sans titre #1
Le
20/04/2010
Un
centre-ville tout sombre, rues piétonnes dans le noir striés ça et
là de spots orangés… ça sent le souffre va y avoir des marraves
ce soir, des nanas y en aura pas pour tout le monde, on ne pourra pas
tous se rafraîchir, ça va hurler dans la fosse encore… La bonne
blague de la paix sociale. Viens voir ça Dominique de V. sale
enfoiré, et Dray aussi et BHL et Yannick Noah pis Marie-Georges
aussi et Anaïs, Patrice Leconte et Muriel Robin Mélenchon tout le
monde ! Ramenez vous Gérard Noiriel et Dominique Wolton
rameutez Djamel Debouze, hein Marie Drucker hein Caroline Fourest…
Ou qu’il est Abd-el-Malik ? Et le débat participatif ?
Et l’ordre juste ? Et le distributeur de capote ? Et
toutes les mains des gars du monde qui devaient se les donner ?
Ou qu’elle est la terre promise un soir de 17 Juillet ?
Venez
voir comment on vit bande de fils de putes… Venez voir c’est quoi
la vie du petit blanc celui qu’a pas la langue pendue celui que
vous saviez même pas qu’il existe à force qu’il la ferme…
Vous êtes comme ça vous, vous fonctionnez qu’au stimulus la
logique d’automate : un petit 6 volts au nerf du cul
« brouff » que vous tressaillez et là ça s’enclenche
« alors oui les banlieues alors bon l’égalité des chances
alors oui, alors bon… ». Faut qu’on vous foute un petit
stimuli peut être, un petit « brouff » qui frissonne là
soudain. Qu’on vous voit marcher droit. Enfin.
On
vous en foutra du « Paris rêvé » hein on vous en
badigeonnera vos fresques du vivre ensemble on vous en peinturlurera
vos maisons façon « expression
urbaine libre »
qu’est-ce que vous en dîtes ? On vous peindra les logements
de merde loyers payés rubis sur l’ongle au salaire de bâtard à
encaisser des hurlements à trois heures du mat’ en contrebas les
nuits d’été lorsque Paris-festif s’immisce dans
Paris-12h/jour-à –bosser. Des loyers astronomiques qui te
maintiennent bien strangulés à nœud coulant, bien gentil pas
bouger, qui calment tes ardeurs à reprendre une deuxième bière le
soir lorsque la vie commence à battre à nouveau sous le costard
elle qui s’était arrêté y a déjà quelques années, trop tard
faut rentrer demain grosse journée.
Sale
putain de dégueulasse république, sale putain d’arrogance à
s’arroger tous les mérites vous êtes là sur vos trônes à nous
chier dessus, même pas vous vous en rendez compte, tout ce qu’on a
le droit d’être c’est d’être blancs et de fermer nos gueules.
On moufte un peu ? Voilà vrombissantes toutes les avalanches
des immaculées conceptions pour nettoyer
les-heures-les-plussombreudeu… Qu’ils meurent par dizaines peut
vous chaut les Jean-Claude Irvoas, Jean-Jacques Le Chenadec, Yann L.,
Romain en 2005 celui qu’a pris un coup de hache et puis François
Cyril Stéphane et tous les autres qu’on connaîtra jamais leurs
noms parce que faut pas stigmatiser, mais putain mais c’est eux qui
les portent les stigmates ! Martyrs qui s’ignorent de vos
persécutions par omission, parce que nous sommes trop nombreux
majorité silencieuse pas encore assez en déclin pas assez rétrécis
pour votre indulgence, tous ces mecs c’est vous qui les avez tués.
Vous
roucoulez dans des cocktails qu’il est bon l’air du soir au
balcon, et Yann L. en contrebas il meurt au même moment sur le
trottoir le facho la merde le moins que rien. C’est toujours pas un
crime raciste toujours pas. Sale
gouère c’est
leurs mots exacts, ils les disent tranquillement tous les jours tout
le temps, il n’est pas possible que vous l’ignoriez, vous qui
avez vos sources.
Nous ça fait trente ans qu’on ne dit plus « nègre »
et vous le savez. Alors Fuck
off bande
de sale pharisiens, qu’on ne vienne pas vous frotter le visage avec
une éponge sale rue Béranger ne signifie pas que vous êtes tout
permis. Y a des tas de gens qui souffrent ici. Des gens qui valent
infiniment plus que les crottes de chiens errants qui engloutissent
le budget de l’éducation nationale. Parce que tout ne se vaut pas.
Parce que pour un tigre blanc y a mille tigres communs. On vous en
foutra de la diversité. Pis du respect. Pis de la tolérance tous
vos thèmes de débat-conférence parce que vous n’avez pas les
couilles d’appelez les choses par leur nom : du sale putain de
fascisme arabénoir. Une question comme ça gratos : c’est qui
qu’a le crâne rasé ? C’est qui qui parle de « frère »
pour désigner ses parents ethniques ? C’est qui qu’a le
culte de la force ? De la pureté ? Vous ne l’avez même
pas vu ça… Ca vous a pas effleuré, ça vous a pas interrogé les
sinus renifleurs de « relents fascistes » cette
inversion totale, ce contrepoids qui devient ascenseur dans les
années quatre-vingt-dix. Je vais m’arrêter là on reprendra plus
tard. Je reste dans les parages pas loin peut être derrière vous
bite à la main prêt à vous enfiler. Nous autres qui lisons Maistre
avons appris avec effroi que les innocents paient pour les coupables,
c’est la morale de l’Histoire. Mais pour vous on tachera de faire
une exception. Vous allez passer à la caisse et vous allez PAYER.
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