2006
minuit un soir de semaine cé
la diskriminassion nous
sommes refoulés du Vertigo même en parlant serbe au physio natif de
Banja-Luka, vent du nord dans les rues noires on se trisse par la
Chenoise, devant moi les cheveux au vent de Gyom gavroche
électronique, son écharpe de soie en vieux torchon autour du cou,
dans la poche la lacrymo servira deux fois pour repousser malandrins,
voilà que Place Sainte-Claire une voiture de police s’arrête sans
gyrophares. C’est pour nous bon sang on pique vers les quais par
les petites rues, les chaussures claquent fort sur le pavé, je pile
au numéro 24 « Ho
Gyom ! ho Gyom ! arrête c’est bon j’ai un pass
putain ! »
au comble du stress haletant, arrêté devant cette porte d’immeuble
j’enfonce la clé… Ca passe ! On s’engouffre dans le
fracas des battants, ça résonne hall noir odeur de clope humide et
l’ on fonce tout droit derrière par la cour qui communique avec la
rue parallèle, on a plus qu’à ouvrir la deuxième porte et voilà
un trottoir à nouveau, sûr qu’on les a semés… On peut
souffler, c’est fini la respiration revient lentement, on maîtrise
la situation, on se sent indestructibles. Adossés au mur une jambe
repliée on commente rigolards comme des pêcheurs marseillais qui
surenchérissent « la bagnole de flic elle était comme
ça ! », « non comme ça ! »… On sort
les dernières 8-6 brandies à la santé de Bigeard, dans deux mois
on sera en Indochine pardon au Vietnam sponsorisés par une assoce de
rayonnement de la francophonie. Parmi les passants fatigués qui
défilent épars dans la rue on distingue une tête connue. On
l’alpague, qu’est-ce qu’il devient ? L’a fait
Grenoble-Erevan en camion J9 le bonhomme, avec sa copine. Il a pas le
temps là, il monte dans une bagnole qui l’attend, il s’en va
« peindre des trains au dépôt ». Mince le dépôt il
est à Saint-André-le-gaz une trotte…
2006
C’est mai 68 de droite tous les soirs rien que pour nous et l’on
mange et l’on vit à grandes cuillérées pendant que les
mainstreams chipotent
« j’ai un tout petit peu faim », les rues calmes virent
au cyclone à notre passage, on est en « heavy
cavalry »
ce soir, Girbaud Dior et Paul Smith on est des enculés qu’aiment
être sapés, derrière nous s’épanouit sillage tumultueux pour
faire tanguer le Philistin, qu’il essaie de faire des vagues s’il
le peut, on est équipés antiroulis. Qu’on se le dise ils vont
tous en prendre plein leur grade ce soir c’est nous contre le reste
du monde, on va les dégrader les désarçonner… Fuck
off le
nivellement on est des aristos tu comprends… en roue arrière plein
pot qui racle le bitume on leur roule dessus poursuivis par des
traînées d’étoiles filantes, notre route défrichée au
camion-foreur les nuits sans lune on avance Rimbaud dans la tête
Caboulot dans les poches Polo Ralph Lo sur les épaules et zéro
thune sur le compte en banque. Racailleux viens nous tester que l’on
tank….
Pur et Fou,
Sang bleu raffiné pour la clairvoyance, sang chaud énergie pure
pour monter sur le ring face à plus fort que soi. Bande Originale du
Fight Club de la vie c’est la musique des Blancs c’est du son
comme ce qui va suivre, qui part en missile tiré du Jauréguiberry
et explose à Mogadiscio sur le QG des lâches en millions
d’étincelles après kilomètres d’une trainée rouge et blanche
sous ciel bleu royal. C’est le Hurrah des vainqueurs, Endeavour qui
s’arrache du sol, tout mon beau virage Boulogne en doigt d’honneur
à leur culture de mort. C’est la vie qui bat plus fort aux tempes,
centaines de notes/seconde assemblées en symphonie électronique
pour l’autoradio de la Santa
Maria,
les explorateurs c’est nous alors Fuckin’jouez
orchestres!… A écouter fort.
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