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mardi 18 août 2015

18.03.2010 - Journée de travail 1.1 – Boukrah – Morning meeting




J’ai compté. C’est la quatre cent soixante septième fois que je me réveille le matin pour aller voir leurs gueules. 
Cela pèse sur le moral à la longue. Leurs tronches surtout pèsent. L’affreuse anthropométrie de leurs faces grises, pochées, tombantes, déplumées. Leurs tronches comme des avatars de forum internet, saturées de jaunisse sous les néons du matin levé du pied gauche. Aahrk. Leur café, leur sale café du matin on dirait que ça leur colore la face que ça déteint sur leurs ganaches cette crasse amertume torréfiée. Et toute leur bouffe aussi. Croissants au beurre et pâtisseries. Ils ne font que bouffer et quand ils ont faim vers 11h30 ils ont la présence d’esprit de le faire savoir « ‘tain j’ai faim j’ai la DALLE ! » ça les énerve d’avoir faim ils veulent que tout le monde expie pour eux, ils trouvent que c’est tout à fait normal de gueuler ainsi. Ont-ils déjà eu réellement faim dans leur vie ? Par exemple se sont-ils déjà perdus en montagne dans le brouillard un dimanche soir, ont-ils jamais su ce que peut vouloir dire « j’ai faim ». Ces sales gros tas de merde gavés de merde, ils en tètent de la merde à tous les biberons, par toutes les fonctions corporelles, ils écoutent de la musique de merde, ont des discussions de merde, des relations amoureuses de merde, un job de merde. Et ils exultent « encore ! encore ! » ce sont des bébés, leur parcours est fléché, automatique depuis la maternelle, bloqués qu’ils sont au « stade anal » arrêtés au frein à main, ils ont trouvés leur place dans le monde. Ils y sont bien. Putain pas moi.
Pour éclairer ces journées il ferait bon être environné de filles jolies et féminines comme avant d’entrer dans cette boite mais il y a comme un retour de la morale, une dialectique de l’histoire : ce job étant un truc particulièrement masculin et dégueulasse, les rares filles qui y participent sont forcément cohérentes avec ce modèle. Cohérence jusque dans le physique.
La plus dégueulasse de toute c’est Aurélia Boukrah. Cette meuf est un stéréotype de tout ce qui peut se faire de plus répugnant dans les magazines féminins, un ramassis de clichés misogynes personnifié. Hystérique et grosse biznesswoman qui voudrait ressembler à Demi Moore dans Harcèlement mais qui ne ressemble à rien et que personne ne veut harceler. Métisse comme presque tout le monde de nos jours, elle croit être doublement exceptionnelle mais elle est surtout doublement ordinaire, composée des deux pans les plus merdiques de chacune de ses deux cultures d’origine. Veulerie occidentale et vulgarité orientale.
Physiquement c’est une horreur. Rendue d’autant plus horrible qu’elle est très extravertie, agitée, bruyante, inratable, c’est simple on ne voit qu’elle. Les cheveux effroyablement gras et plats sauf les jours de shampoing et encore les matinées, ce front petit, étroit, bas, typique des zalgériens, lorsque les cheveux ne se contentent pas de couvrir le crâne mais viennent à descendre bas sur le front, laissant une bande imberbe de parfois quelques centimètres seulement au-dessus des sourcils. Je ne sais plus quel antique proverbe normand je crois, conseille de se méfier des gens qui sont bas du front.  Ses yeux noirs aux paupières tombantes version « clown triste » aux cils cartonnés de maquillage en pente descendante vers l’extérieur du visage, en déclin. Pour moi l’emblème de cette boîte car Boukrah est « le jeune espoir » de la maison, c’est ce déclin dés le départ, cet enracinement à la base, du merdique. Les pommettes. Basses, avachies, fatiguées. La peau. Bronzée, sombre, trop sombre et qu’elle s’acharne à grand coup de fond de teint à faire tirer encore plus sur le « bronzé » plutôt que sur le « clair ». Une femme qui n’a pas compris que la féminité c’est la clarté et pas le « bronzé » c’est qu’elle a un système de valeurs détraqué. La bouche. Qu’elle a jolie c’est inattendu. Mais surgie au milieu d’une présentation très bâclée ça fait grosse pute et c’est tout. A la rigueur et pour paraphraser Booba, « ouvre la bouche, pose ton front sur mes abdominaux ». Et me regarde pas. Pour le reste elle est poilue, grosse, désespérante, elle pourrait faire un effort quand même. Vraiment l’exact profil du brachycéphale de type ''courtaud'', réputé rétif au progrès et arriéré, laborieux cafouilleux merdouillard à-peu-préiste. C’est dans la classification d’Aristote je crois.
Ses gestes sont brutaux, ses intonations, son vocabulaire, ses centres d’intérêt sont des caricatures d’inélégance sorties tout droit d’un bouquin de Houellebecq. « Aloooors Macateer c’est vrai t’as monté Kathleen ? ‘Tain hier soir il était chaud le Macateer il était CHAUD ! Hein ? (tapage de main, le « check ») Même moi j’avoue là le petit flamand le petit Alex là hein ? hein ? y m’a bien chauffé à un moment mais bon je l’ai pas baisé… Ouais ça dépend avec mes potes chépa… Bon j’ai déjà baisé des potes à moi tu vois j’étais bourrée voilà mais bon… ». Textuel. 8h30 du matin. 60 décibels bien comptés dans une salle de réunion.
Personne ne l’y pousse mais elle se rend coupable de toutes les outrances, saisit systématiquement toutes les occasions de vulgarité, se roulant dans la plus indiscutable laideur d’esprit, toujours la première sur les ragots, la première sur les descriptions scabreuses gueulées par-dessus la table à un collège assis 2 bureaux plus loin, la première sur les achats groupés de shit… Quand une employée fournit du shit à son manager et en parle au bureau à la cantonade, lorsque c’est quelque chose qui estnormal que veux-tu faire, que peux-tu faire ? That’s what I’m talkin’ about.
Elle est grosse. C’est la plus grosse de l’équipe et c’est celle qui bouffe le plus. Assis à côté d’elle au morning meeting une odeur acide monte à mes narines que se passe-t-il ? Rapide analyse de l’environnement, coups d’œil en haut à droite à gauche… en bas… J’ai trouvé. Boukrah vient de se déchausser du pied droit, laissant brinquebaler la chaussure au bout et révélant le talon à l’air libre. Elle pue cette meuf c’est effroyable. C’est une vénère, une qui-parle-fort qui s’agite beaucoup, qui est jamais fatiguée, qui a la peau grasse exsudant par tous les pores pas bouchés de crasse de son corps une sueur en forme de révolte contre le traitement que son esprit déglingué lui fait subir. Elle pue la transpi, elle pue de la gueule, elle pue des pieds. C’est parce qu’elle se dépense beaucoup, c’est sa nature hystérique qui l’y pousse, son besoin d’être regardé, d’être en contrôle des évènements. Il lui faut connaître tous le monde, connaître tous les ragots, les « gossips », faire toutes les soirées, baiser avec tous les types. Mais comment ils peuvent? Elle est affreusement vieillie. 24 ans elle en paraît 30. Pour tenir le coup elle bouffe, bon sang qu’est ce qu’elle bouffe c’est affreux. Des fois elle fait des crises d’hystéries. Elle se met à pleurer que personne lui répond qu’elle est la seule à mettre de l’ambiance, à tirer l’équipe en avant. Moi je ne l’aime pas alors des fois je la fais un peu chier. Récemment elle se plaignait de filer trop souvent ses bas. Ses bas qui contiennent ses affreuses jambes courtes et épaisses de vrais jambons, tout l’inverse de la grâce. Son acharnement incompréhensible à se mettre en jupe tous les jours… Je lui ai dit que ses bas s’abîment «parce que leurs fibres délicates sont soumis chez toi à une rude extension tu comprends». Elle s’est mise à beugler que ça se fait pas que gnagnagna.
Les filles méchantes j’aime bien les faire pleurer. Dans une soirée après le taf j’engage la conversation avec une caucasienne que j’ai identifié « conasse ». D’abord poli, j’accroche son attention puis lui explique très posément qu’elle se la joue Carrie Bradshaw mais que nous savons tous deux et sans témoin que son quotidien est une lamentable répétition de matins à regarder dans la glace de la salle de bains ses rides au coin des yeux se faire plus profondes, à s’habiller en pleurnichant, à dîner d’un yaourt zéro pour cent et d’une feuille de salade, qu’elle gagne pas assez, appartement trop petit et rêves trop grands, à fréquenter ce bar dans l’espoir de se faire tringler par le prince charmant tâchant de le rendre amoureux en appliquant les « 20 trucs pour le rendre accroc » du magazine 20 ans de novembre 2008 comme par exemple « massez lui les bourses et contractez les muscles du vagin en contact avec la racine de son sexe au moment ou vous sentez qu’il va jouir » mais que ça n’a pas marché, qu’elle est sale et souillée en vain, périmée, qu’à son âge faut arrêter de faire la fête, de boire et fumer. Elle est partie aux toilettes avec une copine à elle, a chialé, a ameuté tout le monde. Le lendemain j’étais Darbois le salaud de la boîte. C’était définitif.
Boukrah elle ne comprend pas que je sois méchant avec elle. Boukrah pense que je suis son pote parce que je suis « métis » comme elle. Elle aime bien me le répéter. Elle aime bien notre équipe parce qu’elle aime que tout le monde soit « métissé ». Fawzi, Bledah, Macateer, Stijn, moi. Elle trouve ça bien « chépa tout le monde est différent ». Et nous allons nous enrichir mutuellement c’est certain, de nos double différences respectives, on va s’en foutre une bonne lampée d’enrichissement, toi le métis sino-malgache viens donc goûter de ma tétine chui latino-malais. Tu as du abyssino-persan ? J’achète ! Viens t’en par là magnifique apport du bout du monde attends je m’allonge sur la table fous toi par-dessus en soixante-neuf qu’on se tête chacun la moelle enrichie qu’on se connecte en double prise, allez sur-métissons nous ! Tu me donnes un peu de cithare des Indes je te donne un peu de noria du désert ça va ? Slurp-gloup-goimfr, je sens que ça vient je m’enrichis à ton contact dis donc mon salaud t’as une cyprine sacrément poivrée, on la porte comme ça chez vous ? Ah bon chavais pas… Mais je découvre hein je suis ravi ! J’apprends ! Mgnarm ça me coule dans les narines que c’est bon le vivre-ensemble tu m’enrichis sacrément…
Foutaises que tout cela on s’est jamais enrichis le moins du monde de nos différences. On n’a jamais parlé de nos cultures de tout ça. Pour une raison simple : personne n’écoute l’autre ni ne s’y intéresse. Et puis…on est standardisés, on est les mêmes, rigoureusement. Je te parle de Réunionnais qui ne savent pas que leur île est voisine de l’île Maurice, de Juifs à qui moi le goy j’ai du apprendre les 5 niveaux de Tsédaka, et limite les règles de la cacherout, je te parle de Muslims «never eat ham » mais qui passent leur temps en commentaires insultants sur les meufs bonnes, je te parle d’autoproclamés révolutionnaires qui te demandent qui est Bakounine. Je te parle…de tous ces gens qui ne sont pas différents en fait. Qui vivent de la même façon autour de trois piliers : argent, tentatives de baise, alcool. Cela leur prend l’entièreté de leur emploi du temps sur une journée, une semaine, une année, peut être une vie. Et ils ne cherchent pas à vivre autrement. Mais moi si. Cela dit grande gueule je ne l’ouvrirais pas autant si j’y trouvais mon compte. Je suis un lâche moi aussi c’est indiscutable. Un peu plus d’argent un peu plus de filles à mon bras un peu moins d’heures de bureau et je fermerais ma gueule et je trouverais tout ce cirque moins insupportable. J’en croquerai aussi et je trouverai ça bon. Mais quand même mince. Je ne comprends pas les gens qui ne recherchent pas qui ne s’intéressent pas… Les gens qui ne cherchent pas à se cultiver, à apprendre sur un sujet qui n’a rien à voir avec leur classe sociale et mode de vie… Les gens qui ouvrent la page d’accueil de Wikipédia et qui n’ont pas envie de se laisser emporter par la lecture de Achot 1er, le clair-obscur chez Caravage, Dumézil, le « dandysme dans le milieu du Jazz des années 30 à la Nouvelle Orléans »… Je ne comprends pas comment l’on peut ne pas chercher à comprendre le monde, comment l’on peut hausser les épaules… Peut être que c’est moi qui ai un problème.
En attendant soyons concret car c’est l’heure du morning meeting tu vois, le morrhningue mitingue le mort ningue meeting le MORNING MEETING le morning-meeting jusqu’à ce que mort s’ensuive jusqu’à ce que ce mot le premier de la journée t’écorche la bouche qu’il en pousse des pustules et des bubons en anglais de morning meeting de fierté de trous du cul dans leur vingtaine ravis de jouer aux professionnels ravis d’en être d’en croquer d’en faire partie, de toucher vaguement à des chiffres en monnaie étrangère et de se croire à Wall Street. Pourtant tous sans exception ont grandis élevés au Blédina idéologique des lycées et universités de gauche pléonasme, nous parlons de collègues  et c’est une anecdote véridique qui ont une affiche de la déclaration des droits de l’homme sur fond de drapeau rastafari accrochés dans leur toilettes chez eux. Nous parlons de Boukrah de Bledah et de Fawzi, nous parlons du vivre ensemble et des blacks-blanc-beurs, des promesses trahies d’un monde qui devait « grandir en humanité », nous parlons des ados battant la mesure de Tryo et Zebda dix ans plus tard s’exclamant « moi je rapporte plus que lui à la société c’est moi qui paie son salaire alors qu’il ferme sa gueule » nous parlons d’une génération antifasciste devenue kapo de camp de concentration, zélée armée de réserve rompue au flicage mutuel une fois passée leur période d’essai « faut que tes mailshots y soient pros tu vois… pour l’image de la boîte…… ché pas faut être corporate nan ? tu crois pas ? ». Et si on suce vraiment bien on est promus.
« ... leur fromage, leur magnifique aubaine. Ils sont prêts à sacrifier la France et le monde pour conserver leur Situâââtion ! Situââââtion ! Déesse des Français...." Louis-Ferdinand Céline, lettre à Charles Deshayes.
On est des biznessmène des top-consultants tu vois. J’ai envie d’en choper un au hasard et de le défoncer.  Avec des crochets droits-gauche alternatifs bien larges, qui brassent bien du vent avant de rencontrer la tronche.  Je suis le haut-le-cœur de fureur ravalée de Jack. Envie de faire avouer leur lâcheté à ces chiens là, les coupables les lambdas prêtres conjurés, de leur faire honte de brandir à leur face de traîtres leurs promesses retournées, de leur faire avouer qu’ils aiment l’argent, qu’ils l’aiment pour l’argent pas pour « faire des trucs » comme ils disent, qu’ils veulent monter en grade au cirage de pompes, qu’ils veulent écraser les faibles et que pour eux, dans leur construction mentale c’est normal, j’ai envie qu’ils avouent qu’ils sont méchants.
On travaille pour quoi ? Moi je vais vous le dire pourquoi je travaille. Eh bien je ne sais pas. Voilà JE NE SAIS PAS ça ne m’apporte que des emmerdements et des colères. Je fais ce travail pour une seule raison : quitte à ne pas savoir quoi foutre autant gagner de l’argent et autant en gagner le plus possible. Voilà la morale du fond du fond du problème. Quelque part je me dis que je vais bien rencontrer un jour une nana qui en vaut la peine et que ce sera mieux à ce moment là d’avoir de la thune. Quand il s’agit de construire on en a jamais trop de la thune. Mais c’est ridicule. Je suis pas fait pour vivre avec une nana. Si je l’étais j’aurais déjà eu des relations excédant une année. Alors je mets de la thune à gauche, mange trois fois rien et fais des achats de temps en temps. Pénurie de spirituel ? Rabattage sur le matériel. Evaluation chiffrée, critères objectifs, déformation professionnelle mais cohérence totale avec mon époque.
Qu’est-ce que je vaux ? Qu’est-ce que mon travail m’a permis de convertir en données chiffrées, objectives ? Inventaire à la Beigbeder qui lui-même tenait le procédé de Ellis. Ainsi, en arrondissant à la décimale près :
- 3 costumes Emporio Armani à 800 euros pièces retaillés « slim », et un H&M à 100 euros
- Une paire de Santoni à 470 euros et une paire de Jean-Baptiste Rautureau à 390 euros
- 10 chemises de toutes les couleurs Alain Figaret « slim fit » à col montant, 90 euros pièces. Autant de cravates assorties et 5 cravates noires étroites « façon » Hédi Slimane
- Un appareil photo Canon 5D et trois focales fixes. 3700 euros
- Un dressing « casual » mais pas « smart casual » Ralph Lauren et Fred Perry et 3 paires de baskets Dior Homme. 3140 euros
- Un appartement de 70 m2 à 5 minutes du bâtiment de la commission européenne avec terrasse plein sud, mur en verre dans la salle de bain et une pièce en plus dans l’immeuble qui fait chambre d’amis. Mais je suis locataire ça ne compte pas.
-  Un frigo Whirlpool « 20 RID4 EXPRESSO » avec machine à café intégrée. Toujours vide. 2700 euros.
- 3 comptes en banque dont deux sont créditeurs d’un sou symbolique, dans 3 pays différents
Je me crois mieux que les autres. Beigbeder de deuxième division. Copie d’une copie. Sentiment d’avoir des choses à prouver. Course folle sur les rails derrière le dernier wagon du train qui démarre. Vouloir se raccrocher.
J’ai le cœur endurci comme une pierre à cause de celles qui ont joué avec dans le passé, et à cause des autres, celles qui m’ont fait comprendre qu’on pouvait plus ou moins les acheter si on était riche. Putain j’ai envie d’apprendre la guitare et de chanter « c’est une maison bleue » sur une plage d’Australie, soleil couchant sur mon van Volkswagen d’où dépasserait une longboard fleur-de-lysée. Mais pour l’instant je me fais chier à cent sous de l’heure dans un morning meeting avec à droite Boukrah qui candave les poubelles d’Alger la blanche soit disant, je t’en foutrais du surnom abusif, et en face de moi Fawzi Luddendorff au cou de poulet qu’on aimerait tordre « couic » que ça ferait, et on y collerait un autocollant « Label Rouge – élevé à la carotte et au bâton ». J’ai envie de me lever et de dire très calmement « bah vous savez quoi bah allez vous faire enculer » et de partir mais je ne le fais pas. Je ferme ma gueule et j’écoute le manager nous faire la revue des KPI’s de la veille. Il dit qu’on est sur 3 deals… Qu’on a intérêt à se bouger et qu’on fasse des 8h-22h tous les jours s’il le faut comme au bon vieux temps mais qu’il ne veut pas le savoir. Que Stijn tu es en retard sur tes mailshots. Que Darbois l’extension de mon deal chez Philips Bruges n’apparait pas dans le système. Qu’on a une target, oui une targuette, de 10 deals minimum ce mois-ci et qu’il voit pas comment on va l’atteindre à ce train là. Qu’il va pas être très long le morning meeting ce matin parce qu’il a rendez-vous chez un client mais qu’il faut qu’on se bouge, que nos phone stats à chacun doivent dépasser les 2h30 d’appels sortants sauf pour ceux qui ont des rendez-vous aujourd’hui. Quand c’est fini et qu’il faut se lever de table je me sens épuisé, absolument démotivé. Il m’a fatigué ce sale gros. Il me dit main sur l’épaule que je devrais appeler plus et rencontrer moins comme ça je ferais plus de deals. Moi je pense qu’il devrait courir plus et bouffer moins, et en faire quelques-uns qu’on rigole, de deals. C’est toujours comme ça les managers lorsqu’ils sont promus ont le choix de continuer ou pas à faire des deals. Verdict ils choisissent systématiquement d’opérer seulement au niveau « organisationnel » pas « hands-on ». Parce que « tu comprends comme ça j’ai une meilleure vision sur le travail de chacun et je peux vraiment vous manager », manadgé. La sale putain de lâcheté hypocrite pour pouvoir rien branler.
La journée de travail va commencer…
à suivre

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