Parc
André Malraux ! A Fontaine, banlieue racailleuse de Grenoble,
le parc juste en face du Macdonald ou votre serviteur travaillait.
Ah moi
je les connais les petites
fanfares déambulatoires qui vont à la rencontre des gens,
les chapiteaux blancs kiloutou les merguez les bouteilles d’Oasis,
la sueur en pellicule mince « effet brillant » sur les
faces ravies, les intruments du monde, l’adjoint culture au
maire qu’est pote avec les « zikosses », l’aryen
complètement passionné éclairé de l’intérieur qui te parle de
la musique noire et à coté son pote « métis » qui dit
rien mais qui approuve : c’est la caution-métis, les
spectateurs venus pour pas rester seuls avec leur chat, et vas-y que
ça pioche dans les saladiers, que ça bouffe et se repaît
énormément, les vieux les gros les chômeurs tous dépareillés,
les costumes de scène « ethniques » des musiciens, le
stand max havelaar, le stand « réinformation »
passerelle pour « eh
nan mais attends mais tu crois que le onze septembre c’est vraiment
un attentat nan mais eh mais… »,
ça sent les allocations et les arnaques à l’assurance, ça fleure
le dessin au henné et les cours de massage tantrique, les ambiances
de Blanc à dread,
et les pantalons bouffants, la poussière soulevée de l’esplanade
qui stagne en crachin autour des tongs battants la mesure, la
terrible impro de Jérémy (« Jay ») sur le solo de
Steph, les vagues connaissances qui sont surnommés « Chocapic »
ou bien « Flamby » depuis la maternelle mais on ne sait
plus pourquoi, les vieux zikosses qui connaissent tout sur le matos
et qu’ont des chapeaux bohèmes qui ne leur vont pas, le mec qui te
parle de « manifeste poétique » avec en fond des
chômeurs torse sus qui bouffent des merguez et roule des roulés sur
du mobilier de jardin, y a que lui qui a compris la symbolique de son
spectacle et encore c’est pas fixé c’est « changeant »
c’est « open », et puis les poètes-philosophes qui ont
des choses à dire et puis...
Les
Amélie qui ont une pâquerette dans les cheveux et qui ne vont pas
tarder parce qu’elles ont rattrapage demain, les chantres
de la culture mandingue les cocus des grosses bites qui n’ont pas
compris leur époque, les mâles en surpoids qu’ont lâchés le
combat qui se laissent aller ignominieusement gros et la graisse est
un tue-testostérone,
« y
va y avoir ce soir une révolution très pacifique »
le mec tu comprends, a la mystique musicale... Ces blancs tout
faiblasses tout gentils et puis là bas qui point sous le tapis la
bande de racailleux, des très jeunes très vivaces, les prémisces
de remplacement brutal. Un jour peut être on réalisera que les
zoufs de province chantant la fraternitude dans les parcs XVIIème
siècle étaient en fait les derniers représentants de la dernière
once de culture de leur race. La dernière once elle n’avait même
plus de sandales, va-nu-pieds pouilleux, crasseux toujours
ingénieux, âpres à la trouvaille pour se pouillifier davantage
encore que le voisin poncho-sarouel- pashmina et gobelets en
plastique pour sangria rustique
« j’écris
je suis très interressé par les langages, la créolité des
influences, inspiré par les continents... » Jean-Jacques 53
ans
Putain
de gougnaffiers… et la sélection naturelle qui leur pendait au
cul… dans ces machins y avait quelques jolies nanas quand mêmes.
De ces titiennes qui ne sont que de passage, qui ne s’y
encroûteront pas dans ce milieu contrairement à leurs amies laides.
Sélection naturelle. Juste là par erreur, menée par leur bon cœur
fatalement vers « ce qui est de gauche » car le monde est
plein d’idées chrétiennes devenues folles (allez un coup de
pédanterie, c’est Chesterton). Il n’y a qu’un pas entre la
caucasienne humaniste et la pute à blacks.
Ces
soirs bal musettes « les amants de saint-jean » version
zouf, les girandolles les loupiottes chinoises dans les arbres, la
féerie du soir d’été c’est la fin du lycée, les filles à
seins gonflés « ah
tiens ça fait plaisir de te recroiser ici »
qu’on embrasse à pleine bouche dans un sous-bois qui chuchotent
paniquées lorsque tu déboutonnes leur futale qu’elles ont un mec
qu’elles peuvent pas qu’elles voudraient vraiment pourtant, que
tu leur fais faire des choses, que c’est pas leur genre… Rusées
flatteries des demi-vertueuses…
Et
puis le monde qui redevient laid lelendemain, un matin brumeux,
soleil qui tousse derrière les nuages bas, gris clair vénère
lumière dégueulasse, les portables sur messagerie et les trajets
vers un rendez-vous administratif, Justine part en vacances à La
Baule et tout au bout les études la carrière puis le travail puis
plus rien…les gens qui n’ont pas le temps, les fugaces connexions
humaines interférées par trois épaisseurs de fringues de marque et
de lourdeur : la « position sociale », parler de
boulot, le vide, les « p’tits plats »
l’épuisement l’endormissement, on ne sortira pas ce soir.
Plus
tard en y rentrant dans le monde du travail c’est avec stupeur que
se fera la prise de conscience des centaines d’heures que demandent
ce genre de festival bohème, le nombre de travailleurs subventionnés
que cela accapare, la thune que cela brasse, le temps, l’énergie,
les syndicats, les droits humains, la paperasse les autorisations le
préfet le Tantra les zikosses le matos le pape... on n’a pas idée.
Merci
à FM+ le vré refré
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