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mardi 18 août 2015

09.03.2010 - Digression à Edimbourg




Au hasard de la lecture aléatoire le mp3 se met à jouer ce machin de variété auquel je n’ai jamais prêté attention par le passé. C’est ce genre de moment ou l’état d’esprit se trouve être parfaitement traduit par les paroles de la chanson que l’on écoute. Ainsi c’est ce vieux machin de pop commerciale « Feel » par Robbie Williams qui constituera la bande son de la promenade qui va suivre et dont  voici la voix off.
 
Faut bien visiter. Ce serait trop grave de ne pas visiter. Pourtant cela m’a toujours dégoûté les « visites », le tourisme, les admirations de monuments momifiés cent fois et mille fois visités avant toi par des bus entiers de touristes vieux, fatigués, mal habillés, un petit peu riches. Moi je veux découvrir pas visiter.  “Come and hold my hand I wanna contact the living”. Il n’y a rien à faire je ne m’y fais pas à la petite vie tranquille de l’employé de bureau et aux chemins balisés. J’ai des choses à prouver. C’est épuisant.
La route monte en arc-de-cercle, joliment épousée par la ligne de façade des bâtiments. Celles-ci sont percées ça et là de couloirs, des sortes de coursives comme creusées dans les immeubles qui descendent en escaliers et mènent à la vallée… Cela a l’air ancien, il a du s’en passer des choses ici, dans ce pays qui ne voit jamais le soleil, région acharnée à se défendre des Anglais finalement vaincue comme toujours l’élégance par l’efficacité. Ca sent la « celtitude ». Sur les décorations des bâtiments et sur les faces des gens, un peu moins anguleuses et aryennes que celles des Anglais. Je rentre dans un couloir… Vue directe sur la vallée en bas… Parfum de vieille pierre et d’humidité comme dans une grotte. J’imagine toute la forteresse en branle bas de combat, une armée anglaise vient d’arriver dans la vallée c’est l’effervescence les gens se rassemblent dans les rues, des tribuns haranguent la foule sur des tréteaux… Ils savent qu’ils sont foutus mais vont se battre… Je reprends la route… Une jeune aryenne passe, jupe et collants noirs, un petit trou pas fait exprès dans le haut de la face intérieure de la jambe droite. Excitant dans le genre. Des jambes longues et fines même encore très haut au-dessus du genou. Je la visualise dans une soirée adolescente, l’asseoir sur un lavabo de salle de bain ses tiges serrées autour de moi et m’y vider sans ménagement. Fini ce temps là.
Traversant la rue, entrée dans une cathédrale. « Saint Gilles ». C’est tout comme chez nous mais en plus beau encore. Les voûtes les proportions les vitraux, les plaques… Une chapelle à part toute en boiseries et blasons avec des fauteuils comme à la chambre des lords… Tout ça a eu une gloire. Il y a longtemps. Des messes magnifiques ça devait être, le parterre bondé, des fidèles assis par terre, l’idée vivante de la galvaudée notion de « communauté d’émotions ». Aujourd’hui des touristes vêtus sans goût viennent pour visiter les vestiges de l’architecture catholique, religion qu’ils détestent. Il n’y a plus de ferveur il n’y a que des « je crois mais » et des « j’aime mon pays mais… » une société raisonnable qui sait assurément faire dans la demi-mesure. Mais on ne bâtit pas des nations sur de la mouligasserie demi-mesurée. « I just want to feel real love Feel the home that I live in” Que de fêtes et de drames ont du se jouer ici. On imagine bien l’église en effervescence pour une bénédiction suite à la naissance du Dauphin ou ce genre de choses. Des moments gratuits de ferveur populaire… Passe une aryenne en visite au bras de sa mère, je me sens à des kilomètres du monde, largué et nageottant en remorque comme un petit chien pour me maintenir. Le lien social qui se distend. C’était mes cours de sociologie en Terminale. Aron, Bourdieu, Boudon, « Alternatives économiques »… Toutes ces théories vaincues. Tout ce blabla. Pour rien. Ca fait 10 ans que l’ai passé le bac. Je n’ai jamais su quoi faire depuis. De vagues études. De vagues emplois au gré du vent. Pas grand-chose. La vie rangée que l’on me propose ? Je ne m’y fais pas. J’y étouffe, surchauffe, tourne à vide. “Cause I got too much life Running through my veins Going to waste » Les villes m’écoeurent et la mentalité des gens.Cette mentalité « loisirs ». Travail stupide. Etre « cool ». Cela n’est pas mon langage. Cette charte graphique d’auberge de jeunesse de brochures publicitaires pour des stages linguistiques… Cette joie de publicité. Je n’ai jamais compris ça. Comme devant moi cette affiche qui annonce le film « Alice aux pays des merveilles »… Mais mec on est en 2010 Alice au pays des merveilles est diplômée de l’EFAP roule en Mini Cooper et se fait enculer par des Noirs. Alice au pays des bites noires merveilleuses tu comprends ? Y a plus d’Alice plus d’innocence c’est tout chacalisé ratalisé débroussaillé jusqu’au dernier buisson bien portant. Les gamins on leur raconte plus de contes on leur raconte l’histoire de Titi et Toto couple homo qui adopte un enfant. Y a plus de mythes. Le mythe de la virginité, de l’innocence des jeunes femmes y a plus. Même au plus loin des brouneux tout au nord en Suède là haut elles se font cochonner. Elles sont demandeuses en plus, de vraies trainées. Plus elles sont d’une ethnie rare précieuse et enviable et plus elles accueillent les bites étrangères femmes pompes aspirantes de la merde de ce monde. Plus c’est cacateux plus elles accueillent. Que ça fasse contraste avec leur pureté. Le monde de demain c’est 50% pour la crème et 50% pour la merde. Obama. Il faut que tout soit équitable, « ordre juste ». Sûr que dans 7 milliards d’habitants y a suffisamment de suédoises pour tout le monde, que chacun aura sa part. D’ailleurs c’est bien expliqué dans « blacks on blondes ».
En remontant la grande rue vers le château ça voyage la pensée comme souvent vers des scènes de cul. Je repense à Sylvana. Que ne me faudrait-il pas là maintenant une Sylvana chez qui aller, assis auprès d’elle révisant ses cours de droit maintenant le livre ouvert à la bonne page d’une main et faisant machinalement de l’autre main une chose que l’élégance interdit de mentionner clairement, concentrée sur ses études. « Not now wait a moment » qu’elle répond à mon énervement progressif délicieuse rage en suspens de la défoncer… Je croyais que j’aurais 22 ans pour toute la vie. J’avais une amie. Se faire une vraie amie c’est si difficile et rare.  Alors que la perdre c’est si évident. L’horrible solitude qui rend encore plus seul c’est si évident, et le diable de sourire quelque part dans le noir…
Ce château c’est un vrai fort moyenâgeux. Murs de quatre mètres d’épaisseur  créneaux et douves. Le tout sur un piton rocheux qui tombe à pic dans la vallée. Québec est un peu comme ça je crois mais y a un fleuve à côté. Je passe en revue des sortes de stèles avec des croix celtiques, des têtes de cerfs et d’éléphants sculptés dans la roche et des phrases gravées dans une langue incompréhensible. Passent des classes d’enfants. L’école doit leur payer une sortie. Pas trop de petit Noirs dans cette équipée là. Mais faut pas se réjouir. Ce n’est que partie remise. Ils grandiront avec des Noirs quoi qu’il arrive se feront enculer et boufferont de la merde humanitaire et métissée quoi qu’il arrive. Et ils en redemanderont. Je n’accepte pas que les Caucasiens n’aient pas une conscience ethnique et une force commune exclusive et égoïste des autres peuples. Je n’accepte pas de voir les Blancs faibles qu’ils soient rabaissés. Je devrais m’en foutre. Je devrais considérer que cela ne me regarde pas.  Des ouvriers aménagent un truc sous le béton. Ce sont des aryens à crâne ras comme il y en a beaucoup au Royaume-Uni. Seuls leurs traits de visage les différencient. Les anglais ça fait surtout de belles femmes. Pas toujours distinguées ou vertueuses encore moins romantiques mais qui présentent très bien. D’ailleurs c’est bien cela qui prime à tous les coups. On a beau dire, le physique, l’apparence, sont les premiers critères pour le choix d’un conjoint quoi qu’il arrive. Hors de la beauté physique point de désir pour l’autre. Finesse des traits, symétrie, harmonie ce nazisme est en nous dés l’âge des boums. La récompense va toute à l’inné. Dés la naissance tout est joué de ce côté là. Je suis né il y a 27 ans. Je me sens si seul. « Not sure I understand This role I've been given ». Il fait un de ces temps de merde ici...
Une jeune aryenne croise mes pas sur le trottoir, je me force à regarder ailleurs. Je voudrais tellement être très beau ce serait si simple alors. A me voir elles voudraient me connaître. Je sentirais que j’existe. Que je suis forcément singulier, intrigant. « You’re very attractive » qu’elle me disait Sylvana quand je lui demandais ce qu’elle me trouvait. On sait qu’une femme vous aime lorsqu’elle vous regarde alors que vous regardez ailleurs. La bien gentille jolie douce et soumise nana qu’elle était, un vrai trésor. Perdu vite, trop vite. Trop peu de Sylvana dans ma vie solitaire. Je rentre dans une de ces coursives sombres histoire de voir… Le tunnel ressort dans un petit cloître ancien. C’est une faculté en fait c’est écrit. Y a personne. Là haut la pluie commence à tomber, un petit crachin. Des lumières aux fenêtres. Ordre et propreté. Un panneau indique « Students are studying be quiet ». Fuckers are fucking oui. Me viennent des images de baise adolescente dans des chambres d’étudiant comme dans Will Hunting quand on a l’âge ou l’amour c’est gratuit ou ce n’est pas encore trop une question de classe sociale… Des Sylvana, des Abygail des Carolina... Je me suis toujours bien entendu avec les étrangères parce que j’avais l’excuse de ne pas pouvoir trop leur parler. Aujourd’hui Sylvana elle est conseillère juridique chez Citigroup et gagne 5000 euros net comme « junior ». On est toujours rattrapés par le payant. C’est pour cela qu’on court tellement après l’argent, pour pouvoir être celui qui peut payer le plus et à ce jeu la l’argent il n’y en a jamais assez. C’est fini la légèreté. Comme horizon y a plus que des bureaux imbéciles des petits travaux imbéciles environnés d’adaptés imbéciles. Des non-rebelles, des gens qui n’ont rien à dire. 2 ans que je l’expérimente et le vérifie chaque jour . Chaque jour. Ce mode de vie qu’on le désire ou qu’on le rejette on nous y fait rentrer avec un bâton et un entonnoir. On vous pousse dans l’entonnoir. Et l’on y est parfaitement avalé digéré et chié.
Travailler fermer sa gueule ignorer le monde ignorer les gens. Argent, indépendance, liberté. Travailler c’est être indépendant dit mon père. Il me semble que c’est être esclave. S’arrêter de travailler c’est pire c’est le cachot, le mitard. Le champ de canne à sucre ou le mitard voilà le choix. Nous avons la « liberté » de faire ce choix. La plupart des Blancs vivent comme des esclaves c’est évident. Ils habitent dans des endroits très laids ou il ne fait jamais beau, ils s’ennuient terriblement n’ont rien à se dire, ne se rencontrent pas. Ils ne s’aiment pas comme Blancs, comme groupe. Leurs parents divorcent. Ils en gardent un profond malaise, une sournoise menace « sois bien prévenu » pour leur vie d’adulte à venir. A ce titre l’émission « Pascal le grand frère » constituait je trouve une authentique démarche saine et altruiste promouvant l’entraide entre frères de race et de cœur. C’était très émouvant ce truc, et courageux. On y voyait que les Blancs n’ont pas assez d’argent pourtant quand on est Blanc on est riche et privilégié à ce qu’il paraît. Qu’ils n’ont pas assez d’oncles et de tantes de frères et sœurs, de famille unie qui s’aime et se groupe pour affronter les tumultes de la vie. Qu’ils sont seuls et vulnérables à la merci de ce qui vient de l’extérieur. Qu’ils n’ont ni religion ni patrie ni enracinement d’aucune sorte qu’ils ne savent pas qui ils sont. Et c’est la vérité. Une pointe de lance trempée dans l’acide me trifouille la bouche. J’ai un gros aphte sous la langue à gauche, un bien gros et nervuré c’est très désagréable. Depuis un an j’en ai presque toute le temps. Sans trop de raison. Faut croire qu’on déchoit c’est tout. J’ai en frayeur cette sorte d’adage que disait souvent ma grand-mère. Le tenant elle même de sa mère normande, ce qui nous ramène au dix-neuvième siècle : « on progresse jusqu’à 25 ans après ce n’est que déclin ». J’ai eu 25 ans dans un avion en 2007. J’avais fait exprès de booker le vol ce jour là pour ne pas avoir à fêter l’évènement.  Je dois être indécrottablement anxieux et sensible. Je n’arrive pas à souffrir convenablement. Souffrir me fait souffrir. Passé un certain âge on pue plus vite de la gueule il faut se méfier. Le stress fait puer. On est tout le temps stressé. Le visage crispé à lire un écran blanc d’ordinateur  et la crispation reste, se fige sur la face. Cinq années d’études pour en arriver là.
Tous ces gens qui bossent dans des bureaux, dés 25 ans ils prennent déjà du bide et des excédents infâmes, leur flétrissement est évident. La tronche ravagée par le rasage quotidien, par l’exposition zéro au soleil et l’absence d’effort physique, par les bouffes grasses et chaudes trois fois par jour qui calment l’anxiété de la pression du travail. Circuit bien rodé, tout se tient. « A partir de trente ans c’est un kilo par an » disait une sorte de manager expatrié à Hongkong, un obèse qui ressemblait à Louis XVI.  Quelle évasion dans le monde du travail ? « Boire un verre entre collègues » ? D’accord essayons. Un bar. Population : 30 mecs et 5 filles dont 3 en couple, une affreuse hystérique et une « normale » aussitôt accaparée par 15 caqueteurs atroces rivalisant chacun de coolitude hostile dans l’espoir de la « niquer ». Bienvenue dans le monde réel. J’ai un goût de sang dans la bouche. Je crache c’est rose, il y a du sang en effet. Faudrait que je fasse des analyses. Sûrement qu’ils me diront comme d’habitude « Globules rouges trop petits, trop timides ». Thalassémie mineure, la tare du bassin méditerranéen. C’est ça qui donne le teint terne, indéfini. Cela rajoute à mon côté « indéfini ». En fait ça reflète. C’est morpho psychologique. Que de flaques d’eau par terre. Paire de Dior 2008 trempées et plus de chaussettes. Tout à l’heure je prendrai un bateau qui me ramènera en Belgique et cette stupide excursion solitaire sera finie. Je retrouverai mon travail et les affreuses ambiances.
Une semaine plus tôt notre manager nous faisait lors du « morning meeting » un discours exceptionnel sur les Noirs qui sont formidables et sur Mandela et comment il faut qu’on s’inspire de Mandela pour comme lui obtenir ce que l’on veut vraiment dans la vie. Il venait de voir le film « Invictus ». Pour couronner le tout ce type est un hollandais blanc qui a grandi en Afrique du sud, parents militants anti-apartheid. Il n’a pas précisé pourquoi il avait émigré en Belgique après l’apartheid cependant. Les fascistes de notre époque sont d’un antiracisme forcené, le plus borné stupide et doctrinal antiracisme qui soit, on ne peut pas lutter. Ils sont méchants mais ils sont « pour le bien », ils y croient sincèrement. J’ai du me mettre en arrêt maladie pour venir prendre l’air en Ecosse. Ils m’auraient refusés les jours offs. Faudra bien que je me barre de ce travail qui est devenu un enfer. D’une façon ou d’une autre. Je sens le lien social se défaire, s’en aller sans moi. Je n’en peux plus. « I don't want to die But I ain't keen on living either ” Il y a quelque chose en moi qui cherche son débouché et qui ne le trouve pas et qui me pousse et qui m’épuise et je ne trouve pas et je suis désespéré. Peu à peu je ralentis comme un traînard à la retraite de Russie. Furieux à l’intérieur, épuisé à l’extérieur. Marie-Marthe une récente fille de passage, jolie aryenne flamande s’est mise à pleurer la fois ou je lui ai dit ma vérité. La pression des non-Blancs en France, leurs émeutes leur racisme impuni, la naïveté des gens, ce monde que je hais… Elle ne me croyait pas « comme ça », elle s’est tournée vers moi sur le canapé, a éteint la télé, ça faisait tout silence d’un coup dans son petit foyer. Elle a pleuré, elle m’a dit avec son accent « j’ai peur que tu vas quitter le monde que tu vas quitter le monde que tu vas te suicider. Mon petit frère il parle comme toi il dit que personne ne peut le comprendre que quand il se réveille au matin il aime pas être encore en vie ». Elle était gentille mais je ne pouvais pas me laisser totalement consoler par elle, m’y abandonner. Elle m’aurait vu sensible, à nu, le masque tombé. A chaque fois avec les filles je me force à être dur, à leur parler mal, à leur dire merde. Elles ne savent pas comme ça me fend le cœur de devoir faire ça. Mais moi je sais comme elles me jugeraient si j’étais gentil, si je me laissais aller. « Before I fall in love I'm preparing to leave her » J’aimerais tellement être gentil avec une fille qui en vaut la peine et qui aime ça.
Mais que ce soit Marie-Marthe ou une autre, les femmes sont pour moi ces mères qui adoptent et ces mères qui rejettent. Cette morale sans pitié. La Nature. Exactement la Nature. C’est à dire à la fois indispensables, belles,  et sans pitié. Pour elles seul e compte la loi du plus fort. On se bat pour elles, et elles se jouent de nous. A une époque à Paris je connaissais un certain journaliste scientifique fort intéressant. Il m’avait parlé d’une théorie sur l’origine de la vie à laquelle j’ai souvent repensé depuis. « Au départ si l’on peut dire, les bactéries n’étaient que femelles et elles se reproduisaient seules, sans intervention externe. Puis il semble que des bactéries aient crée l’élément masculin et l’aient poussé à l’extérieur, car elles avaient de cette complémentarité un bénéfice plus grand à tirer que dans l’autoreproduction pure ».
Je descends les escaliers d’un de ces couloirs qui percent les pâtés de maison. C’est tout impeccable ces petites ruelles. Peut être grâce aux multiples menaces de poursuite affichées partout si l’on fait ceci si l’on fait cela si l’on joue au ballon crache, insulte, quoi que ce soit… C’est comme ça que le UK triomphe de toutes les épreuves depuis mille ans. La position insulaire stratégique certes mais aussi et surtout l’entretien par le plus impitoyable libéralisme d’une très grande virilité d’une part et d’une très grande sévérité d’autre part. Tous les pays hors Commonwealth ont soit l’un soit l’autre c’est ça qui les abîme… Je me dirige vers la gare pour demander les horaires Edimbourg-Rosyth. Quelle plaie que cette vie de lambda « Blanc » indéfini chez les Blancs. Vraiment je n’y ai que des motifs de récrimination. Immigration toujours plus arrogante que l’on voit chaque jour énorme, monochrome, haineuse… Argent qui ne rentre pas assez vite, qu’il faut gagner pour acheter une maison et s’alléger des soucis d’argent mais qui en fait les augmente… Relations sociales de plus en plus difficiles à nouer chacun étant cloisonnés dans son couloir et marchant pour soi, et le temps qui passe… le vieillissement l’enlaidissement et la frustration qui rendent moins possible encore les relations, puis la détresse de tout cela, le désespoir silencieux et régulier, l’enfoncement, le cœur qui n’y est plus l’abrutissement… Et personne, personne à qui parler. Enfin, à qui parler vraiment. Ou est la vie ? Je me le demande chaque matin. Je voudrais penser à autre chose. Mais c’est ça qui est ma réalité et mon quotidien. Je voudrais aller au garage et qu’on me répare. Que ça s’apaise le magma à l’intérieur, que je me tienne droit, que je souris, que j’ai la pêche que j’ai confiance que j’ai une direction que j’ai des gens que j’aime et qui m’aiment qu’on ait besoin les uns des autres comme des sortes de mormons ascétiques. Se concentrer sur l’essentiel.  Car dans le mode de vie « loisirs » le manque d’exultation se boursoufle dans l’esprit à la façon d’une poche de pus. C’est certainement nocif pour la santé les rages rentrées comme des ongles incarnés dirigés tout en dedans. Sensible et stressé c’est tout ce qu’il ne faut pas alors.
There's a hole in my soul You can see it in my face It's a real big place”. La moindre émotion se voit sur ma gueule je ne sais pas tricher, masquer. Je n’encaisse pas la déception ça me chamboule ça balaie d’une déferlante la patiente petite chose de construction que j’avais faite. A chaque fois qu’il y a une rupture, une cassure et qu’il faut repartir de zéro c’est une douleur tellement atroce tellement profonde que je n’ai pas de mots. Y a tout qui s’agite au fond toutes les émotions comme des nuages pourvus de bras qui hurlent en même temps, qui maudissent qui réclament qui cognent aux parois. Mais comment les gens vivent je ne comprends pas. Ils bouffent ils travaillent ils prennent des vacances. Leurs souvenirs s’effacent, ils vieillissent. A dix ans d’écart c’est le même tic-tac régulier. Ils ne pensent pas leur vie vraiment. Ils disent qu’ils la pensent mais c’est faux. Ils n’écrivent rien ils ne cherchent rien ils ne s’intéressent à rien. Ils bouffent ils baisent ils boivent ils essaient d’oublier le tragique des choses de toutes les façons possibles  par toutes les fonctions corporelles qui existent. Et c’est tout. Ils sont nombreux, bruyants ils sont affreux. Je ne comprends pas leur fonctionnement. Le dernier soir ou je l’ai vue chez elle je lui ai dit à Marie-Marthe « Mais comment tu vis ? C’est quoi ta vie en fait ? Qu’est-ce que tu y fais ? ». Semblable à tant d’autres, son shopping, ses séries télé, son salaire minable et ses dépenses inconsidérées, son absence de sens de la famille toutes ces choses m’étaient revenues d’un coup. Mais je sais ce qui les sauve ces gens là : leur disponibilité leur légèreté malgré tout, cette capacité à aller vers les autres, à nouer des relations. Cela fait beaucoup de bien. Dans « Into the wild » Alexander fait tout un périple en solitaire pour finalement tout à la fin tomber sur la définition du bonheur selon Tolstoï, une profession de foi qui finit par « le bonheur ne vaut que s’il est partagé ».
I just want to feel real love
Feel the home that I live in
I got too much love
Running through my veins
To go to waste

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