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mardi 18 août 2015

01.04.2010 - Correspondance gare de Lyon Part-Dieu




Elles courent altières toujours
Pour monter dans un train
Et traînent une valise, une main d’homme
Comme un petit chien
Qui sont-elles ou vont-elles
Je ne saurai jamais
Sur une affiche les Accor hotels
Promettent un certain rabais
  
Déployée santé des jeunes Lyonnes
Promesses tenues d’une dynastie éteinte
La France ainsi parée encore rayonne
D’un blanc manteau d’exquises teintes

Le fin nez droit des filles sages
Hérité d’empires de mille ans d’âges
Comme une étrave de trirène légère
Eperonne lentement ma poussive galère
Et leurs jambes dessinées au fusain
Portent un buste signé Le Titien
Charmantes d’à côté que ne sont-elles
A poser nymphes pour American Apparel

Des affolantes jeunes filles faire le froid examen
Au tendons de leurs chevilles passer la main
A leur plat nombril, à leurs glabres perspectives
Pour constater l’évidence : cette avance objective
Qu’elles détiennent sur le commun des terriennes
On les appelle blanches je les sais aryennes

Leurs jambes gainées de noirs leggins
Pourraient ne jamais toucher terre
C’est pourquoi les blanches hermines
Se chassent dans la stratosphère
Pour les cueillir au bonhomme il faut
Argent et beauté, spatial vaisseau
Figures nuptiales coûteuses en kérosène
Affaire d’un jour un mois d'une vie même
Et ces traînées de fumée dans le ciel
Témoignent de l’âpreté du combat concurrentiel

Il n’est point de paisible amour des filles de ces sphères
Il est un permanent tourment à vitesse de croisière

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