « s’éclatent » davantage.
Mais des années d’éducation gauchiste et féministe ainsi que
trop de guerres perdues ont rabaissé l’image de l’homme
occidental (surtout celle du Français de souche) et suscité chez
les femmes des sentiments d’orgueil mal placés, une sorte de
jouissance à ne pas se donner totalement, à retenir cette
générosité, laissant entrevoir cet instinct de salope engravé
dans leur cerveau reptilien : « je ne me donne qu’au
plus triomphant vainqueur». Les femmes ne sont pas de gauche.
La sélection naturelle n’est pas de gauche.
La générosité voilà ce qui manque à la plupart des jeunes
femmes de notre temps. Cette générosité sexuelle de jeune femme
qui sait se prêter, se donner comme une chose agréable.
Combien de conasses parlent d’amour et ne savent pas le
pratiquer, alors qu’il convient de faire exactement l’inverse ?
En Thaïlande les filles massent les épaules de leur père lorsqu’il
rentre du travail. Elles en acquièrent par la suite un sens
infaillible du toucher, une intuition très exacte des caresses qui
plaisent à un homme. Chez nous la plupart des femmes ne savent pas
caresser, ne savent pas toucher, ne savent pas faire véritablement
plaisir. Elles n’arrivent pas à se rendre vraiment disponibles, à
l’écoute, à accueillir non seulement avec le corps, mais aussi
avec l’esprit. Souvent incroyablement brutales dans leurs gestes et
dans leurs paroles, leur ignorance des choses de la volupté
désespère les hommes.
Pourquoi presque tous les hommes de cinquante ans font ou
voudraient faire des séjours en Thaïlande ? Pourquoi
« Plateforme » ?
2.3/ Objectivement le sommet de la hiérarchie dans une société
Il est évident que de nos jours, plus personne n’a de rapport
éthique au travail. On le prétend, mais c’est faux. Car s’il
n’y a plus de morale il ne peut plus y avoir d’éthique qui
énoncerait « je fais mon travail comme si c’était une
mission sacrée et je m’y emploie avec une irréprochable ligne de
conduite ». Et il suffit de regarder les cohortes
d’étudiants en ESC pour s’en assurer : place aux
mercenaires, les passions ne sont plus, les vocations sont vaincues
par un marché du travail tellement sélectif qu’il écœure les
postulants et les résout à des carrières plus « raisonnables ».
Ainsi, combien de brillants esprits aura-ton vu finir en ESC à
apprendre des leçons débiles sur l’univers des marques… Coupé
de l’éthique et réduit à sa plus simple expression, le travail
se justifie alors par 2 piliers : 1) Chercher à « s’éclater »
le plus possible dans son job, 2) Chercher à gagner le plus possible
d’argent.
Maximiser le plaisir, maximiser l’argent.
Réduit à ces deux critères, quel serait alors le meilleur
travail possible ? Il semble que l’on puisse dire que la place
la plus enviée soit non celle du banquier qui a réussi, non celle
du pilote de F1, du footballeur, du politique ou du magnat de
l’immobilier mais celle de l’acteur porno qui a réussi. En effet
toutes les autres catégories, aussi enrichies et vainqueurs
soient-elles, pratiquent en définitive une « activité
intermédiaire » qui n’est qu’une étape dans la course à
l’argent et aux femmes. Mais l’acteur porno lui, vit sans
intermédiaire et « traite en direct » : l’accès
aux femmes est en lui-même une source d’argent. En quelque sorte
il saute une étape, il raccourcit et simplifie encore la victoire,
il en fait une tautologie dans laquelle femmes et travail
s’alimentent l’un l’autre comme un « compte de résultat »
composé uniquement de gains pendant que les autres catégories sont
dans un schéma ou femmes et travail s’annulent l’un l’autre
(le travail rapporte mais les femmes coûtent cher).
2.4/ De la pornographie en Amérique
Avant « l’actrice porno » c’était une trentenaire
bien vulgaire le genre fausse blonde bronzée à l’Oenobiol avec du
maquillage bien poivré et tout un attirail de porte jarretelles
bref : pas de doute c’était bien « la pute ».
Mais aujourd’hui tout se mélange, les frontières du convenable
s’effacent et on marche sur la tête. Il n’y a plus aucune
différence entre une présentatrice de JT et une actrice de cul. Il
suffit de regarder Erika Moulet. Du style « girl next door »
on est passé au style « petite fille » ces dernières
années, et la prochaine étape ce sera quoi ? Et le plus
ahurissant dans l’affaire c’est que les « petites filles »
ne sont pas vraiment exploitées dans les faits. Les trois quarts des
actrices américaines ce sont ces filles de moins de 20 ans issues de
familles blanches désargentées de villages du Middle West qui
prennent une année de break entre le « highschool » et
le « college » afin de mettre de l’argent à gauche.
« Chez les peuples protestants, les jeunes filles sont beaucoup plus maîtresses de leurs actions que chez les peuples catholiques. Cette indépendance est encore plus grande dans la démocratie d’Amérique dont la Constitution garantit les libertés fondamentales. La jeune fille est vite affranchie de la tutelle de ses parents. Elle est rarement ingénue ou naïve car on l’a informée assez tôt de la réalité du monde sans chercher à lui dérober des vérités. Elles pensent et parlent avec audace et aisance. »
Tocqueville, De la démocratie en Amérique, Tome II
(1840)
Elles ne sont pas marginales ni toxicos. Elles ont absolument leur
destin en main et savent exactement de quoi il retourne en
s’engageant dans le porno. Toujours cet aspect « de plein
gré »… On aimerait bien pouvoir dire qu’elles sont
exploitées, que ce n’est pas leur faute… Mais il n’en est
rien. C’est un choix libre selon toute vraisemblance.
« Elle possédait d’amples ressources, cette amie puisqu’elle se faisait dans les cent dollars par jour en maison, tandis que moi, chez Ford, j’en gagnais à peine six. L’amour qu’elle exécutait pour vivre ne la fatiguait guère. Les Américains font ça comme des oiseaux. «
Céline, Voyage au bout de la nuit
Ces femmes très difficiles à comprendre qui veulent beaucoup de
pouvoir mais en même temps souhaitent être dominées sur commande
par plus fort qu’elles. Dans la course à la puissance elles
montent elles montent et bien malin celui qui montera plus haut
encore : à lui tout le cheptel. Le marché du cul est un truc
sans pitié, le plus brutal combat qui soit, le plus caché et
honteux aussi, dans lequel jamais les vaincus ne pipent mot. C’est
le silencieux secret immanent, le broyeur de faibles. Si Houellebecq
est l’écrivain vivant « le plus doué de sa génération »
c’est parce qu’il est parvenu mieux que les autres à décrire la
vraie misère de sa génération : la misère sexuelle.
2.5/ Disparition des frontières entre marginalité et grand
public
Manu Ferrara ambassadeur pour la marque de fringues « The
Wicked One », Charlotte Stokely, Lauren Phoenix, Sasha Grey,
Faye Reagan et beaucoup d’autres, ambassadrices pour la marque
« American Apparel », Lex Steele dans des séries
américaines, Sasha Grey dans un film de Steven Soderbergh, Pierre
Woodman passe chez Cauet, de nombreuses actrices apparaissent dans
des clips de rap diffusés sur M6…
Les acteurs et actrices ont des blogs et des comptes Twitter pour
vendre en direct leurs films au public. Ils commenteront sur leur
blog leur scène du jour et annonceront sur Twitter leurs prochaines
productions, ils annonceront leurs prochaines scènes sur Facebook,
« 181 personnes aiment ça ». « Bravo pour
cette éjac’ Manu ! ». Textuel.
Ainsi avec cette perméabilité du « mainstream » ( le
marché grand public) aux attaques de la morale « borderline »
(marginale) on a vu des parisiennes étudiantes en archi’ faire des
passes pour gagner de l’argent de poche, des clubbeuses se faire
draguer et accepter de coucher seulement si le type paie (Zahia)…
2.6/ Les actrices sont des « escort »
La très grande majorité des actrices porno gagnent les sommes
d’argent les plus faramineuses non grâce aux tournages mais grâce
aux passes qu’elles facturent en tant qu’escort-girl à des
clients privés.
En effet la pornographie est en réalité pour elles non pas une
fin mais un moyen, une vitrine de notoriété, une publicité payée
vantant les mérites de leurs services. Des services très lucratifs
qui forment en réalité le véritable motif de l’entrée en
pornographie de jeunes femmes des classes moyennes. Voilà
l’explication de ce « choix libre ». Pensez donc :
des passes à 2000 dollars ! Qui peut douter que dans « The
girlfriend experience » de Soderbergh, Sasha Grey n’ait pas
exactement joué à l’écran le rôle qui est le sien dans la vie
ainsi que celui de centaines de ses consœurs ? Alors tu la sens
la puissance de Babylone gros ?
2.7/ La sélection naturelle
Or, c’est précisément ici que se déploie tranquille
l’impitoyable sélection naturelle. Eternel retour du schéma
immanent forts/faibles. Tout en haut sont les forts : les
acteurs payés pour baiser ces filles (Sasha Grey etc…). Puis,
en-dessous on trouve les clients fortunés qui peuvent aisément
payer pour une heure de baise avec telle fille un jour, avec telle
autre fille un autre jour. Puis en-dessous encore, les clients peu
fortunés mais prêts à se ruiner pour une heure de bonheur avec une
fille de rêve (et là on en revient à l’urgence que représente
le gain d’argent). Et enfin tout en bas de l’échelle, voici les
cocus de la vie qui vont à tous les salons du porno, qui achètent
tous les dvd, qui s’abonnent aux sites, ils sont les pauvres, les
laids, les surcocus qui paient pour se branler devant la vie qu’ils
aimeraient avoir mais n’ont pas, les Tisserand 2011 qui par-dessus
le marché, cerise sur la gâterie, gland rouge sur la creampie,
paient, rétribuent, subventionnent, encouragent les forts qui les
ont vaincus, ces forts qui baisent et rebaisent et re-rebaisent
celles qu’ils auraient voulu avoir, repus d’orgasme à 25000
euros la scène dans la gueule d’actrices mannequins qui facturent
le même montant pour une seule nuit avec le commun des mortels. Etre
un looser et vivre par la bite des winners, par le truchement de leur
bite. L’absolue défaite: vivre par l’intermédiaire du winner
qui t’a niqué de façon immanente. La sélection naturelle.
2.8/ L’interracial comme continuation de la haine raciale par
d’autres moyens
La généralisation de l’accès à internet depuis le secret du
domicile à toutes les couches de la société à toutes les
catégories raciales de la société n’a pas entraîné une
diversification des modèles féminins, non il a entrainé une
diversification des modèles masculins qui baisent les mêmes modèles
féminins qu’avant. C’est ça la diversité. En clair :
l’immense majorité des actrices reste de race blanche, mais chez
les acteurs on constate depuis 10 ans le déferlement d’acteurs
plus ou moins basanés. Tant mieux ? Dans les faits on est loin
de Benetton et du dialogue entre les peuples, y a qu’à lire les
titres de ce genre de productions dont la traduction serait grosso
modo « Salopes blanches pour bites noires ».
C’est la continuité logique de l’onde de choc de la rue. On
peut s’interroger sur ce qui peut se passer logiquement dans la
tête d’un étranger en âge de procréer se promenant dans une
ville européenne. Exemple : c’est quoi en France les modèles
des publicités de prêt-à-porter qui parsèment les murs? Rien
que des Aryennes. Et même pas des françaises, tu vas pas me faire
croire que les nanas des publicités à Paris sont françaises ?
Y a pas une seule française qui a ces tronches là. C’est rien que
des Aryennes très nordiques, la plus rare « denrée » du
monde. Un tout petit centième de percentile de beauté « rare »
et c’est immédiatement la ruée la curée tout le monde se jette
dessus. Un message très clair est envoyé aux hommes en continu via
toutes ces publicités : « plus elle est blanche et
plus ça vaut ». Or, comme il y a beaucoup de demande et
très peu d’offre, cela crée une tension, une urgence permanente
non-dite et difficilement perceptible, encore plus difficilement
traduisible par des mots.
Pour couronner ce déséquilibre on a, côté hommes, un schéma à
peu près aussi simple que celui-ci.
D’un côté on des immigrés mâles très nombreux :
-
sournoisement hostiles, entraînés à la vengeance par une
mythologie de la décolonisation, de l’esclavage et de la
discrimination complètement mensongère.
- chauffés
à blanc par mille messages publicitaires, films, chansons, votes de
sympathie plus ou moins conscients et flatteries qui sont autant de
signes de capitulation, à prendre la place de l’homme blanc.
- imprégnés
d’une hiératique guerrière bien primaire, pétris d’encouragement
au métissage et bombardés de publicités représentant des femmes
blanches superbes et très provocantes qui elles n’en n’ont rien
à foutre de la « lutte ». C’est à dire que l’on a
respectivement le prédateur, le festin et la proie, soit un débouché
dans le réel à des pulsions qui pour la plupart des autres gens
sont restreintes à de la branlette sur du virtuel.
- dont le
niveau de testostérone porté à incandescence par la surenchère
quotidienne entre lascars de quartier s’ajoute à un instinct et à
une intuition lisant clairement en filigrane de l’air du temps que
leur jour de gloire est arrivée et que tous les voyants sont au
vert, « qu’on peut les baiser ces fils de pute ».
De l’autre côté, on a une population native :
- coupée de
toute virilité grégaire, de tout influx vital, de toute tradition,
de toute légende, grandeur et mystère (et donc étant dans
l’impossibilité de dégager un « charisme »), livrée
nue aux fluctuations de son espace social qui est le seul qu’elle
connaisse (contrairement aux immigrés qui jouent sur deux tableaux :
le bled et la colonie), et ayant autant de prise sur les évènements
qu’une vache sur les trains qu’elle regarde passer.
- composée
en majorité d’hommes féminisés et entraînés à prendre fait et
cause pour tout ce qui est davantage basané qu’eux.
-
complètement abrutie d’admiration pour son alter-ego femme
systématiquement placée sur un piédestal.
Dans un tel schéma, l’interracial (métissage) est la seule
direction objective possible à la poursuite de la perpétuation de
l’espèce. Dans le même temps, le porno ayant naturellement
vocation à présenter les plus belles filles aux prises avec les
plus grosses bites, à ce jeu là, voici l’effroyable retour du
REEL qui s’étale devant les faces ébahies et/ou antiracistes :
les plus grosses bites sont souvent noires, et les plus belles filles
souvent blanches, voilà la situation bien bourbeuse bien grossière
et indépêtrable à laquelle mène l’impasse de la pornographie.
Mais qui achète toute cette merde ? Comment se fait-il que
ça trouve des débouchés l’interracial ? Qui paie ? Si
l’on fouillait on trouverait que ce sont certainement des Blancs
qui achètent tout ça. Tout ce courant procède d’une volonté
autodestructrice à ne pas sous-estimer des hommes blancs eux-mêmes,
volonté illustrée par exemple par d’incroyables forums de
« cocus », ces maris échangistes lançant des offres
d’appel pour mâles africains acceptant contre rétribution de
baiser leurs femmes. Si ça existe, et même dans des proportions
étonnantes. Mais reste une question en suspens cependant : qui
produit toute cette merde ?
L’interdit absolu de nos sociétés étant le racisme, une très
forte pression s’exerce sur les actrices pour qu’elles passent
sous les fourches caudines de l’anti-racisme. « Mais non
pour moi ça correspond à un vrai désir hi hi »
clament-elles pour bien faire fermer leurs gueules aux « racistes ».
Et pourtant, suspicion encore à celles qui font « interracial »
mais pas « interracial anal ». Ce sont là de vraies
histoires et de vrais sujets de polémique qui ont eu réellement
lieu. Il faut fournir l’ultime indiscutable preuve d’antiracisme :
être enculée par un noir. Voilà au fond la certification
définitive, le tampon ultime, le véritable gage de bonne moralité,
le passeport qui rend la race blanche fréquentable. Pendant ce
temps-là, dans la « société », dans le monde
intellectuel, les Wolton, Onfray et autres cocus habituels sont
encore bloqués sur une épistémologie entièrement structurée
par la vieille dualité raciste/pas raciste, vigilance républicaine
etc.
3/ La pornographie comme source de compréhension de
l’époque
Qu’est-ce que la pornographie nous dit sur notre époque et
notre société ?
3.1/ Le paradoxe de la femme
Au bout d’un moment c’est quand même bizarre toutes ces
filles brutalisées, saisies à la gorge, souillées de toutes les
façons possibles… mais qui consentent à ce traitement. Et même
qui le demandent. Et qui surtout n’ont pas vraiment à se cacher du
monde, n’ayant aucune condamnation morale à craindre.
Des filles qui se font défoncer dans le porno, et qui en
interview montrent un visage impassible, une distance, une froideur,
comme si elles étaient des personnes respectables (voir Sasha Grey
invitée dans l’émission de Tyra Banks). C’est de cela que les
humbles crèvent : du fait qu’il n’y ait personne pour les
traiter de pute et leur faire honte, du fait qu’elles puissent
encore être considérées comme filles « moyennes ». Et
c’est bien normal qu’elles soient considérées ainsi lorsque
l’on connaît le niveau de moralité d’une jeune femme
« moyenne » occidentale de 16-30 ans. En réalité il y a
sans doute très peu de différence entre une parisienne trop bonne
et « libérée » de 25 ans et une actrice porno
américaine de 19 ans si l’on compare le total du nombre de bites
reçues par chacune depuis son dépucelage. Une illustration avec la
chanteuse « Simone elle est bonne » dont le clip « PQR »
décrit simplement le genre de jeune fille urbaine qu’il « faut »
être. Autant dire qu’on est loin des livres à la con pleins de
bonne résolutions du genre de « Ton corps pour aimer »
écrit par un prêtre de diocèse désaffecté.
Etrange paradoxe de la « femme libérée » qui conçoit
sa dégradation comme une sorte d’acte rebelle, « libre »
et épanouissant. Etrange paradoxe de cette époque dans laquelle la
véritable rebelle est en réalité, si l’on regarde bien, la
catholique intègre par exemple, seule genre de fille qui prétend
vivre à contre-courant de la pensée automatique et à en assumer
les conséquences en matière de chasteté (lorsque la fille est
effectivement catho intègre).
Si les salopes sont dépénalisées, alors elles n’ont plus
mal, n’ont plus honte, n’ont plus peur. A ce compte-là, les
femmes tuent les hommes. Pour qu’une société tienne debout il est
nécessaire que les femmes aient « davantage honte » que
les hommes à pratiquer l’acte sexuel. C’est le fameux paradoxe
qui veut qu’en cas de nombreuses conquêtes sexuelles, l’homme
soit un playboy et la femme une salope.
Pour la génération mâle née de parents soixanthuitards
l’apprentissage de la vie a parfois été douloureux : non la
plupart des filles n’aiment pas vraiment les poèmes ni observer
les étoiles, blotties à ton bras un soir d’été. Ce sont des
choses qui connotent la profondeur le sérieux, le solennel. Et elles
ne veulent pas ça. Elles veulent du « fun ». Boire,
« sortir », danser, flirter avec des types, acheter des
trucs dans des magasins. A 15 années de distance, Sex & the City
est l’exacte continuation logique d’OK Podium. Combien on parie
que les consommatrices de ces programmes sont exactement les mêmes
filles, juste un peu plus vieilles ?
3.2/ Le classement par catégories complètement rationnalisées
Milliers de visages, de « catégories » et de
combinaisons possibles de manière à ce que le spectre de la
pornographie couvre l’entièreté des fantasmes sexuels de
l’humanité. Des sites où l’on peut choisir ce que l’on veut
voir : il suffit de remplir les champs « race »,
« type de vêtement », « type de prestation »,
« type de décor » etc… Un renouvellement à une
vitesse incroyable. Nombre faramineux d’actrices, de scènes,
d’acteurs, de réalisateurs, de sociétés, de catégories,
circuits de distribution…
3.3/ Devient une « discipline »
Les acteurs-directeurs se positionnent sur le marché par « façon
de baiser ».
« A l’époque quand chui arrivé chez Platinum y avait des mecs très très forts… Y avait Brandon Iron, y avait Steve Holmes, y avait moi, y avait Tony Ribas… Donc des mecs euh… très très forts et qui faisaient des produits très forts. Tu sais ? Mais maintenant de ramener un mec comme Julian… ché pas si tu vois qui c’est… J’adore le mec, je respecte tu vois. Mais j’aime pas sa façon d’baiser j’aime pas sa façon de faire les films… »
Manu Ferrara, interview pour « la méthode cochon »,
Dailymotion.
Pour eux c’est très sérieux : il y a une histoire, une
légende et une épopée du porno auxquelles ils sont fiers
d’appartenir. Pour eux c’est un vrai truc, qui existe et qui se
respecte et mérite d’avoir toute sa place dans le monde. Pour sûr
qu’ils ont des théories sur le développement économique
qu’apporte leur business aux pays libres.
La pornographie comme cadre d’expression de la maîtrise d’une
discipline comme peut l’être l’Académie ou les Jeux Olympiques.
Manu Ferrara a remporté 3 années de suite l’AVN award du
« best anal scene » nous explique sa page Wikipédia.
3.4/ Une société extasiée devant un gros plan sur un trou du
cul distendu
L’ultra-segmentation de l’énorme marché de la pornographie
débouche par exemple sur des séries de films spécialement centrées
sur le « gaping » c’est-à-dire la dilatation anale
d’une fille enculée. C’est simple : la bite se retire, la
caméra s’approche à deux centimètres du trou du cul complètement
ouvert et le plan reste fixe dix bonnes secondes pour bien qu’on
puisse voir le trou noir, et l’on entend plus que la voix
hors-champ de l’acteur « ooooh my God that’s so
beautiful, oooh look at this ooooh that looks so good ».
En effet c’est magnifique. Et des gens achètent ça. C’est
vraiment la fin du monde quand on réfléchit deux secondes à ce que
cela représente.
Relations sexuelles réduites à la stricte dimension
gynécologique, soit le niveau le plus bas de la sexualité.
3.5/ Phénomène de dévaluation
Après 2005, l’incroyable vague qui avait poussé vers San
Fernando (la « Porn Valley » à Los Angeles) les plus
belles filles d’Amérique et du monde, se tarit sans doute pour
toujours, freinée par le piratage, l’apparition du visionnage en
streaming gratuit et la concurrence avec des couples moyens diffusant
gratuitement leurs ébats sur le net.
Au cours de ce retournement du marché, s’il est certain que de
nombreux pornographes ont été éliminés faute de revenus, la
pornographie elle ne s’est pas arrêtée.
Sont apparues des nanas toujours plus nombreuses, toujours moins
belles et moins bien payées (corrélation directe entre l’aspect
lucratif du métier d’actrice et la beauté de ces dernières, ce
dernier aspect étant dépendant du premier et pas l’inverse),
payées à faire du sexe toujours plus laid, de plus en plus réduit
à son expression la plus simple, mécanique, utilitaire.
Ce processus est à mettre en rapport avec le phénomène de
dévaluation dévastateur que produit la pornographie sur ceux qui en
regardent régulièrement.
Sur les forums internet de type Doctissimo, de nombreuses femmes
évoquent le problème suivant : des problèmes d’érection et
de désir de leur mari, liés à une consommation effréné de porno
de la part de ce dernier. Ainsi, contrairement à ce que l’on nous
dit, la pornographie n’est pas « sans danger » :
en produisant un niveau très élevé de performance (beauté, santé,
luxe des décors, éclairage…) elle dévalue d’autant l’intérêt
d’une relation sexuelle « normale ».
La pornographie est une tentation en libre accès, qui propose de
faire un choix libre : accepter ou refuser. La liberté est
étrangement lourde à porter. Robert Cash avait magnifiquement
illustré cela dans un travail intitulé «Raphy : 05 »
qui vaut vraiment le coup d’oeil.
Consommer de la pornographie implique une accoutumance, et donc
une nécessité d’augmenter les doses.
Pour toutes ces raisons, il est à prévoir à l’avenir des cas
exponentiels d’impuissance liés à la consommation de
pornographie, des invraisemblables embrouilles financières de trusts
pornographiques, des connexions de plus en plus fréquentes entre des
supports de diffusion « mainstream » et la pornographie
(les pubs American Apparel, Katsumi invitée chez Cauet, puis chez
Ruquier, bientôt chez Claire Chazal etc…) et des cas comme
celui-ci :
Un acteur X tue un homme à la machette
AFP
02/06/2010 | Mise à jour : 19:12 Réagir
Un acteur américain de films pornographiques, furieux d’apprendre qu’il allait perdre son gagne-pain, a attaqué plusieurs de ses collaborateurs avec une machette, tuant l’un d’entre eux et en blessant deux autres, a rapporté aujourd’hui le Los Angeles Times.
Stephen Hill, 30 ans, s’en est pris à trois personnes hier soir dans les locaux d’une entreprise de distribution de vidéos pour laquelle il travaillait et où il vivait, a indiqué le quotidien. Il n’aurait pas supporté d’entendre que l’entreprise n’avait plus besoin de ses services et qu’il perdrait du même coup son domicile, précise le journal.
L’acteur, qui a été à l’affiche de plusieurs films pornographiques, aurait poignardé ces trois personnes avec une arme de type machette avant de s’enfuir. Les trois victimes ont été transportées à un hôpital situé à Northridge, où l’une d’entre elles est morte. Le meurtrier présumé était toujours introuvable aujourd’hui.
Lorsque l’on comprend les enjeux de la pornographie,
le niveau d’égo, de fric, de puissance de dégradation jouissive,
de possibilité de gouvernement des masses, d’envie, de jalousie et
de vengeance que ce truc représente, on imagine les intrigues de
salopards qui doivent se tramer là-dedans. Déjà que dans un bureau
de vente par téléphone de vérandas ce n’est pas joli-joli, mais
alors appliqué à « the industry » ça doit être
« l’épouvante radicale ». Les pires dégoûtantes
raclures de la planète sont certainement ni à Wall Street ni à
Kaboul mais à San Fernando. Ce qui est étonnant c’est qu’il y
ait si peu d’affaires comme celle-ci-dessus qui soient connues du
grand public.
Et ça sera tout.