Analytics

mardi 18 août 2015

12 février 2013 - Envoyer de chères pensées

Envoyer de chères pensées

Récit — Article écrit par Lounès le 12 février 2013 à 23 h 38 min
En photo: Jabba le Hut.
C’est une église bannie de toutes les subventions, haïe, décrépie, gelée l’hiver, mais quand même assez peuplée. Des familles nombreuses qui bouclent juste leurs fins de mois, logent dans des taudis rigolos parsemés de bondieuseries sur des vieux radiateurs en fonte gravés d’une adresse locale qui n’existe plus. Des garçons de publicité Kinder « repassent leurs leçons » et des gamines à chemisiers blancs et fleurs dans les cheveux se disputent pour prendre le bain. En sortant de là le monde faisait moins peur.
Le personnage du méchant dans ce film quelconque intitulé « Mon idole » est proprement terrifiant. Cauchemars des années après.
J’ai travaillé dans une « multinationale ». Le moindre service était en dérangement, le moindre produit était défectueux, tout était mal fignolé, bâclé. Par contre le « système » IT de cette entreprise de mort était peaufiné dans les moindres détails, infaillible il traçait la moindre information, jamais ne plantait ou n’avait le moindre retard, il dominait toute la multinationale en temps réel et enregistrait pour toujours la moindre de vos mises à jour en archivant votre nom, l’heure, le lieu, tout.
Les seules œuvres conduites avec opiniâtreté et exactitude sont des œuvres négatives.
L’engeance des nuisibles. Il faudrait pouvoir les ignorer totalement. La plus simple communication avec eux est déjà un engluement. Cette engeance peut vous pourrir la vie à tout jamais dés le collège. C’est là que prolifère le vrai le seul et le plus insupportable authentique fascisme. Fascisme des chaussures que tu portes, fascisme de la musique que tu écoutes, fascisme de ce qu’il faut penser. On reçoit 10 ans plus tard les outils qui nous étaient nécessaires pour contrer cette merde. On dirait que toute la vie est comme ça, une sorte de perpétuel train de retard. Dans les groupes de jeunes il y en a toujours quelques uns qui prennent l’ascendant. Les pires ce sont les névrosés gros avec des sales nez des sales tronches bises prompts à relayer les gossips, à n’exister que comme connaisseurs de tous les ragots. En général ils sont élus délégués. Ils aiment qu’ils t’arrivent un malheur pour que tu pleures et qu’ils puissent te « réconforter » et que tu leur lâches tout et qu’ils te tiennent comme ça.
Sartre et Attali. Faut bien les examiner physiquement. Leur être profond : le crapaud. Seuls les yeux bougent, pas la tête. Cette ignoble manière sonore de déglutir, ça c’est très crapaud ça. Ils vous violent l’oreille avec leurs ressacs de salive (sulfurique, ultra-concentrée, filamenteuse), ils prennent bien le temps pour étaler leur pâte pensante sur ta gueule, leur enduit, leur suc, leur merde, pour te digérer, pour t’escroquer, pour te « donner à penser », pour te faire aller sur leur terrain savonné, gluant de pensée d’écrivain intellectuel interrogatif. Mais enfin suis-je le seul à l’entendre? Cet immonde Attali déglutir? Ses glandes rhino-linguales en plein travail qui dévident une toile maléfique pour piéger l’imbécile, le fagoter de fil, y planter ses crochets paralysateurs, le vider de l’intérieur puis le remplir de merde attalienne (là ou il passe, l’herbe…), le convertir façon « les schtroumpfs noirs ».
C’est sûr qu’il y a une filiation Jabba le Hut – Sartre – Attali. Physiquement s’entend.
Reportage sur les français expatriés en Australie. Tu avais le couple d’ingénieurs sans enfant de 29 ans logés en serviced apartments, les deux copines crades à dreadlocks dans un combi VW et l’entrepreneur perpignanais ravi de la crèche qui essaie de placer du foie gras chez les supermarchés. Et la présentatrice certifiait  que c’était un espoir magnifique de s’expatrier en Australie. Ce pays est abominable il faut le savoir, et la majorité de ses habitants représentent la quintessence de l’anglo-saxon inculte, muffle, piscine & barbecue, divorcé, cocu et toujours pas moins féministe d’un poil depuis toutes ses emmerdes.
Il faut dépeindre l’infamie quotidienne.
Ces museaux tombants, pochés, lourds, croupis dans l’huile. Tout ça c’est pas normal.
Les clochards sont gros.
La mélanine ce fioul lourd qui encrasse toutes les teintes, rabote toutes les nuances, qui entraîne vers le bas toujours plus loin dans le crépu, dans l’embrunissement monotone impersonnel. Le monde est de plus en plus noir, incolore, mais c’est toujours pas suffisant pour qu’ils le voient.
On n’avait plus rien à boire. C’était l’aube. Il a commencé à chanter « le cul d’une pute au petit matin ».
L’utilité de la bêtise. Un confort intellectuel et surtout une très grande force en société: une mauvaise foi de bonne foi, ne pas voir trop loin c’est reposant (métaphore de la myopie). Exemple criant de réussite: Morsay. On est dans un monde qui vous dit chaque jour que la finesse d’esprit, l’exigence morale et le scrupule sont des malédictions. L’époque est aux enculeurs dans tous les domaines.
Vu en une seule journée, dans l’ordre chronologique :
- L’annuelle cérémonie religieuse nationale : QUE des têtes hirsutes de vieux dans l’assistance, des jeunes filles prenant la parole au micro pour la paix humanitaire solidarisante, liturgie au rabais incompréhensible et grotesque avec des drapés amples. Tout le monde baillait c’était la fin des haricots.
- Un abominable boulard ou la fille vraiment gueulait sa mère comme une mongolienne (d’ailleurs un des commentaires demandait texto « is she retarded? ») « oh my god oh my god its so big its so big yeah get it up there all the way all the way i want it all the way aaaah spank me and pull my hair and tell me to be a good girl aaah » une folle, et elle avait l’air de kiffer incroyable. Il faudrait pouvoir transposer ça en oeuvre, un truc à la Jean-Louis Costes mais suffisamment fignolé pour que ce soit classé grand public. Parce que ça, ça et rien d’autre c’est la véritable métaphore parabole allégorie tout ce qu’on veut, du monde et de l’époque ou nous sommes.
- La mire de la télévision : Bloomberg TV indiquait une baisse dramatique des taux directeurs. M6 titrait « ces français qui n’ont pas d’enfant ». Canal+ proposait un reportage sur Abercrombie & Fitch. Sur F2 un secrétaire général de parti politique évoquait la dépénalisation du cannabis. Une autre chaîne diffusait un clip tapageur avec des visages filmés de près et beaucoup de lumières, une autre chaîne des séries se déroulant dans de luxueux appartements aux meubles épurés, une autre un reportage sur Martin Luther King, ici un entretien avec un directeur d’école de commerce, là une publicité pour un site de rencontre certifiées sérieuses… Les choses suivaient leur cours.
- une offre d’emploi « création de supports média pour du contenu web »
- la conférence interminable d’un prélat sur le thème en gros « ton corps pour aimer ». Les dernières meufs bonnes toutes prises, le buffet ravagé, 40 degrés d’humidité dans salle bondée, buée sur les fenêtres, odeur de transpiration sauvage dès le pas de la porte… Le type a cassé les couilles pendant une heure avec « le don », l’acte très beau du don d’amour du corps fait pour aimer. Au signal de fin toute la populace s’est ruée sur les buffets avec des mains qui agrippent les paquets de chips au fromage (dégueulasses, 1er prix, ulcéreux) et ont commencé à entamer des discussions sur leurs collocations, stages de master, mémoires et rattrapages de partielles. Tout était sans espoir sans issue, complètement vain. Chacun tâchant de se préserver des haleines d’autrui pourries par une heure de silence et une journée complète de fonctionnement intellectuel, croisant les bras, toussant, baillant, déclarant qu’il n’allait pas tarder. Il y a une sorte de force qui éloigne les gens de même race les uns des autres.

Même le top de la noblesse de la tradition et de l’élite boit le même mainstream qu’ailleurs, parle le même langage réduit à 200 mots, aime les mêmes musiques, a les mêmes loisirs. Société complètement pourrie de ragots, de lumières suréclairantes, de maquillage, de mondanités, de distractions, de téléphones, de choix multiples, de sollicitations, de frime, de bavardages, de vulgarité, de fanfaronnade débile.
Les vacances familiales à la montagne : les soupes en sachet, les locations pierre & vacances, les ballades qui ne vont nulle part, les divorces imminents. Pauvres enfants français qui vont en vacances d’été en famille à la montagne. Pauvres pauvres enfants français.
PIF PAF PLOF ça claquait sévère. C’était pour que les temps s’accomplissent, c’était pour solder les comptes, écraser le point final tout au bout des divorces et des soupes en sachet. Y avait plus qu’à ce que ça pète, que tout soit bien officiellement souillé tant pis, que les digues cèdent que l’on se repaisse du spectacle sous les hourras dans une fascination pour la fin des choses. Puisqu’il n’y a plus rien à défendre, personne qui nous attende, que tous les miroirs signifient leur détestation à quoi bon? C’est la « pesanteur au charnier »…
Le penchant millénaire vers l’animal, pouvoir enfin régresser jusqu’au singe sans jugement, se vautrer tranquilles dans la soue comme Robinson… Tout ça était contenu dans ce tropisme mi-honteux, névrose sociale de plus en plus irréfutable: la fascination détraquée pour le spongieux, le grossier, le labial et cette odeur flagrante d’entrejambe cette puanteur de sieste en sueur dans des draps sales qui aurait dû hérisser d’horreur tous les anticorps d’une femme homo sapiens normalement constituée. Les génies du mal au courant de tous nos secrets pourris ont découvert celui ci et ont de toutes leurs forces encouragé, nourris, exalté cette pourriture. Il y a notre « pesanteur au charnier » c’est la chianlit, mais il y a aussi toute une structure délibérée de gabegie pour faire accoucher concrètement cette merde.
Dés 14 ans les meufs sont happées par les sollicitations c’est foutu.
Par hasard j’ai bien connu l’élite parisienne en devenir, le genre Neuilly ESCP. Leur atroce lourdeur mainstream pleine de certitudes de droits civiques, de cannabis, d’ONU, leur haine de la France, leur lâcheté physique… Je n’en revenais pas.
Elle esquissa un sourire plein de santé et de gamètes heureuses. « J’espère que la vie te sourit ».
On est tombé en panne la nuit: pneu crevé. On a téléphoné. Le réparateur flamand a géré ça en deux minutes puis s’est barré avec cette phrase « voilà tout est en ordre ». C’était complètement extraordinaire de précision, de huilage, d’adresse et de maîtrise. Sa dépanneuse, ses outils, sa vitesse, son langage. Moi c’est exactement ça qui me force tellement à aimer cette putain de race blanche. Plus c’est blanc mieux c’est voilà exactement ce que je constate tous les jours. Amuse toi à tomber en panne en Provence, en Algérie, n’importe ou, tu vas voir. Ce qui est à se taper la tête contre les murs aussi c’est leur humilité à ces types. Toujours à remercier, à s’excuser, à proposer la meilleure place. Comme si le niveau de compétence et de savoir était inversement proportionnel au niveau d’orgueil. Mais tous ces merdes là, pleins de jalousies et d’ingratitude, en réalité ils compensent par du barratin ce qu’ils n’arrivent pas à accomplir de façon pratique. Qu’une seule fois un seul d’entre eux enclenche l’engrenage de monter une entreprise véritablement excellente qui embauche des blancs, qui véritablement « crée une richesse », innove, rende des services et je ferme ma gueule totalement.
Le putain de prodigieux marasme des classes moyennes blanches d’Europe, lorsque dès les années 90 le FDS fils unique pouvait choisir entre défonce aux drogues et conversion à la religion islamique.
La règle de Saint-Benoît rédigée en l’an 540, il faut croire qu’elle soit très clairvoyante car des milliers de monastères ont traversé avec ce plan de vol tous les bouleversements historiques depuis 1500 ans. On trouve dans ce texte diverses obligations chiantes (prière, travail, silence…) mais aussi certaines interdictions au premier rang desquels le MURMURE. il est strictement interdit de « murmurer » c’est à dire de produire des rumeurs ou de les relayer, de parler dans le dos d’un tiers et de médire de quelque façon que cela soit. Ainsi, un personnage qui avait réfléchi il y a quinze siècles aux conditions d’une paix durable en société concluait déjà que les ragots constituaient la pire des menaces.
La tendance naturelle aux racontars peut certes se dompter, mais au prix de cures effroyables en premier lieu sur la bouffe, les vêtements et l’hygiène de vie. C’est là qu’il faut tout purger, c’est là qu’il faut enseigner le manque car lorsque l’abondance et la facilité prévalent dans ces domaines, elles nourrissent les bavardages, les aigreurs et les jalousies.
Après l’adolescence le corps n’absorbe plus assez bien la bouffe. Il stocke, il n’a que faire de tous ces apports réguliers qui ne correspondent à plus aucune dépense physique en aval. Ainsi chaque calorie absorbée s’en va grossir encore les excédents et les surplus, s’engouffre dans les alvéoles restées oisives pour bien les nourrir de beurre, pour bien les faire lever, les exalter de fioul lourd. C’est à cette condition que les gossips, les convoitises et toutes les prétentions peuvent tourner à plein régime : avec des populations entières en permanence repues bien bourrées de merde et pétaradantes de calories, revigorées au maximum de leur potentiel de méchanceté. La promiscuité forcée, facebook, le cannabis, les vanités et les concurrences de carrière feront le reste.
Sans la saine fatigue de l’effort physique ou de la production matérielle utile les kilojoules tournent en circuit fermé dans un corps qui peu à peu s’impatiente. Incapable d’exulter, privée de débouchés physiques toute l’énergie se déverse intégralement dans le vice, la ruse, les bas instincts, dans les ragots, dans l’entretien de rancunes de bureau… L’esprit s’excite rien qu’à des conneries : achats, fanfaronnade, ébriété, tout le bastringue du cadre urbain qui d’ailleurs n’est même pas cadre.
Toute la nourriture est bourrée d’huile de palme. Dans les ingrédients c’est marqué « huile végétale ».
Ce qu’il faut c’est de bons petits éco-citoyens diplômés du tertiaire, bien formés bien au taquet, calmés au shit le soir, excités à la publicité dès le matin, entretenu au nutella à volonté avec les viscères bien en travail, les alvéoles expansées, bien farcies de mille levains et gras et sucres et tas d’huiles de palme indélébiles dans l’organisme. La graisse toujours, et les sucres pour que ça réveille bien les nerfs, pour bien exalter tout le potentiel de bavardage nuisible, pour bien garder la machine en ébullition perpétuelle, au bord de la crise, prête à partir au quart de tour au moindre signal : collègue absent, ragot de passage, moindre petite mesquinerie à attraper au vol. Et lorsque le sujet est rendu suffisamment désaxé par ce petit tour de chauffe il suffit de le lâcher dans l’environnement où déchaîner le plus totalement toute la merde emmagasinée : le bon travail de bureau précaire urbain configuré en « méritocratie »: chacun l’ennemi de tous les autres avec obligation de résultat à court terme et obligation de rester très cool (« la première valeur de notre entreprise est le respect« ). L’idéal: l’open-space sans cloisons dans la fonction commerciale avec 3/4 de l’effectif non-blanc. Là ça va pétarader au maximum de haine rentrée, de racontars et d’amertume. Là c’est bon ça!
Le taxi nous a baladé dans Hong Kong pendant une heure. Le gros manager regardait sous ses deux centimètres de front défiler les hôtels, les restaurants et les tours de bureaux par la fenêtre. De temps en temps avec son gros doigt court il pointait une enseigne « faut qu’on soit là… et là… faut qu’on soit là…« .
La promiscuité obligatoire c’est pour que les conflits latents puissent bien exploser à tout moment, que l’on s’habitue à exister recroquevillés en soi-même, méfiants, envieux, médisants, intrigants, obliques, écarquillés. « tout est négociation » rappelait le CEO dans son allocution trimestrielle pour bien nous expliquer que la crise n’était pas une fatalité mais un « défi et une opportunité de montrer nos compétences« .
Tout ça m’avait l’air fort « dodgy ».
TO WORK ? Dès lors travailler ne signifie pas « faire fonctionner » quoi que ce soit mais lutter pour ne pas retomber au chômage. Lutter ne signifie pas gagner des mérites grâce à une impeccable rectitude morale et conscience professionnelle mais se soumettre davantage que les autres aux ordres ou bien alors arnaquer le donneur d’ordre. On est dans un monde complètement structuré par le fait d’être enculé ou d’enculer. Mais rien qu’avoir cette métaphore là pour exprimer l’idée d’escroquerie est déjà une escroquerie.
Moi j’ai connu les mornings meetings sur Ice House Street avec tous les managers bien en costard (« la première valeur de notre entreprise est le respect »). 8h30 du matin et voilà comment il parlait le chef: « tu as essayé de l’enculer? Bon écoute. Moi ça me regarde pas. Mais j’ai une règle, et je l’ai appliquée quand il a fallu. Moi ce que je sais c’est que… tu m’encules une fois? Je t’encule plein de fois« . Coté au NYSE, au Hang Seng index, photos dans les journaux et tout, ça parlait comme ça.
La description de Catherine Lechardoy par Houellebecq. Aussi misérable et affamé que l’on soit il demeurait impossible d’aller s’abîmer dans les « crasseuses » non par haute conscience morale mais par répugnance instinctive envers le morbide. Même chez des mâles en rut depuis des mois le désir physique ne pouvait aller que vers des femmes qui exhalent un minimum la santé. Elle est bonne : elle est en bonne santé.
Le bulbe du cheveu est étouffé dans le sébum et le cheveu meurt.
Le désastre du shit : origine, culture, commanditaires, revendeurs, effets sur l’organisme, conséquences concrètes. Au lieu de tourner en voiture pour chercher des dealers à faire s’agenouiller et pleurer on fuit dans le concept, dans les idées de société meilleure. Le shit à long terme rend soit schizophrène soit dépressif, qu’on le répète jusqu’à la nausée.
A Grenoble il y avait des gauchistes fils de militants communistes qui habitaient dans des 200 m², montaient en station chaque weekend pour faire du snowboard, étudiaient le marketing et qui ont fini chez Louis Vuitton. C’est la stricte vérité, c’est exactement cela qui s’est passé.
Réussir suppose de s’endurcir à un point tel qu’on arrive même plus à jouir de la récompense lorsqu’on l’obtient.
L’esprit incroyablement bourgeois et mainstream des anglo-saxons se révèle notamment dans leurs grimaces de politesse en société. Les meilleures caricatures de Daumier approchent à peine des simagrées véritables dont est capable un anglo-saxon rien que pour dire « hello how are you doing« . La quintessence du phénomène culmine avec les masques qu’ils prennent en phase « d’écoute active »: bouche bée, yeux plissés, dents découvertes, expression souffrante, un véritable défilé de carnaval. On dirait qu’ils se foutent de ta gueule, et parfois il faudrait leur faire la remarque. Dis tu arrêtes de faire le con quand je te parle oui? Et le pire c’est qu’ils savent ce qu’ils font. Ils ne sont pas du tout dupes lorsque leur interlocuteur fait le même cinéma.
Le ressentiment islamique. Exister en faisant peur. Des pataquès sur les signes visibles extérieurement: jeûne annuel, interdits alimentaires, voile, ablutions, prosternations en public… sans parler de toutes les injonctions à la pureté compilées dans des pages et des pages d’explications scatologiques (l’étonnant exemple du « petit livre vert » de Khomeyni). Mais dans le même temps le langage de beaucoup est plein d’outrages, d’invectives et de convoitises. Des grossièretés ponctuées de serments. Ils jurent sur Dieu qu’ils vont niquer la mère d’untel par exemple. Ca s’appelle un « faux témoignage ». Faut déjà balayer devant sa porte avant de soucier des « associateurs » et des « mécréants ».
Lèvre: lippe, ourlet.
Sous cet angle la ressemblance avec le singe était proprement stupéfiante.
Il ressemblait à un singe, bon sang mais qu’est ce qu’il ressemblait à un singe: Tout dans cette configuration de visage se rapprochait invariablement du singe.
- bois pas ça ducon tu auras la malaria
- ouais c’est ce que j’espère
Platoon
La gueuse et ses voyous.
Des types dont la stupidité et la lourdeur égalait parfois celle d’un étudiant en école de commerce à Paris.
Les prolos d’Ile de France dans leurs logements : bétail en stabulation.
Cette face large, épaisse… ce gabarit ramassé, cette silhouette « tronc d’arbre », et ces mains brèves terminées par de petits doigts malhabiles, cette démarche lente… bon sang mais c’est une tortue!
Le style « agent immobilier » : le costume bas de gamme en tissu brillant rehaussé de « détails couture ».
Sortir mais pour faire quoi? Dehors tout ce qui l’attendait c’était la brutalité du monde étudiant, le contrôle horizontal, les conasses et cette rancoeur honteuse des recalés.
Il est entendu que tu doives payer le resto, ouvrir « grand prince » les portes, te plier en cinquante pour assurer et faire bien le petit copain.
Lorsqu’une minuscule nana marche main dans la main avec un costaud de deux fois son poids et sa taille, le truc du « vain effort » devient indéniable. Qu’une toute petite meuf puisse d’égal à égal traiter avec un colosse, accaparer sa vie manipuler ses désirs et recevoir toute sa confiance, cela devrait éveiller certains soupçons, certaines petites objections . Comment? Pour obtenir juste ça comme fille il faut être tout ça comme bonhomme? Et qu’est-ce qu’on a en échange? Est-ce que la meuf jure particulièrement allégeance? Qu’apporte-t-elle comme rétribution concrète?
Crise des valeurs ? Au milieu de cette bouillabaisse cependant, deux sentences absolument très saillantes émergent: « les femmes c’est sacré » et « le racisme c’est la pire des choses ».
Pourtant. Les femmes c’est pas sacré du tout et la xénophobie c’est pas grave c’est du bon sens.
L’anglo-saxon, le genre athlétique et libéral, peut crâner et jacasser autant qu’il veut (« moi j’sais ce que je vaux ») il sait très bien par quoi il est tenu en respect comme une bête avec la pique électrique et que s’il bouge une oreille sur ces sujets il va se faire méthodiquement agonir d’injures puis mettre à l’écart puis contraindre à présenter publiquement des excuses très limpides. Et puis surtout il ne sera plus invité aux soirées. Voilà la véritable terreur sociale unanimement partagée et qui explique toutes les reculades, toutes les lâchetés: la mise au ban de la communauté, l’interdiction de l’accès aux filles qui se rencontrent surtout par l’intermédiaire d’amis dans des fêtes. Voilà l’un des enjeux de la « fréquentabilité ». Il faut rester bien fréquentable, bien mignon.
Faut être mignon. Etre mignon c’est toujours la possibilité de placer une petite éjac faciale de temps en temps.
Et qu’y ont-ils gagnés concrètement? 5 ans, 10 ans, 20 ans après c’est le divorce systématique, l’obligation judiciaire de paiement d’une pension, la suppression des enfants, la perte de la moitié du patrimoine, le déshonneur, la solitude et éventuellement le suicide. Voilà leur lot. Eh bien il n’y a vraiment pas de quoi se pavaner.
Des cimes d’arbres verdâtres s’agitaient au loin dans le vent sur la colline d’en face et le ciel d’Europe du nord demeurait noir. Un vieux modèle de tracteur Ford rouillait sur un terrain vague. Des bovins blanchâtres se serraient les uns contre les autres dans la vallée là-bas. Qu’est-ce que je foutais ici?
Pourquoi le métier d’intellectuel est-il si développé en France?
Qu’est-ce qu’un bon clerc? Le bon clerc est un médiateur entre une réalité complexe qu’il connaît et le public qui ignore cette réalité. Ainsi il doit dire clairement quelque chose de pertinent qui aide à comprendre le monde. Il démontre sa connaissance de la réalité par son indépendance, par son style et par des faits concrets. En effet le job d’intellectuel peut devenir une rente facile, ainsi la profusion de clercs subventionnés. Or pour continuer à parler de la réalité il faut parfois prendre des risques réels face au pouvoir réel.
« Juste un autre jour à se faire chier à mourir comme d’hab, et là je fais pénitence cloîtré dans mon lab ». Le rappeur akhenaton a produits de nombreuses rimes bien amenées, beaucoup plus recherchées que la moyenne. Mais le fond idéologique était là encore désespérant : conversion, prosélytisme, haine effarante de la France, gauchisme, trouille du grondement de la rue. En fait il n’y avait aucun modèle solide pour la jeunesse à cette époque-là, aucun adulte digne de confiance, aucun type exemplaire dont on aurait pu dire « ah tiens voilà : je veux être comme lui plus tard », aucun, aucun, aucun. Après le bac quelques succès laborieux et fugaces ébauchaient en fait la tendance lourde, la ligne de fuite : on ne pouvait QUE échouer.
la mode anti fonctionnelle
pantalon serré: pas adapté au mouvement des jambes.
chemise serrée sous les bras : fait transpirer et comprime, énerve.
la mode antiesthétique
jean moulant pour les filles c’est le truc le plus affreux et antiféminin et antifonctionnel possible quand on y réfléchit.
la mode tapageuse
filles de 18 ans lâchées dans les rues en minijupe-talons-décolleté-maquillage-verni comme en Angleterre. C’est à dire qu’on ne voit que de la peau nue et des contrastes artificiels violents par-dessus. Comment ne pas immédiatement penser « des putes » soit par frustration soit par crainte que sa propre soeur/femme/copine (voire mère) fasse aussi comme ça.

Manuel à l’usage des 18-26 ans
- s’habiller
- hygiène de vie (sport, drogue, ivresse, horaires)
- se sortir des embrouilles et bastons
- se protéger des publicités
- les nouveaux cercles d’amis/relations/politique des relations
- travail pour argent de poche (CV, LM, se présenter…)
- permis de conduire
- logement (seul, colocation)
- que faire maintenant? que devenir à 25 ans? à 30 ans? à 35 ans?
- démarrer dans la vie professionnelle
- démarrer un ménage/ vie seul/ vie avec copine
- des exemples/des contre exemples
- « fonctionner »

petit format, 3 euros

Dans les salles trop éclairées il faisait froid, l’ambiance était lourde, les esprits éteints, les haleines chargées. Les filles parlaient de leurs études, de leur travail. Rien à gratter.

Prendre l’air, quel air? La nature est dégueulasse : c’est tout verdâtre- maronnasse, sombre et humide et froid et immobile et bourbeux. On appelle ça le « Yin ».

« Elle est pas bonne la soupe ? Non la soupe elle est dégueulasse ! elle est dégueulasse ! » MC Jean Gab1


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Merci d'utiliser, au minimum, un pseudo.
A défaut, je supprimerai le commentaire.
Merci à vous!