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mardi 18 août 2015

25.04.2010 - Les Zoufs




Parc André Malraux ! A Fontaine, banlieue racailleuse de Grenoble, le parc juste en face du Macdonald ou votre serviteur travaillait.
Ah moi je les connais les petites fanfares déambulatoires qui vont à la rencontre des gens, les chapiteaux blancs kiloutou les merguez les bouteilles d’Oasis, la sueur en pellicule mince « effet brillant » sur les faces ravies, les intruments du monde, l’adjoint culture au maire qu’est pote avec les « zikosses », l’aryen complètement passionné éclairé de l’intérieur qui te parle de la musique noire et à coté son pote « métis » qui dit rien mais qui approuve : c’est la caution-métis, les spectateurs venus pour pas rester seuls avec leur chat, et vas-y que ça pioche dans les saladiers, que ça bouffe et se repaît énormément, les vieux les gros les chômeurs tous dépareillés, les costumes de scène « ethniques » des musiciens, le stand max havelaar, le stand « réinformation » passerelle pour « eh nan mais attends mais tu crois que le onze septembre c’est vraiment un attentat nan mais eh mais… », ça sent les allocations et les arnaques à l’assurance, ça fleure le dessin au henné et les cours de massage tantrique, les ambiances de Blanc à dread, et les pantalons bouffants, la poussière soulevée de l’esplanade qui stagne en crachin autour des tongs battants la mesure, la terrible impro de Jérémy (« Jay ») sur le solo de Steph, les vagues connaissances qui sont surnommés « Chocapic » ou bien « Flamby » depuis la maternelle mais on ne sait plus pourquoi, les vieux zikosses qui connaissent tout sur le matos et qu’ont des chapeaux bohèmes qui ne leur vont pas, le mec qui te parle de « manifeste poétique » avec en fond des chômeurs torse sus qui bouffent des merguez et roule des roulés sur du mobilier de jardin, y a que lui qui a compris la symbolique de son spectacle et encore c’est pas fixé c’est « changeant » c’est « open », et puis les poètes-philosophes qui ont des choses à dire et puis...
Les Amélie qui ont une pâquerette dans les cheveux et qui ne vont pas tarder parce qu’elles ont rattrapage demain, les  chantres de la culture mandingue les cocus des grosses bites qui n’ont pas compris leur époque, les mâles en surpoids qu’ont lâchés le combat qui se laissent aller ignominieusement gros et la graisse est un tue-testostérone,
« y va y avoir ce soir une révolution très pacifique » le mec tu comprends, a la mystique musicale... Ces blancs tout faiblasses tout gentils et puis là bas qui point sous le tapis la bande de racailleux, des très jeunes très vivaces, les prémisces de remplacement brutal. Un jour peut être on réalisera que les zoufs de province chantant la fraternitude dans les parcs XVIIème siècle étaient en fait les derniers représentants de la dernière once de culture de leur race. La dernière once elle n’avait même plus de sandales,  va-nu-pieds pouilleux, crasseux toujours ingénieux, âpres à la trouvaille pour se pouillifier davantage encore que le voisin poncho-sarouel- pashmina et gobelets en plastique pour sangria rustique
« j’écris je suis très interressé par les langages, la créolité des influences, inspiré par les continents... » Jean-Jacques 53 ans
Putain de gougnaffiers… et la sélection naturelle qui leur pendait au cul… dans ces machins y avait quelques jolies nanas quand mêmes. De ces titiennes qui ne sont que de passage, qui ne s’y encroûteront pas dans ce milieu contrairement à leurs amies laides. Sélection naturelle. Juste là par erreur, menée par leur bon cœur fatalement vers « ce qui est de gauche » car le monde est plein d’idées chrétiennes devenues folles (allez un coup de pédanterie, c’est Chesterton). Il n’y a qu’un pas entre la caucasienne humaniste et la pute à blacks.
Ces soirs bal musettes « les amants de saint-jean » version zouf, les girandolles les loupiottes chinoises dans les arbres, la féerie du soir d’été c’est la fin du lycée, les filles à seins gonflés « ah tiens ça fait plaisir de te recroiser ici » qu’on embrasse à pleine bouche dans un sous-bois qui chuchotent paniquées lorsque tu déboutonnes leur futale qu’elles ont un mec qu’elles peuvent pas qu’elles voudraient vraiment pourtant, que tu leur fais faire des choses, que c’est pas leur genre… Rusées flatteries des demi-vertueuses…
Et puis le monde qui redevient laid lelendemain, un matin brumeux, soleil qui tousse derrière les nuages bas, gris clair vénère lumière dégueulasse, les portables sur messagerie et les trajets vers un rendez-vous administratif, Justine part en vacances à La Baule et tout au bout les études la carrière puis le travail puis plus rien…les gens qui n’ont pas le temps, les fugaces connexions humaines interférées par trois épaisseurs de fringues de marque et de lourdeur : la « position sociale », parler de boulot,  le vide, les « p’tits plats » l’épuisement l’endormissement, on ne sortira pas ce soir.
Plus tard en y rentrant dans le monde du travail c’est avec stupeur que se fera la prise de conscience des centaines d’heures que demandent ce genre de festival bohème, le nombre de travailleurs subventionnés que cela accapare, la thune que cela brasse, le temps, l’énergie, les syndicats, les droits humains, la paperasse les autorisations le préfet le Tantra les zikosses le matos le pape... on n’a pas idée.
Merci à FM+ le vré refré

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